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 :: L'extérieur :: Le parc :: Cabane
us and them # heaven
Thorn
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Thorn
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Thorn
Lun 26 Avr - 16:43

On avait jeté ses affaires sur le sol, elles trempaient là avec la boue et alors qu'il revenait de quelques cours qu'il n'avait (cette fois) exceptionnellement pas loupés car il reprenait la vie du bon côté, Thorn eut le déplaisir de les contempler.

Certaines de ses notes, des feuillets entiers étaient bons pour la poubelle, c'était sans compter les livres de la bibliothèque dont la tranche était si abîmée qu'il se ferait probablement tuer (ou pire) par Fever. Ce n'était pas comme s'il avait réuni beaucoup de choses dans la cabane, pendant le peu de temps (d'après lui) où il y avait vécu, mais tout ce fatras rendait un gros bordel de feuilles annotées en tout genre.

C'était tombé sans prévenir et sans qu'il puisse savoir l'identité du coupable, comme une invitation intrinsèque à quitter cette cabane qui n'avait pas pour lieu et place de l'accueillir lui, comme le message qu'il était à présent indésirable dans le jardin.

Il comptait depuis quelques jours revenir à sa chambre, il n'était freiné que par Mimi, l'indomptable Mimi, dont la présence ne faisait que le dégoûter des couloirs du dortoir (en plus les chambres du top 10, malgré une surveillance accrue des surveillants étaient légèrement du côté de celles des filles, c'était donc l'horreur avec un grand H).

Mais Thorn, même sans ce grand mouvement de protestation envers ses notes de cours, comptait rentrer dans sa chambre. Mieux, il comptait s'excuser envers Castor qu'il avait franchement maltraité depuis le début du ramadan, sans doute insulter une nouvelle fois Artemis, dire quelques mots gentils (peut-être) à Yin et passer plus de temps dans les serres où, il se disait, il pourrait servir de tuteur à la petite Fairy.

Ce n'était pas comme s'il n'y avait rien à faire de sa vie et Terrence avait l'impression à ce moment précis de se réveiller d'un cauchemar qui n'avait que trop duré. Ses muscles étaient encore quelque peu atrophiés, mais il reprenait conscience avec la réalité.

Il se déplaça jusqu'à l'orphelinat pour y choper quelques sacs poubelles puis, de retour, commença à y enfourner les feuillets désormais inutilisables. Il y mit également les quelques vêtements dont la couleur se confondait presque avec la terre, s'étonnant de ne pas trouver plus de choses.

Finissant de remplir les sacs à la hâte, Thorn se précipita dans la cabane pour achever de fouiller ce qui avait pu être oublié par l'inconnu qui l'avait chassé.

L'endroit était désert et austère, il n'y avait que les quelques objets que la cabane contenait avait qu'il n'arrive ici, comme si le mystérieux assaillant ne la connaissait que très bien. Le duvet dans lequel il devait avoir dormi n'était pas là, on pouvait supposer qu'il avait été balancé plus loin et...Précipitamment, il ouvrit le tiroir du bureau improvisé dans lequel il avait rangé l'herbe reçue (il aurait bien gueulé sur Castor, mais quelque chose lui disait que c'était déplacé).

Le tiroir était vide, comme chaque millimètre de cette cabane de ses affaires. Sur un coin des murs, le « A First » gravé au couteau sans doute une décennie auparavant le narguait.

« Putaiiiiiiiiin ! »
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Heaven
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Heaven
Mer 28 Avr - 1:08
the child
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by the village
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its warmth
us and themLa porte était entrouverte.
Heaven, en colère.

Un grognement de colère s'échappa alors naturellement des lèvres cendrées du jardinier.
Thorn !
Il aurait dû s'en douter dès le début : il n'y avait après tout personne d'aussi stupide dans tout l'orphelinat pour s'aventurer ainsi dans sa cabane.

