9h30 du matin, tu es déjà sur le pied de guerre. Tu as lutté pour te débarrasser le plus rapidement possible de tout ton travail afin de pouvoir organiser cette sortie. Tu es rarement aussi déterminée que lorsque ça concerne ton club, Sibé, et cette fois tu as vraiment donné tes tripes pour y arriver. Tu as rarement autant bossé, autant pour les cours que pour cette sortie. Et on ne va pas se mentir, pour une fois dans ta vie, tu te sens fière de ce que tu as pu accomplir. Tu laisses tes accompagnateurs monter dans le mini bus loué pour l'occasion, restant tout devant afin de pouvoir prendre la parole une fois que tout le monde sera bien installé. Tu remplis, pendant ce temps, une feuille de présence – obligatoire, étant donné que les trois quarts des personnes dans ce mini-bus sont encore mineures. Une fois l'administratif terminé, tu te prépares psychologiquement à faire ce que tu ne fais jamais : prendre la parole. Grande inspiration, grande expiration, tu as déjà vécu bien pire que ça, tu n'allais pas te défiler juste pour un petit discours de cinq minutes afin de donner les informations principales du voyage.
Tu affiches ton plus beau sourire en te positionnant dans le couloir, à l'avant du bus. « Bonjour à tous et à toutes ! Je vous remercie d'être là et de suivre le club de paranormal pour cette sortie. J'espère que ce voyage vous plaira et que vous prendrez plaisir d'être avec nous. » C'est le meilleur moyen pour accrocher l'attention des élèves, non ? Qu'est-ce que tu ne ferais pas pour recruter des gens dans ton club, tout de même... Tu ouvres la pochette en carton que tu gardais contre toi depuis plusieurs minutes déjà, sortant un paquet de 2 feuilles agraphées entre elles à chaque fois. « Je vous ai fais un petit résumé de la maison où on se dirige, Raynham Hall, ainsi que de tout le background des événements paranormaux qui semblent s'y être passés. Il s'agit, en vérité, d'un seul et même fantôme qui semble apparaître depuis très longtemps et qui a même soit-disant été pris en photo. »
Pendant ton discours, tu distribues les feuilles à chaque personne dans le bus, alors que le chauffeur démarre et s'engage sur la route. « J'ai réussi à obtenir l'accord des propriétaires pour qu'on puisse avoir accès à certaines pièces, notamment les bureaux et les salons, et évidemment le hall d'entrée où le fantôme apparaît. On y passera la journée et la nuit, et on repartira demain dans le début de l'après-midi. Nous y arrivons dans une heure et demie. » C'est pour cela que tu as préalablement indiqué, lors de l'inscription à la sortie, de préparer trois repas sur le pouce / sandwichs / autre, beaucoup d'eau et un sac de couchage, car l'accès des chambres est prohibé et probablement scellé. Mais tout de même, merci à madame M. Tu te repositionnes à ta place à l'avant du bus une fois toutes les feuilles distribuées, rangeant ta pochette dans ton sac. « Si vous avez la moindre question ou réclamation, n'hésitez pas ! » Tu passes ton regard sur les élèves, tout sourire, espérant avoir ne serait-ce qu'une seule question.
HRP : pour en savoir plus, voici la page wiki de Raynham Hall (le manoir où la sortie se passe) et le présupposé fantôme. N'hésitez pas à faire court, moi j'ai dû faire long à cause des explications mais ça sera probablement plus court à ma prochaine réponse !
Place dans le classement : 34ème (en chute libre sans parachute)
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Angst
Sam 13 Mar - 20:01
Lorsqu'Antigone lui avait proposé cette sortie, Angst n'avait vu aucune raison de refuser. D'abord, parce qu'il s'était mis en tête, dernièrement, d'être un peu plus ouvert aux autres. Et si aucun cercle ne voulait de lui parce qu'il était trop renfermé ? Et si certaines portes lui étaient fermées à cause de ça, ensuite ? Il était déjà si bas dans le classement, il ne pouvait pas se le permettre. Ensuite, parce que depuis peu, un sentiment nouveau étreignait son cœur chaque fois qu'il croisait Antigone : la culpabilité. Et il se rendait compte que c'était plus douloureux que la peur. Alors à la bibliothèque, lorsqu'elle l'avait approché et lui avait proposé – timidement, confusément – ce qui avait l'air d'être une sortie « avec une fille sympa qu'elle avait rencontré, et son club ». Il n'avait pas eu le cœur de dire non. Il lui devait bien ça. Il avait laissé le soin à Antigone de les inscrire tous les deux. Deux jours loin de l'orphelinat, ça ne pouvait que leur faire du bien, pas vrai ?
