Un petit elfe riait sous la pluie. Mais que dis-je ce n’est pas un elfe mais un petit garçon. Il sautille, il lui importe peu d’être trempé. Aujourd’hui il n’est pas vraiment un petit garçon de toute façon.
Il est le prince de la pluie, seigneur des escargots.
Il y a un escargot qui sort ses antennes. Le prince s’accroupit et le regarde. Il a une belle coquille jaune soleil l’escargot.
« Bonjour, je suis ton prince ! » s’exclame fort l’enfant en se frappant le torse.
Surpris l’escargot rentre ses antennes. Le petit garçon n’a plus envie d’être un prince si cela fait peur aux escargots.
Il le prend délicatement dans sa main et s’allonge dans l’herbe en faisant attention à ne pas le brusquer puis il le pose sur l’herbe à coté de lui.
« En vrai je ne suis pas un prince des escargots. En vrai je suis un petit garçon. Ce n’est pas dangereux un petit garçon, tu n’as pas à avoir peur l’escargot ! » lui dit plus calmement l’enfant.
L’escargot hésite, l’enfant tourne la tête pour l’admirer. Il sent les gouttes de pluie nombreuses tremper son tee-shirt à manches longues, glisser sur son visage souriant.
L’enfant attend en silence.
Quelques minutes plus tard l’escargot sort à nouveau ses antennes, l’enfant lui sourit avant de tourner la tête vers le ciel.
« Tu crois qu’il pleut à l’endroit où se trouve Papa et Maman ? »
La voix de l’enfant n’est qu’un murmure, il ne faut pas faire à nouveau peur à l’escargot !
« Ce serait bien que la pluie tombe si fort, si fort, que Le sans-visage soit obligé de s’enfuir ! Je suis sûr que Le sans-visage est une poule mouillée ! »
Le petit garçon regarde à nouveau l’escargot.
« Une poule mouillée c’est un gros trouillard ! Le sans-visage c’est qu’un trouillard, il a peur d’être puni pour ses bêtises alors il a kidnappé Papa et Maman. Et il s’en sert comme bouclier, ce n’est pas courageux tu ne trouves pas ? »
L’escargot pour toute réponse sort un peu plus de sa coquille. L’enfant lui sourit.
« Quand même ils en mettent du temps à lui botter les fesses et à venir me chercher Papa et Maman ! »
Le petit garçon a une moue sérieuse, il réfléchit mine à nouveau tournée vers le ciel.
« Je pense. » reprit-il « Qu’ils ont raté le bus, peut-être que c’est pour ça qu’ils ne sont pas encore là ! »
L’enfant nommé River regarde à nouveau l’escargot et dit solennellement : « ce n’est pas grave je vais les attendre le temps qu’il faudra ! » Le petit garçon regarda le coquille couleur d’été en ces temps froids.
« Tu es beau Monsieur l’escargot. » dit il doucement.
Soudain le petit garçon se relève vivement dans un : « Regarde ! Je connais un jeu ! Il faut tenter d’attraper l’eau du ciel dans sa bouche, ce n’est pas simple mais je sais le faire, regarde ! »
Alors que le petit môme commence le jeu en riant, l’escargot tente de s’enfuir de cet étrange petit de géant. Mais cela à vitesse d’escargot.
Une silhouette approche mais trop occupé à jouer notre petit prince ne la remarque pas de suite.
Fairy se prépare à sortir pour sa petite expédition quotidienne. Il pleut, alors c’est le temps idéal pour aller observer les escargots et les limaces. Elle enfile ses bottes de pluie et son imperméable jaune, prête à affronter le déluge. Elle a l’habitude, de toute façon. C’est pas la météo qui va l’empêcher de partir à l’aventure. Alors qu’elle s’apprête à sortir en direction du parc, elle se fait arrêter par un surveillant. Ce dernier lui demande d’aller chercher River et le ramener à l’intérieur avant qu’il ne prenne fois. C’est qui, River ? se demande Fairy, qui se rappelle rarement du nom de ses camarades. Mais avant qu’elle ne puisse poser la question au surveillant, il retourne à ses occupations, la laissant perplexe devant la porte. Elle réfléchit un moment, avant de hausser les épaules et de se dire que de toute façon, avec ce temps, il ne devait pas y avoir grand-monde dehors.