Discrètement, le jardinier se faufila dans l'ouverture de la porte. Sa longue silhouette fit de l'ombre au soleil tandis que ses traits se confondaient avec ceux d'un meurtrier.
La première fois, Heaven s'était montré indulgent plus qu'il ne l'était habituellement. Avec un flegme digne de lui, il n'avait laissé qu'un doux message. Le garçon n'avait pourtant pas voulu l'écouter et s'était obstiné à mettre le nez dans ses affaires.

Cette fois-ci, il ne ferait plus dans la dentelle.

- Putaiiiiiiiiin ! s'écria Thorn.

Et alors, un geste suffit.
Un geste et Thorn se retrouva dehors. Les fesses dans la boue.

La violence faisait partie du paysage de Heaven. Personne n'aurait été surpris s'il l'avait vu attraper ainsi le garçon par le col.
Pourtant, cette fois-ci, c'était trop brutal. Même pour Heaven.

Sa cigarette était coincée entre ses lèvres et une ride se dessinait déjà entre ses sourcils. Il prit le temps de souffler sa fumée à la vanille tout en observant silencieusement le garçon.
Il avait ce même regard, toujours supérieur, qu'il lançait à ses détracteurs. Ce même-là qui ne trahissait qu'une seule chose : Heaven était en colère.

- Ouvre bien tes oreilles de petit con.

Et puis enfin, il sortit un sachet de sa poche.
Un petit sachet vert et à l'odeur reconnaissable entre mille.

Heaven n'était pas vulgaire.
Heaven était charmant et élégant. C'était un comportement qui trahissait une intelligence effrayante. Rare était les fois où il se permettait quelques écarts. Même ses insultes avaient l'habitude d'être glamour.

Cette fois-ci, il ne ressemblait pas à l'étrange Heaven que l'on connaît. Il ne s'agissait que d'une étrange bête enragée devant sa proie perdue.
Telle une bombe, le petit sachet ne tarda pas à rejoindre le visage de son propriétaire.

- Je connais les gosses comme toi, je m'en branle que tu sois un toxico. Il prit le temps de laisser échapper de nouveau sa fumée. Essaie seulement de ramener encore ta merde dans mes affaires et je ramènerais mes affaires dans les tiennes.

Libérant ses lèvres de cette prison cendrée, Heaven vint éteindre sa cigarette sous sa semelle. Et puis, il s'adossa contre le chambranle. Il avait l'air d'attendre quelque chose, certainement des remarques de la part du garçon.

Le jardinier irradiait la colère tant et si bien qu'il était difficile de savoir d'où celle-ci provenait. Son comportement était l'instrument de cette rage et il était clair que ses menaces n'étaient plus à prendre à la légère.
Ordinairement, il s'amusait à faire peur aux autres à coup d'informations lancées à la volée. Cette fois-ci et malheureusement pour Thorn, Heaven ne jouait pas.

- Des noms.

Le jardinier plissa des yeux. Il semblait agacé.
Parler autant l'agacer. Sa colère l'agaçait car il n'en avait ordinairement pas besoin : il avait toujours la situation en main.
Il était alors légitime de se demander ce qui pouvait bien le mettre autant hors de lui. Il ne s'agissait évidemment pas de Thorn mais peut-être de ce que sa présence signifiait dans sa cabane.

À ses yeux, le petit garçon roux n'était pas suffisamment malin pour organiser ou imaginer un tel business.
Il le connaissait et il lui rappelait énormément un vieil ami. C'était peut-être là l'unique raison pour laquelle il ne l'avait jamais dérangé bien qu'il faisait partie de ces élèves à la confiance un peu trop acquise.
Faniahh/Lala/Cyalana


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Thorn
Lun 3 Mai - 15:59

La chute fut si soudaine qu'il perdit pied avec la réalité pendant une minute, peut-être deux, avant qu'une douleur intense ne le prenne sur la jambe qui avait tenté de le réceptionner, la fameuse jambe qui le faisait souffrir jours de pluie et de soleil.