Oh, comme il se trompait.
Le jour J, sur le parking, un certain malaise s'empara d'Angst quand il reconnut Sibéria et les membres du club de paranormal. Mais Antigone était à ses côtés, l'air sincèrement contente – peut-être était-ce une sortie comme une autre, dans un banal camping ? Il la suivit dans le mini-bus en silence, sans parvenir à ignorer cette sensation désagréable : l'impression d'entrer de lui-même dans un piège à loup. Ce n'est qu'une fois installé, ceinture bouclée, que le lieu de la sortie lui fit clairement exposé. Et évidemment, c'était loin d'être un banal camping. Angst pâlit. Avec une appréhension grandissante, il regardait les documents que Sibéria venait de leur distribuer. Oh non. Non non non. Je ne vais quand même pas réellement aller DORMIR dans un foutu manoir hanté ? Il jeta un coup d’œil angoisse vers Antigone, assise à côté de lui :
« Mais pourquoi tu nous as inscrits à ça ? » Le chuchotement était à la fois désespéré et hargneux.
Mais la jeune fille n'avait pas l'air d'en mener bien large, elle non plus. Ne s'était-elle pas renseigné sur cette sortie au préalable ? Instinctivement, il se tourna vers la fenêtre du véhicule – trop tard, le bus démarrait.
La seule question qu'il avait envie de poser était "Est-ce qu'on peut faire demi-tour?" aussi garda-t-il le silence. Extérieurement, Angst restait calme. Presque trop. Il se demanda d'ailleurs comment il parvenait à rester si calme, quand il ressentait seulement l'envie désespérée d'arracher sa ceinture en hurlant et de sauter hors du bus.
Elle voyait bien Angst et pensait que tout comme elle, il avait besoin de sortir. Elle se demandait ce qu'il fallait vraiment faire pour qu'il soit bien et remonte la pente, aussi avait-elle eu l'idée de l'emmener avec elle en vacances. Elle ne s'était pas attaché les cheveux, mais les mettant derrière les oreilles, elle ressemblait un peu moins à un personnage de film d'horreur qu'à la normale.
Mais tous les deux, ils ne pourraient partir nulle part, enfin pas tant qu'elle n'aurait pas un peu d'argent pour payer le bus, ou un hôtel, et tant qu'elle serait à cette place dans le classement, elle n'aurait pas d'argent de poche et ne pourrait l'emmener nulle part. C'était un peu frustrant, aussi s'était-elle renseignée sur les clubs qui faisait des sorties. Pendant les vacances, ce n'était pas chose rare, ça ne durait qu'un jour ou deux jours, le temps de se relâcher un peu, et il n'y avait jamais de promesses d'inscription à la clé. Elle-même se demandait même si, pour les prochaines vacances, elle ne pourrait pas demander à Knight s'il pouvait leur financer quelque chose de chouette, comme un voyage en Chine ou une dégustation des meilleurs thés de Londres, mais elle ne voyait pas que le garçon gâche son argent pour eux.
Bref, Antigone s'était renseignée à gauche et à droite, avant d'entendre, en plein remplacement de Fever dans la bibliothèque que Siberia organisait quelque chose avec son club. Elle ne connaissait pas très bien la jeune fille, voire même ne lui avait jamais parlé, ça semblait être l'occasion rêvée pour apprendre à faire sa connaissance et permettre à Angst de se relaxer. Fière de sa trouvaille, Antigone prévint rapidement Angst, puis envoya un message à la jeune fille pour confirmer leur inscription. Elle ne consulta pas trop ses messages, relativement occupée à trouver des moyens de se relaxer pendant les vacances, quand elle n'espionnait pas discrètement Billy.
Le jour J, elle avait mis des habits de rechange dans un sac à dos, y avait fourré un ciré jaune car de toute évidence, le climat pluvieux de l'Angleterre était réputé, puis s'était dirigé au point de rendez-vous où elle avait nerveusement cherché Angst du regard.