La fée se précipite à l’extérieur, et court en direction du parc en prenant bien soin de sauter dans toutes les flaques qu’elle croise. Parce que boue, ça rime avec bisous, alors c’est forcément quelque chose de bien. Elle remarque au loin un garçon qui doit avoir son âge et le regarde jouer sans la pluie, sans parapluie ni capuche. Ça doit être lui, River. Fairy s’approche du garçon et l’observe, essayant de deviner ce qu’il était en train de faire. Il a l’air captivé par son petit jeu, et elle aussi, elle a envie de jouer. Elle s’apprête à lui demander ce qu’il fait, lorsqu’elle remarque le petit escargot qui se fait la malle à ses pieds.
“Ah, c’est Hugo l’escargot !” Fairy s’exclame en se précipitant, avant de s’accroupir devant l’animal. Elle le reconnaît grâce à sa coquille d’un jaune plus vif que les autres escargots, et c’est son copain, Hugo. Elle a déjà pensé à le ramener dans sa chambre pour qu’il devienne son animal de compagnie, mais Mercury lui a dit qu’il serait malheureux à l’intérieur, et elle ne veut pas rendre l’escargot triste.
Fairy caresse la coquille de son ami avant de se retourner vers le garçon. Elle avait presque oublié la mission qu’on lui avait confié. Il est déjà trempé, même s’il ne semble pas avoir froid. La fée fronce les sourcils. Ce serait dommage qu’il attrape un rhume pour ça. C’est pas drôle, d’avoir le nez bouché.
“C’est toi, River ?” elle lui demande, pour confirmer que c’est bien lui, sa cible.
River arrêta de jouer et il regarda la fillette. Son attitude le fit sourire. Elle aussi elle parlait aux escargots ? Et cet escargot avait un prénom. Soudain l’enfant eut une mine boudeur. Il laissa la fillette caresser Hugo dans un moue boudeuse.
“C’est toi, River ?”
River boude un peu moins et maugrée un peu jaloux que l’escargot lui réponde et pas à lui : « Cet escargot et bah il s’appelle peut-être Hugo mais moi j’ai su tout de suite que c’était bien plus qu’un escargot, c’est le plus brillant de tous c’est forcément un prince qui a perdu son chemin ! »
Le gamin sait bien que ce sont des bêtises tout ça mais emporté par le jeu, il oublie de le préciser à la gamine :
« Et oui moi je suis River je suis le seigneur des escargots ! Je fais des chatouilles à tous ceux qui leur font du mal ! Pour les escargots un seigneur c’est comme un gardien ! »
Le jeu devenait sérieux, un peu, en effet River veillait sur tout ce qui bouge bien que n’étant pas un seigneur mais un petit garçon, mais ça on verra après le jeu.
La pluie s’était intensifiée et River blême soudain regarda l’arbre près de lui, des oisillons nés avant le printemps ne supportent pas le froid de l’hiver. Ainsi quand River avait découvert le nid il avait composé des recettes pour les rendre forts ! Cela avait plus ou moins marché, les oisillons sans mère grandissaient, même si River depuis une semaine passait trois fois par jour nourrir les petits, les biscuits inventés par notre petit génie en cuisine étaient nutritifs, bourratifs et fortifiants, ils avaient un petit goût d’insectes que les bébés oiseaux appréciaient au plus haut point. River devait juste surveiller les quantités pour ne pas qu’ils meurent d’indigestion. Il avait aussi mis une bouillotte chaude qu’il avait demandé au cuisinier sans préciser pourquoi, Tony s’était inquiété de sa santé puis voyant que le gamin allait bien il avait haussé les épaules et le lendemain avait accéder à sa demande.
