River il attend ses parents, River il attend que sa maman lui lise la comtesse de ségur « les malheurs de Sophie » quand elle reviendra. River attend attend attend, maman ne ment jamais. Et c’est alors que River a une idée. La comtesse de Ségur elle doit savoir ! Enfin non elle est morte mais c’est le livre que sa maman chérissait, SON livre qu’elle lui a prêté, et dans ce livre il y a des annotations mais River ne les a jamais lu c’est Maman qui doit lire.
Jusqu’au jour où le livre tombe et s’ouvre sur une phrase : « Si je te manque, lis les annotations mon poussin et tu me retrouveras ! »
River s’assit Pof très triste.
« Maman me manque. »
L’enfant approcha sa main du livre pour le fermer mais il ne pouvait détacher ses yeux de la phrase.
« C’est Maman qui l’a écrit dans le livre ! »
River reste là tout petit et fragile comme on ne l’a jamais vu. Il est en larmes mais pas des larmes expressives qu’on a l’habitude avec lui, non des larmes de silence des larmes qui font mal.
« River ça va ? J’ai vu que quelqu’un t’a bousculé, tu as mal quelque part ? »
C’est une camarade de classe d’après la voix, River n’a pas beaucoup d’ennemis dans celle-ci et si il en a il ne les remarque pas avec son grand cœur.
Mais cette fois le cœur de River fait trop mal pour entendre plus qu’une voix lointaine et murmurante dans les appels inquiets de sa camarade.
River fixe le livre, River fixe la phrase. River ne comprend pas, il ne croit pas à la magie, la réalité est bien trop belle pour que cela existe, le monde est beau comme il est, mais alors pourquoi cette phrase ? Pourquoi Maman avait prévu cette absence cette attente tenace qui fait…
« MAL ! J’AI MAL ! »
Ça y est River reprend son attitude habituelle, explosion d’émotions, de sensibilité . Sa camarade balbutie : « Je vais ramasser ton livre et on va à l‘infirmerie d’accord ! » Mais au moment où la camarade touche le livre River il crie : « NON ! » La camarde recule électrocutée de peur.
River le ressent, River rougit de honte : « Désolé » Cela n’avait été qu’un souffle mais si sincère que sa camarade lui sourit attendant tout de même des explications.
« Ce livre il m’est très précieux ! » River arrive enfin à la refermer dans un tendre chuchotis : « C’est Maman qui me le prête, et c’est elle qui me le lira, je n’ai pas fait exprès de l’ouvrir...Mais si je ne lis que les annotations peut-être que ça sera correcte face à la promesse, il ne faut jamais rompre ses promesses. »
Alors River rouvrit le livre mais à la page d’après cette fois : « Mes yeux sont là où les lettres s’amoncellent ! » « LA BIBLIOTHÈQUE ! » cria River se relevant d’un bond tout heureux. « Maman savait qu’un Sans-Visage allait les kidnapper un jour ou l’autre alors elle a laissé des indices pour la retrouver et c'est certain que Papa sera avec elle ! » River il se sent mieux, il se sent sourire. Les larmes sont sèches, l’espoir et le courage, l’émotion ont remplacé la douleur.
« Mais pourquoi que ses yeux ? » interroge la camarade sans comprendre. Bien que brillant génie cuisinier, River il ne comprend pas bien, c’est vrai ça pourquoi que les yeux ? River ne croyait pas que le Sans-visage était venu ici, et façon ses parents sont vivants.
« C’est une énigme ! Ça veut dire un truc autre que ça dit ! » comprit soudain River en un bond de joie d’avoir trouvé. L’enfant feuillette le livre à toute vitesse, il y en a d’autres des énigmes. Ses parents sont là quelques parts, et le sans-visage ne gagnera jamais avec son absence qui emprisonne le cœur du petit, jamais ! Jamais ! Le sourire de River, son bonheur restera feu de joie.
Car ils sont en vie. Quelque part. Du moins c’est ce que River se plaît à croire. Mais laissons son espoir enfantin nous bercer, l’aventure ne fait que commencer.
L’enfant court vers la bibliothèque, il devra se faire discret depuis la libération livresques, pauvres livres séquestrés qu’il voulait juste sauver de la réserve.
La camarade a avoué qu’elle ne comprenait pas les devinettes mais que Artémis si, c’est un plus grand toujours le nez dans les bouquins elle a dit.
Alors River court avant de faire un gros effort pour se calmer et s’approcher avec une mine sérieuse sur sa bouille cristalline, si petite encore, adorable autant qu’hésitante. Non ne pas hésiter. Maman et Papa sont au bout du chemin devinettes tout ira bien !
L’enfant a repris un peu de courage, il se souvient que sa camarade a dit qu’il avait des cheveux comme Dragon Ball Z un peu, Papa adorait Dragon Ball Z, le garçon aussi peut-être ou peut-être pas si on lui fait souvent la remarque.
River et sa Maman regardaient sans aimer mais ce qu’ils aimaient c’était le sourire de papa, ensemble on est heureux même devant un dessin animé que l’on n’aime pas.
River rit comme le son des grelots si innocent si heureux de ce souvenir, les autres élèves, pas tous, lui lancent un rapide regard réprobateurs, mais ça va aucun adulte ne l’a vu.