Oh, il était là ! Elle lui adressa un léger sourire, soulagée de ne pas être seule ici, parmi toutes ces personnes qu'elle ne connaissait pas. Le reste se déroula rapidement, une fois la ceinture bouclée et le bus démarré, Sibéria prit la parole.
Alors qu'elle était si contente de partir, Antigone passa du rose au blanc total. Elle aurait été bien occupée à se lamenter sur son propre sort si la voix de Angst ne l'avait pas sortie de ses pensées. Il semblait de mauvaise humeur, il était hargneux et il lui en voulait. En deux secondes, tout ce qu'avait appris Anja pour être plus sûre d'elle et confiante s'évanouit (momentanément). Elle ouvrit la bouche et sa voix lui parut si petite qu'elle était à peine sûre qu'on la comprendrait.
« J'ai...j'avais. J'avais mal compris. », bafouilla-t-elle.
Elle se sentait prise entre le marteau et l'enclume. Le bus roulait et les séparait de Prisme de mètre en mètre, demander à descendre semblait malpoli, surtout que Sibéria avait dû prévoir la nourriture pour tout le monde et le matériel pour camper.
Ce ne serait pas si dur, si ?
Timidement, Antigone leva une petite main (après tout, Sibéria avait bien dit qu'ils pouvaient poser toutes les questions qu'ils voulaient).
« Excusez-moi. Je...Je crois qu'il y a eu un malentendu...il y a vraiment un fantôme ? je...enfin ce n'est pas rationnel. Enfin pardon. », elle baissa immédiatement les yeux, s'était secoué les cheveux, ceux-ci tombaient maintenant devant ses yeux et elle contemplait le sol du bus. « Excuse-moi, tu as mis du temps pour préparer cette sortie en plus. »
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Mar 16 Mar - 18:54
The Brown Lady of Raynham Hall
9h30, c’était beaucoup trop tôt pour un jour férié, pendant que tout le monde se rassemblait peu à peu, Sirius s’approcha du mini-bus garé tout près. Après avoir vérifié que personne ne s’intéressait à lui, il s’appuya le dos contre le véhicule et ferma les yeux. S’il quelqu’un voulait lui parler, il devra repasser à dix heures, ou mieux encore, 10h30.
Sirius venait tout juste d’arriver à l’orphelinat, et pourtant il avait saisi la première occasion de pouvoir en sortir. Il fallait bien avouer que dans le fond, il avait encore du mal à accepter la situation. Il se réveillait parfois avec la sensation que ses parents allaient débarquer dans sa chambre pour le ramener à la maison. En plus de ça, il n’avait pas encore pris le temps de s’intégrer. Il ne savait pas comment s’y prendre, et voir tous ces enfants discuter et jouer ensemble renforçait son sentiment de solitude. Depuis son arrivée, il avait surtout passé du temps dans son dortoir, ou à la bibliothèque, qui était l’endroit le plus calme, et il avait l’impression d’étouffer.
Il avait aussi passé beaucoup de temps à observer et écouter, et c’est comme ça qu’une rumeur sur une possible sortie organisée par un club lui parvint aux oreilles. Il y avait une de fantôme avec ça. Un fantôme ? Super ! Sirius n’en avait jamais rencontré, en fait il avait toujours pensé que ça n’existait pas. Mais en y réfléchissant, il n’avait aucune preuve de leur non-existence – ni de leur existence, à vrai dire – alors pourquoi ne pas aller voir ça de ses yeux. S’il était témoin d’un évènement étrange, ça pourrait vouloir dire qu’il y a quelque chose après la mort. Peut-être que ses parents veillaient sur lui, comme le lui répétait souvent l’une de ses infirmières. Et s’il ne se passe rien, peut-être que ses parents veillaient sur lui discrètement.
Sirius s’était donc inscrit pour cette sortie, et il monta dans le bus avec les autres, se faufilant jusqu’au fond pour s’asseoir près de la vitre. Il poussa un soupir de soulagement en posant son sac sur la place à côté de lui. Pour cette aventure, il avait tout prévu. Une grande bouteille d’eau, des carottes coupées en bâtonnets, des haricots verts crus, un sachet de raisins secs, une brosse à dents, un slip de rechange, Baba, son ours en peluche cousu main, et des lunettes 3D en carton. Avec ça, il était paré à tout.