Le garçonnet changeait la bouillotte trois fois par jour. Mais là sous cette pluie si forte être réchauffés et fortifiés ne suffira pas pour la santé des oisillons.
River se retourna affolé vers la petite fille : « Tu sais grimper aux arbres ? J’aurais besoin que tu tiennes ton imperméable au dessus d’eux pendant que je vérifie qu’ils se portent bien ! »
En disant ces mots il ne jouait plus, un air extrêmement inquiet sur son visage enfantin, il montrait le nid de la main.
« On ne peut pas les laisser mourir, leur maman elle elle ... » Les yeux enfantins devinrent penauds : « Elle est morte, un chat, je suis arrivé trop tard... En fait ! Je jouais tout ça je ne suis pas du tout un seigneur, je suis juste moi, River, juste un petit garçon. »
Soudain reprenant du poil de la bête River s’exclama : « Mais ce n’est pas grave ! »
Il commençait à s’approcher de l’arbre et à grimper avec difficultés, il était très agile mais l’écorce elle était trempée.
Il tomba au sol à mi-hauteur du tronc. Il grimaça le genou en sang. Mais avant le pansement il avait une priorité.
« Alors tu viens ? Je recommence à grimper ! Ça glisse mais ne t’inquiète pas j’ai repéré les endroits à s’accrocher pour ne pas glisser avant de tomber !
Il se retourna vers la petite fille dans un : « Ils ont besoin de moi mais de toi aussi là ! Tu es d’accord pour les aider ? Si oui dis moi ton prénom pour que je te présente ! Ou ils risquent d’avoir peur ! »
Fairy observe le seigneur des escargots grimper à l’arbre, confuse. Elle n’aurait jamais imaginé qu’il ressemblerait à ça, le seigneur des escargots. Elle aurait plutôt pensé qu’il ressemblerait plus… à un escargot. Elle a pas tout compris. Mais elle sort de sa stupeur quand elle le voit tomber de l’arbre, le genou en sang. Fairy grimace, parce qu’elle sait que ça fait mal, ce genre de trucs. Et pourtant, il est prêt à se remettre à grimper comme si de rien n’était, trop inquiet pour ses amis oisillons. Mais Fairy l’arrête en s’approchant de lui, le poussant gentiment à s’assoir. “T’as le genou qui saigne. Il faut mettre un pansement, sinon tu vas avoir mal !” elle le réprimande en fouillant dans ses poches. Elle en sort un pansement vert et du désinfectant, que Mercury lui a donné en insistant qu’elle devait toujours en avoir sur elle. Fairy sait ce qu’elle fait, elle a l’habitude de soigner des dizaines de bobos chaque semaine. Alors elle désinfecte doucement son genou, avant de lui coller le pansement en s’appliquant. Et pour finir, bien sûr, le bisou magique. La petite fée saupoudre son genou de paillettes poussière de fée, et vient lui faire un bisou sur le pansement. “Voilà, t’es guéri !” qu’elle lui annonce, fière d’elle, la bouche pleine de paillettes. Maintenant, ils pouvaient en revenir au sujet de base. Fairy lève la tête pour essayer d’apercevoir le nid en question, constatant qu’il n’était pas si haut que ça et que la grimpe s’annonçait faisable. Elle se retourne vers le garçon en se relevant, lui tendant la main. “Moi je m’appelle Fairy. Tu veux être mon copain ?” c’est comme ça qu’elle se présente à tout le monde. Elle ne passe jamais à côté d’une occasion de se faire des amis. “Et je veux bien les aider, mais c’est dangereux de grimper quand il pleut. C’est glissant.”