Alors River avance, River se décide.
L’enfant pose sa minuscule main sur l’épaule du plus grand et sa voix souffle en brise minuscule qui rafraîchit la souffrance par sa chaleur et douceur. River refuse de refaire de la peine ou peur encore une fois à un « camarade » alors il a une voix de petit ruisseau au soleil doux de ses rayons, un peu implorante : « Artémis j’ai besoin de ton aide ! Moi c’est River et je recherche mes parents. »
La voix se fait plus vivante, plus heureuse alors qu’il montre le livre : « Et je crois que la dedans, on saura où ils sont ! Mais comme tu es fort aux énigmes on m’a dit... »
Grand sourire, est ce un jeu pour l’enfant, est ce vital pour son bonheur, il a dix ans alors pour lui c’est un peu des deux. « Tu veux bien tenter l’aventure ? » continue t’il à voix basse tout sourire.
Penché sur ses livres, la mine fermée, c'est étonnant que ce mioche ose s'adresser à lui.
Mendiant d'amour
Le livre est vraiment nul. C'est rare qu'Artemis n'apprécie pas un livre. Mais celui-là ne lui apprend strictement rien, et pourtant, il ignore sur énormément de sujet. L'odeur du vieux bouquin l'a attiré, alors il garde en tête que c'est forcément un bon livre. Au fond de lui, il espère ne pas être déçu. Il croit en un bouleversement chamboulant, il a espoir. Et c’est rare que le jeune garçon s’accroche à ses idéaux. Pourtant, nous parlons bien d’un livre portant sur les cellules vivantes. Pas des aventures d’Oksa Pollock. Il décroche quelques instants, et pose sa tête sur les pages jaunis du bouquin.
« J’en ai marre… » Il regarde sa petite main, soupirant bruyamment. Il laisse tomber ses bras le long de son torse. Parfois, il aimerait beaucoup être stupide, et arrête de penser autant. Être plus simple à nourrir, ou au moins capable de décrocher des sciences, s’intéresser à autre chose. Au final, c’est peut-être ce que Castor essaye désespérément de lui enseigner. Peut-être qu’il a un autre but que de simplement le faire souffrir en le faisant courir jusqu’à n’en plus pouvoir. Ouais. Non. C’est juste un psychopathe, Artemis commence à s’accrocher à des illusions. Il ne doute pas des bonnes intentions de Castor. Mais il doit plus faire ça par incompréhension pour le manque d’intérêt du jeune homme pour sa passion.
Artemis se redresse lentement. S’il reste avachi, il va se faire fusiller sur pied par la furie qui gère la bibliothèque. Il pose calmement son dos contre le dossier de sa chaine, et observe le plafond. Dans ce genre de moment, il aimerait avoir un monde imaginaire interne, pour pouvoir y partir, et réussir à sortir des calculs qui composent ses pensées. Ce n’est pas simple tous les jours d’être un scientifique. Et même s’il a une fibre littéraire plutôt développé, les sciences restent le domaine qui occupent les trois quarts du cerveau du jeune homme. En grande partie à cause de Prisme. Mais bon. Il n’a l’air d’être bon qu’à ça de toute façon. Donc autant se laisser faire.
Il finit par replonger le nez dans ce bouquin qui lui semble interminable. Mais s’il y a bien une chose qu’Artemis déteste, c’est ne pas finir ce qu’il commence. C’est à ce moment là qu’il sent une chaleur envahir son épaule. Alors qu’il avait enfin décidé de s’y remettre… Il se retourne. River. Un p’tit loulou de première année. Artemis connait les prénoms d’à peu près toutes les personnes se trouvant ici. Du moins, de tous les enfants. Les adultes, il s’en fou.
Le p’tit brun commence à déglutir des tas d’absurdité. Il parle de parents. S’il est ici, c’est probablement qu’il n’en a plus. Et les annotations qu’il évoque, ce sont sûrement des tentatives maternelles désespérées de continuer de faire rêver son enfant. C’est ainsi qu’Artemis le voit. Cependant, il va bien évidemment taire sa pensée. Cet enfant, c’est une goutte de bonheur au milieu de l’infernale prison qu’est ce monde. Artemis refuse de la laisser s’épanouir. Il esquisse un sourire, pose ses mains derrière sa nuque, et déclare :
« C’est donc ça la réputation que j’ai au sein des premières années ? Intéressant ! »
Il ose ricaner un coup. Ils ont sûrement dû oublier de préciser à l’enfant qu’Artemis a un humour douteux, qu’il se la joue un peu solo, et qu’il n’est pas du genre "rêve collectif". Mais c’est le jour de chance du mioche, aujourd’hui, Artemis s’ennuie. Alors, il veut bien jouer avec lui. Même si c’est un jeu sans but, et biaisé par un opinion enfantin aveuglé par le désir de retrouver ses parents, qui sont déjà probablement enterré six pieds sous terre. Son regard se tourne vers River :
« Je suis le Sherlock de la situation gamin ! Mais je vais avoir besoin que tu m'en dises plus... Tu acceptes de subir un terrible interrogatoire ? Attention, pas le droit de mentir, sinon, le croque-mitaine viendra te croquer les orteils ! »
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