Une fois tout le monde assis, la cheffe des opérations leur fit un bref discours, qui sembla créer un peu d’agitation dans les rangs, surtout du côté de la fille et du garçon assis devant lui. La fille leva la main, elle semblait avoir du mal à parler. Est-ce que c’était le fantôme qui l’effrayait ? Sirius aussi avait une question, quand il le put, il tapota sur son téléphone et le leva histoire d’attirer l’attention de l’experte en fantôme.
« Est-ce qu’on voit mieux les fantômes la nuit ? » fit la voix électronique de son appareil.
C’était une question d’importance, parce que la nuit, lui, il dort. Ce serait dommage de faire tout ce chemin et de rater l’apparition fantomatique parce qu’il serait tombé de sommeil avant. Mieux valait qu’il commence déjà à se préparer si la nuit allait être longue. Au moins, il pouvait piquer un somme le temps du trajet, ce serait toujours ça de pris.
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Sam 27 Mar - 19:42
ghostbaster ! ou ghostbuster ? je sais plus
ton cartable sur le dos et dans ta main un livre rongé par le temps, tu sautilles avec cet immense sourire aux lèvres jusqu'au car qui attend cette fameuse escapade avec ton club Mimi tu as patienté toute la semaine pour que ce jour arrive enfin, tu as pris avec toi des tas de cristaux, un pendule raffistolé avec du scotch et te voilà, prête à jouer avec les fantômes et à discuter de ce que ça pourrait impliquer, de se faire habiter par un démon ! tu t'arrêtes Mimi, tu balades tes yeux sur les diverses têtes et tu grimpes finalement dans le bus, tu marches jusqu'au fond tu t'installes à côté d'une petite tête brune tout en bousculant son cartable pour la place de t'installer et tu ne t'attardes pas sur lui parce que là, t'es trop occupé à écrire dans ton journal, la langue bloquée entre tes dents parce que le bus bouge trop et que voilà, tu ratures tu gribouilles et tu te cognes presque contre le siège devant toi et t'écoutes attentivement ce que Sibéria raconte, puis tes yeux vifs s'émerveillent, s'élargissent et te voilà debout, accroché au dossier devant toi, les mains qui pendent dans le vide et lorsque tu regardes un peu plus un peu mieux et en t'attardant sur une longue chevelure brune, tu ne te souviens pas Mimi, qu'elle soit dans le club mais soit, l'important c'est les futures découvertes !
Moi j'ai une question ! Moi ! Alors.
Mimi t'éclaircis ta voix comme si tu t'apprêtais à parler présidentielle, d'un truc tellement important que t'avais besoin que tout le monde t'écoutes tu dois néanmoins grimper sur le siège et ta main droite qui s'appuie fermement sur celui-ci et l'autre qui tient ton livre, tu lis les questions que tu as déjà préparé
Alors, est-ce qu'on va faire du ouija ? Si oui, j'ai ramené pleins de trucs qui peuvent être bien ! Ensuite, tu savais que parfois les fantômes ils laissent des empruntes derrière eux ? Comment on va les voir ? T'as des lampes pour voir la nuit ? Et aussi, c'est quoi l'histoire du fantôme ? Il est mort comment ? Et pourquoi il hante le manoir ? C'est une femme qui s'est faite tuer par son mari ?
et là Mimi tu lèves la tête, un énorme sourire aux lèvres parce que tu veux tout savoir tout entendre et si Sibéria ne sait pas quoi répondre, Mimi tu auras d'autres questions à lui poser ! mais c'est la voix électronique sur le siège à côté d'elle qui l'a fait se pencher vers lui et se rassoir -gardant néanmoins le cou assez haut pour pouvoir regarder Sibéria et attendre ses réponses
Je crois oui. C'est pour ça que les chasseurs de fantômes ils opèrent la nuit tu vois ! Comme ça avec leur lampe bleue, ils examinent si y a des traces de doigts et tout, si y a des chaleurs bizarres !
Mimi tu te redresses pour monopoliser encore une fois la parole, tu t'accroches au siège et te penches vers l'avant, le secouant doucement entre tes doigts, surexcitée à l'idée de rencontrer un fantôme, d'en voir un et pour de vrai !