Elle croise les bras pour réfléchir, parce qu’elle ne veut pas abandonner les pauvres oisillons non plus. Ils n’ont plus de maman, comme elle. Même si sa maman n’avait sûrement pas été mangée par un chat. Quoi qu’elle en sait rien. Elle aime pas penser à sa maman, et ce qui aurait pu lui arriver. Et puis maintenant elle a Mercury, et c’est comme une deuxième maman pour elle, alors elle ne devrait pas être triste.
Fairy secoue la tête, avant de proposer son plan à River. “Si tu veux vraiment grimper, alors passe devant-moi. J’ai des bottes de pluie qui glissent sûrement moins que tes chaussures, alors comme ça si tu tombes, je te rattraperai !” Elle lui suggère fièrement. Elle devrait pouvoir y arriver, non ? Elle n’avait pas vraiment l’habitude de grimper aux arbres, mais elle l’avait déjà fait quelques fois, pour aller discuter avec Thorn sur ses branches.
« T’as le genou qui saigne. Il faut mettre un pansement, sinon tu vas avoir mal ! » dit la petite fille à l’imperméable jaune le forçant à s’asseoir sur une pierre non loin de l’arbre. River laisse faire la petite fille, ses parents seraient d’accord avec elle, mais les oisillons là haut qui les aide ?
Le pansement est vert et il est vraiment bien fait se dit River : En effet il colle malgré la pluie et le désinfectant !
Bon River ne comprend pas l’utilité des paillettes mais le bisou il comprend et se met à rire heureux tout enfantinement de ce geste tout tout doux. « Voilà, t’es guéri ! »
La petite fille on dirait un peu Sophie, que River admire, un jour sa Maman lui lira le livre de la comtesse elle a promis et Maman tient toujours ses promesses! C’est ainsi qu’il resta fasciné par cette petite enfant pleine de paillettes jusque sur les dents !
River sursauta quand elle lui tendit la main cette petite Sophie si amusante, si imprévisible aussi se rendit-il compte avec joie ! « Moi je m’appelle Fairy. Tu veux être mon copain ? »
Ah ? Elle s’appelle Fairy et non Sophie ? C’est dommage quand même...mais ce n’est pas grave !
« Bien sûr que oui qu’on est amis ! Je te présenterai Birdy ! Si tu es mon ami tu es son amie ! » dit River dans un grand sourire plein d’amitié saisissant la menotte avant d’ajouter en secouant la main de l’autre enfant comme font les grands pour se saluer sans qu’il en voit un sens mais juste car c’est marrant : « Moi c’est River et je suis ton ami même si je ne suis un seigneur que dans le jeu mais c’est un secret ! » « Et je veux bien les aider, mais c’est dangereux de grimper quand il pleut. C’est glissant. » La petite fille réfléchit, croise les bras, à l’air à River peut-être un peu triste avant de secouer la tête et de dire : « Si tu veux vraiment grimper, alors passe devant-moi. J’ai des bottes de pluie qui glissent sûrement moins que tes chaussures, alors comme ça si tu tombes, je te rattraperai ! »
River il obéit et grimpe, grimpe, grimpe, une fois devant le nid dégoulinant de pluie et des piaillements des jeunes oiseaux duveteux effrayés. River il tente de les calmer, de mettre ses bras au dessus d’eux mais non il avait besoin d’aide, blême de peur il tendit la main à sa camarade et nouvelle amie pour tenter qu’elle le rejoigne.
« S’il te plaît il faut les aider avec ton imperméable ! Leur nid est tout détruit ! On le refera après l’orage mais en attendant il faut les protéger de la pluie ! » Mine inquiète soudain River demanda : « Ils ont froid tu sais mais toi Fairy ça ira sans ton imperméable ? Tu n’aurais pas trop froid ? »
Il ne pouvait cependant pas s’empêcher de regarder les petits oiseaux grelottant, aussi inquiet pour eux que pour Fairy oubliant, le River, sous l’émotion de peur, que lui aussi tremblait de froid.
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