Ne releva pas la tête, pas tout de suite.

Déjà, sa tête lui tournant, il enroula ses mains autour de sa cuisse comme si ça pouvait véritablement calmer la douleur, puis retint une grimace, un gémissement qui aurait pu sortir de sa bouche, si animal.

Si douloureux.

Il aurait pu oublier qu'il n'était pas seul, ou alors parler à un Castor qui était absent de son champ de vision. Merde, Castor, Castor n'était pas là et une autre voix lui fit comprendre qu'il n'était plus seul.

Le paquet d'herbes lui arrivant en premier sur le visage, il tenta de se s'asseoir comme si la douleur n'était pas présente. Peine perdue, dirait-on, mais en tout cas, elle avait pris la place de l'étourdissement causé par le choc et il fut alors plus à même de constater de l'identité de l'individu.

Qui ?

Sur le moment, Thorn eut un doute. Puis il comprit qu'il devait s'agir du jardinier, même s'il ne l'avait que croisé quelques fois jusque là.

« J'suis pas un... », commença-t-il. Mais il était inutile de se défendre, n'est-ce pas ? Que Heaven sache qu'il avait trouvé ce sachet dans son casier un jour, ce n'était pas très important, et d'ailleurs ça ne le regardait pas.

Thorn voulait juste fuir, fuir, ce qui était drôlement cocasse était donné que ses jambes ne voulaient plus le porter. Il avait déjà vécu une situation similaire, il se souvenait. C'était quand il habitait encore cette forêt, qu'il se nourrissait de plantes et de lapins et qu'ils étaient arrivés.

Loups, chiens sauvages, il n'en savait rien, mais le voir sur leurs territoires ne leur avait pas plus. Leur poil s'était dressé, leurs babines s'étaient retroussées, ils avaient commencé à chasser.

Le gamin de la forêt avait l'impression de se sentir dans la même situation avec Heaven et la violence dont il avait fait preuve pour le déloger de la cabane n'avait rien arrangé.

« Personne. Je sais pas qui. Je l'ai juste trouvé, c'est tout. Je comptais pas le dépenser. Je vous le donne si vous voulez. », il le lui balança de nouveau dessus.

On disait que pour affronter un autre carnivore, il fallait lui faire peur et ne pas fuir, ne pas montrer sa propre peur. Malgré la douleur, Thorn se releva. Il eut la nette impression de sentir sa chair craquer et eut peur de baisser le regard pour découvrir son pantalon tâché de sang. Ainsi debout face à Heaven, il soutint son regard, la sueur perlant sur son front et le regard fiévreux.

« Vous êtes jardinier ou quoi ? Ça va pas de balancer un élève comme ça ? C'est con, je suis en option botanique, on aurait pu bien s'entendre. »

Il ne dit pas qu'il en parlerait à la direction ou quoique ce soit, il était évident qu'il ne le ferait pas, Thorn avait encore un honneur, et cela lui ferait franchement mal que d'admettre que quelqu'un avait eu l'ascendant sur lui.
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Heaven
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Jeu 6 Mai - 23:10
the child
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by the village
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us and themLe petit sachet s'envola.
Il percuta le torse du jardinier.
Avant de finir sa chute sur le sol.

Le garçon, lui, ne resta pas muet et même, il ne broncha pas.
Pourtant, face à lui, il y avait quelque chose qui ressemblait à s'y méprendre à un mafieux. Ou en tout cas, à quelque chose qui n'hésiterait pas à brutaliser un enfant.

C'était à se demander s'il ne l'avait tout simplement pas confondu avec un clown.  

Irrité, le jardinier ne cessait de remuer ses doigts. Il donnait l'impression de réfléchir à une façon de les utiliser.
Après tout, la petite tignasse rayonnait d'une étrange confiance. De toute évidence, il le défiait du regard et il eut même la pensée absurde qu'il cherchait à le provoquer. En tout cas, à ses yeux, cela en avait tout l'air : il bombait le torse comme l'adolescent qu'il était.