Une fois j'ai senti quelque chose me mordre le pied et y avait rien ! Et il faisait super froid d'un coup !
l'air presque horrifiée, Mimi tu te rassois et tu regardes le garçon aux traits plus jeune que toi en souriant
Lorsque tu avais vu avec l'administration du pensionnat pour organiser cette sortie, tu n'aurais jamais cru qu'elle aurait eu du succès. Tu t'attendais aux inscriptions des membres de ton club, tout du moins ceux qui pouvaient et ne sortaient pas avec leurs cercles ; mais concernant les extérieurs au club, tu aurais pensé à un flop. Pourtant, tu as regardé les élèves monter les uns après les autres dans le bus, perplexe de voir autant de nouvelles têtes. Tu es ravie de reconnaître Antigone dans la troupe, même si elle t'avait de toute façon prévenue de son inscription ; accompagnée d'Angst, en plus de ça. Tu ne pensais pas qu'elle parviendrait à le faire venir, sachant à quel point il est terrorisé par le paranormal. Tu es donc d'autant plus heureuse de constater qu'il souhaite peut-être changer d'avis sur toi et le club – sans te demander un instant s'il y avait, peut-être, un malentendu quelque part.
Une fois que tout le monde est installé et que le bus a démarré, tu as pu faire ton petit speech de présentation. Tu n'es pas la plus à l'aise à ce jeu, mais tu as appris à faire semblant le temps de quelques minutes pour devenir une bonne présidente. Tu as ensuite distribué le fruit de tes recherches sur la maison et le fantôme à tout le monde, tu as voulu leur fournir un maximum d'informations avant votre arrivée afin que personne ne soit pris de court par ce qui pourrait se passer lors de ce séjour. Enfin, tu as conclu ta présentation par une ouverture à la moindre question, un peu angoissée d'avoir été trop ennuyante pour qu'ils te demandent quoi que ce soit.
Et pourtant...
Les mains se lèvent, les unes après les autres, un peu trop rapidement pour que ton esprit étonné n'ait le temps de suivre. Tu commences donc par celle qui semble être la plus paniquée du groupe (avec Angst, qui a perdu au moins dix teintes sur son visage), lui donnant la parole avec un sourire qui se veut rassurant. Sa question te prend de court, et t'inquiètes également un peu – tu n'es pas blessée, loin de là, mais tu te demandes si elle s'était bien renseignée sur la sortie avant de s'inscrire. Malheureusement, il suffit d'analyser sa tête et celle de son ami pour comprendre que ça n'était sûrement pas le cas. C'est donc pour cela qu'Angst était venu... Il ne savait pas, tout simplement. « Tu n'as pas à t'excuser, la sortie n'est pas exclusivement pour les personnes qui y croient, tout le monde pouvait venir. » Tu souris et mordilles ta lèvre, hésitant sur la marche à suivre désormais.
« Le but du club, et de cette sortie, c'est justement de trouver des signes qui nous permettraient de démêler le vrai du faux. Je ne prétends pas qu'on puisse trouver une vraie réponse à toutes ces légendes, mais cela se rapprocherait plutôt de la recherche scientifique ? » Tu te fais pensive, essayant de trouver au mieux les mots adéquats pour apaiser leurs angoisses. « Il s'agirait surtout d'analyser les témoignages sur ces événements paranormaux, d'analyser le hall où la photo a été prise, ce genre de choses... Et s'il y a la moindre manifestation, en discuter pour savoir s'il peut s'agir d'un phénomène naturel, avant d'aborder les hypothèses spirituelles. Sans compter le lien étroit entre l'histoire du paranormal et l'histoire de l'Angleterre ! Il y a tout un tas de possibilités qui tournent autour du paranormal sans pour autant entrer dans la moindre manipulation spirituelle. » Tu t'es encore emportée, Sibé. C'est plus fort que toi ; dès que ça touche de près ou de loin à ta passion, ta langue se délie beaucoup plus que nécessaire.
Tu espères cependant avoir été suffisamment claire, mais tu ne peux de toute façon pas approfondir cette inquiétude car si tu ne répondais pas à Mimi prochainement, elle allait te mettre le bus sans dessus dessous – elle pouvait être encore plus chaotique qu'un esprit frappeur. « Pas de ouija Mimi, on en a déjà parlé. C'est un outil qui peut être très dangereux s'il est mal utilisé et cette sortie est également pour ceux qui n'y connaissent rien, ça serait prendre un trop gros risque. Je suis déjà assez tendue quand tu l'utilises lors d'une réunion de club... » Tu lui souris de façon dépitée, mais également un peu amusée.
« Oui, je sais pour les empreintes ; cela dit, ce genre de lampes coûtent bien trop chères pour un petit club comme le nôtre. » Tu avais fais tes recherches, pourtant, car tu rêverais de savoir comment elles fonctionnent et si elles ont réellement un impact durant les recherches de manifestations paranormales. Ça sera pour plus tard, ça n'est pas si grave. « Pour le reste de tes questions... Je te laisse lire les feuilles que je t'ai donné. Concernant sa mort, la version officielle dit qu'elle a été emportée par la tuberculose quelques temps après avoir été enfermée dans sa chambre par son mari. Les autres versions ne sont qu'hypothèses. » Tu restes assez vague à ce propos, déjà parce que vous ne saurez jamais ce qui a pu réellement se passer, ensuite parce que tu ne voulais pas que Mimi se lance dans une enquête de ce genre – tu risquerais d'avoir des problèmes – et enfin parce que tu ne voulais pas paniquer encore plus Antigone et Angst qui ont déjà du mal à se remettre de leur découverte. « Je te remercie d'avoir répondu à la question de Sirius, Mimi, j'ai trouvé ta réponse très claire. » Quoi que sa remarque de fin ponctuée d'un air horrifié n'était pas nécessaire, mais tu n'allais pas chipoter – tu étais quand même contente de l'avoir dans ton club. « Angst et Antigone, ça ira pour... euh... Le malentendu ? » Tu décides de t'avancer dans le couloir pour t'approcher de leurs sièges, sourcils froncés, la mine inquiète. Il était maintenant trop tard pour faire demi-tour mais tu te sentais responsable de leur désinformation sur cette sortie.
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Angst
Jeu 12 Aoû - 18:38
Angst entendaient toutes les questions fuser autour de lui. Les voix qui provenaient de derrière son siège étaient particulièrement enthousiastes – et vraiment, il ne comprenait pas. Le ton n'allait pas avec les questions. Comment pouvait-on être exalté à l'idée de dormir dans un manoir hanté ? Ça l'emballait à peu près autant que si on lui avait proposé de vider les tripes d'un animal mort ou de plonger dans une baignoire remplie d'araignées grouillantes.
De nouvelles informations arrivèrent pêle-mêle, fascinantes autant qu'horrifiantes : une fille à peine plus jeune que lui en possession d'un ouija, des histoires de lumières bleues et de traces laissées par les fantômes, une femme morte de la tuberculose, dans l'amertume et la solitude, enfermée par son mari dans sa chambre... Angst écouta tout cela attentivement, un étau serrant son cœur, et sa casquette qu'il broyait entre ses mains nerveuses – il possédait une petite balle de stress que lui avait donné Red, qu'il pouvait tordre et malaxer à souhait, mais qu'il avait évidemment laissé dans son sac de cours.
Il avait envie de crier à Antigone : « Excuse moi de ne pas être rationnel ! », et à tous les autres : « Qu'est-ce qui va pas bien chez vous ? ». Quand la petite derrière eux secoua le siège d'Antigone d'un air surexcité, comme si on lui avait offert une journée dans un parc d'attraction, en racontant que « une fois, un fantôme lui avait même mordu le pied », il lui lança un regard mi-effrayé mi-outré, partagé entre l'envie de fuir et celle, plus accessible, de secouer la gamine comme un prunier pour qu'elle se taise. Intérieurement, Angst paniquait, hurlait, tapait – extérieurement, il était toujours immobile, les lèvres scellées. Quand Sibéria s'approcha de leurs sièges d'un air inquiet, il la regarda brièvement et ne put que hocher la tête, et laissa le soin à Antigone de lui répondre. Il savait que s'il faisait ne serait-ce que desserrer les lèvres, trop de mauvaises choses s'en échapperaient. Il n'était pas question qu'il blesse de nouveau Antigone, hors de question également qu'il passe pour un fou furieux une fois encore – même au sein d'un club d'inconscients persuadés que l'existence des fantômes était super cool. Non, la panique ne l'avancerait à rien, il fallait qu'il règle le problème autrement.