Machinalement, l'homme en noir rangea sa main dans la poche de sa veste, creusant un peu plus la ride entre ses deux sourcils. Il avait l'air de vouloir cacher cette manie.  
Face à l'aberrante réalité à laquelle il devait faire face, Heaven ne pouvait que rester muet. Le garçon ne s'en rendait peut-être pas compte, mais si quelqu'un avait trouvé ce petit sachet semble-t-il innocent, sa discrétion lui aurait échappé. Certaines personnes auraient même été réjouies de s'en servir contre lui.

- Hm, susurra-t-il en hochant la tête.

C'était un ton lent.
De ceux qui annoncent orage et tempête.
De ceux qui réveillent l'enfer au paradis. Qui perdent de leur raison.

Heaven dévoila sa main, celle qui se cachait dans la poche de sa veste.
La colère ne venait certes pas de Thorn, mais elle lui était dès à présent destinée. Cela aurait pu être à cause d'Eden, mais même lui n'avait pas le pouvoir d'éveiller une telle rage. C'était quelque chose de plus important qu'une personne. Quelque chose que Thorn ou Eden ne comprendrait jamais.

Heaven tenait un poing américain dans sa main.
Il ne l'enfila pas. Il se contenta de jouer avec celui-ci comme il le faisait un peu plus tôt avec ses doigts. Avec l'envie furieuse de s'en servir.

- Me force pas à enlever les mauvaises herbes.

Un jardinier, n'est-ce pas ? songea-t-il ironiquement.
Faniahh/Lala/Cyalana


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Thorn
Dim 9 Mai - 16:10

Un poing américain.

Thorn, pétrifié, ne pouvait s'empêcher de fixer ce qu'il savait être un poing américain et lui faire terriblement mal s'il faisait ou disait quelque chose qui ne plaisait pas au type terrifiant qui se trouvait en face de lui.


Il était à proprement dire inutile que de dire « je vais me tirer de là » ou même de se dire « je vais courir » car à des moments comme celui-ci, on ne courait ni ne bougeait pas. La peur vous resserrait les entrailles et vous restiez figé. Vous ne vous disiez non plus « mais il ne peut faire ça, il n'a pas le droit », votre pensée n'en avait pas le temps, elle ne se faufilait guère jusqu'à son cerveau, seule restait la situation et le temps qui reprenait son cours.

La réalité.

Et les choses qu'ils voulaient, les paroles qui se précipitaient au bord de vos lèvres alors que chacun de vos muscles se mobilisait pour bouger, que vous suiez comme si vous veniez de courir le cent mètre haie.

« C'est-je l'ai reçu dans mon casier y'avait un mot avec je sais pas qui. », balbutia-t-il tout en pensant qu'il était impossible que l'autre n'ait pas deviné dans quel état il se trouvait.

Il aurait voulu fuir, mais sa jambe lui criait sa douleur, il aurait voulu se tirer à grandes enjambées et s'enfermer dans le premier endroit atteint, fut-ce des toilettes ou barrer une porte avant de pleurer toutes les larmes de son corps.

Il peinait à respirer, il lui semblait ne pas avoir réellement appris à le faire, déjà, et à présent, il hoqueta à moitié, pitoyable petit bonhomme roux bien en peine à se tenir debout devant le jardinier. Ils auraient pu devenir alliés, il aurait pu lui apprendre son amour des plants, sa passion pour les mauvaises herbes, mais décidément, c'était un mauvais départ, terrible.

« Je m'excuse m'sieur. », réussit-il à articuler, priant pour que l'autre rangea le poing américain. « Je vais prendre mes affaires et partir. »

Thorn esquissa un pas en avant avant de s'arrêter. S'il s'avançait plus, il risquerait d'entrer dans le champ d'action de Heaven. La douleur continuait à lui strier la cuisse et à ce moment précis, il ne pouvait plus faire semblant : une atroce grimace lui défigurait alors le visage et il tentait de se concentrer sur la seule chose admissible, récupérer ses affaires.