Que faire ? Inexorablement, le bus se rapprochait de leur destination. Il avait une heure devant lui pour trouver une solution. Plusieurs possibilités se bousculaient dans son esprit : dormir dans le parc du manoir plutôt que dans le hall ? Sans doute aussi effrayant qu'à l'intérieur. Fuguer et rentrer en taxi ? Il n'avait pas d'argent. Faire du stop ? Pas très prudent, mais pourquoi pas. Ou, si le minibus repartait aussitôt après les avoir déposés, il pourrait peut-être se la jouer passager clandestin en se cachant sous les sièges ? Il se demanda si Antigone, du haut de ses cinq années d'expérience de plus que lui, aurait de meilleures idées. Angst attendit que Sibéria retourne s'asseoir à l'avant du car, puis donna un coup de coude discret à sa voisine et chuchota :
« He, une fois là-bas, t'es d'accord pour qu'on s'enfuie en cachette ? »
C'était improbable, vraiment improbable. Quand elle songeait que c'était en réalité sa faute, ses lèvres se joignaient pour émettre un léger rire nerveux, coincée sur ce siège, avec les paysages qui défilaient.
En temps normal, elle aurait lu l'intégralité de l'annonce, elle aurait pris son temps pour comprendre de quoi il s'agissait mais par un hasard vraiment étrange, ses yeux s'étaient arrêtés sur « voyage en car » et « Sibéria ».
Bon, ce n'était pas si grave, les fantômes, ça n'existait pas, si ? Elle tentait de s'en persuader tout en regardant Angst qui n'avait vraiment pas l'air à son maximum.
« Je ne sais pas, on va se perdre, non ? Il vaudrait mieux les suivre, je pense. », lui chuchota-t-elle.
Et Sibéria parlait beaucoup, sans doute dans le but de tranquilliser son voisin (mais curieusement, les paroles qui sortaient de sa bouche ne rendait Antigone que plus tendue). Merde. C'était maintenant qu'il allait falloir faire semblant, elle supposait ? Alors, étant donné que les paroles l'effrayaient, elle se fixa sur le paysage qui défilait.
Le car roulait vraiment vite, non ? S'il avait un accident ici, les fantômes rejoigneraient-ils l'orphelinat, d'après le club de surnaturel, ou hanteraient-ils cette route à tout jamais, ce qui expliquerait d'après eux les phénomènes de dame blanche ? Les yeux d'Antigone se fixèrent encore plus sur la route avec une expression légèrement anxieuse, puis, ses paupières descendirent, au fur et à mesure, bercée par les paroles de Sibéria et des autres dans le bus.
En moins de temps qu'il ne lui fallait dans sa chambre, la tête d'Anja glissa légèrement sur la vitre et sa respiration se stabilisa. Elle semblait avoir trouvé un sommeil sans doute mérité.
Pendant combien de temps dormit-elle ? Sans doute assez pour que les freins du véhicule la réveille lorsqu'ils arrivèrent. Il était désagréable de se réveiller après un transport, c'était un mélange de malaise, de faim qui tenait au ventre et de début de torticolis, sans oublier la bave qu'elle se dépêchait d'essuyer rapidement alors que tout le monde sortait.
Elle avait du mal à poser un pied devant l'autre, mais le décor acheva de la réveiller alors qu'elle sortit du bus.
La maison était digne de sa réputation, il s'agissait d'une de ces vieilles demeures dans leur jus qui servait probablement de décor à quelque film d'horreur pour une mise en ambiance de manière très réaliste. Le genre de maison dans laquelle on ne serait surpris de voir sortir un fantôme, ou quelque créature issue des croyances populaires.
Antigone recula de deux pas, plus blanche que blanche, elle chercha Angst pour lui aggriper la main et la serra si fort qu'elle dut certainement lui faire peur.
Sibéria, où était Sibéria ? Il fallait rester à ses côtés, non ? Elle savait quoi faire, si elle devait entrer là-dedans, elle se promettait de ne pas quitter Sibéria d'un seul pas, qui à ce qu'elle la prenne pour une nana éminemment collante. Heureusement, la jeune femme aux lunettes était simple à repérer et même si elle ne lui parlait pas, elle pouvait toujours la suivre à quelques centimètres de distance.
Antigone glissa d'ailleurs à Angst un :
« Si on reste là, ça devrait aller, non ? Ça doit pas être leur première fois, je. Euh. Tu veux prendre un bâton desfois que ? Il doit y en avoir dans le secteur. »