Elles étaient si proches et si loin. S'il pouvait au moins récupérer les livres de la bibliothèque, il en serait si heureux, même si cela signifiait sûrement se faire déchirer par Fever.

« S'il vous plaît, je pourrais au moins récupérer mes affaires ? », il avança de nouveau de quelques pas et tandis le bras.

Plus haut, bien au dessus de leurs têtes, un éclair zébra le ciel, suivi, quelques secondes plus tard, d'une détonation sourde. La pluie commença à dégringoler sur leurs têtes et il n'eut bientôt plus l'air que d'un chien mouillé immobile.

La pluie.

Le bruit de la pluie.
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Ven 14 Mai - 0:32
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us and them- Oh, finit-il par dire après un long moment de silence.

Et puis ;
il sembla tout à coup se détendre.
Son visage avait repris leurs traits blasés et même, un petit sourire était apparu à la commissure de ses lèvres. On avait nettement pu voir dans son regard qu'il avait compris quelque chose ou en tout cas, qu'il avait fait le lien entre ce petit sachet et Thorn.

Satisfait.
Heaven était foncièrement satisfait.

L'ordre avait été rétabli, mais une certaine déception envahit son cœur. Il s'attendait à l'apparition d'effluves de folie provenant du petit garçon. À être défié.
Finalement, ces choses-là n'arrivaient jamais car le jardinier s'en assurait.

Ses yeux se plissèrent un peu plus lorsqu'il remarqua.
Sa jambe et le sang qui l'accompagnait.
La pluie tombait à flots mais jamais l'homme en noir ne décrocha son regard de son œuvre. Il était difficile de savoir s'il s'agissait de compassion, de peur ou de regrets. Mais, de toute évidence, Heaven était préoccupé par sa blessure.

- Ne bouge pas, ordonna-t-il non sans désigner du doigt la jambe du garçon.

Un coup de vent et Heaven se retrouvait déjà à atteindre la cabane.
Jusque dans ses gestes, Heaven respirait de mauvaises intentions. En réalité, ses pensées étaient certainement plus pures que jamais.

On ne peut être stupide, faible et aimer le jardinage, songea-t-il mielleusement.

C'était étrange.
Même, un petit sourire avait naquit sur le bout de ses lèvres. Comme s'il était étrangement heureux de partager une passion discrète. Ou peut-être simplement son outrecuidance naturelle.

Une nouvelle cigarette trouva le chemin vers ses lèvres.
Stressé, le jardinier se dépêchait de récupérer les affaires qu'il recherchait. Il redoutait de ne retrouver personne que la pluie en redescendant. Il n'appréhendait que l'avènement d'une colère qu'il ne pourrait contenir. De celles qui laissaient un trou béant dans son cœur et des regrets à peine avouables.

Ses mains furent bientôt chargées de produits médicales. Et, au milieu de ce désordre, un minuscule livre y trônait.
Au titre doux et annonciateur de beaux temps.
Faniahh/Lala/Cyalana


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Thorn
Mer 19 Mai - 22:36

Le doux martellement de la pluie sonnait à ses oreilles et le rendait bien incapable de penser correctement ou de se comporter avec allure.

Il restait cependant à Thorn l'intelligence très précoce des animaux, un espèce de pressentiment et de réaction primale qui le sauverait peut-être (ou l'emmènerait tout droit vers la mort, déchiré et déchiqueté).

Il ne comprit pas tout de suite la raison de l'absence de Heaven, avec toute cette pluie qui tombait, les éclairs qui zébraient le ciel, le souffle du vent et le tambour qui sonnait au dessus de leurs têtes.

N'était-il d'ailleurs pas imprudent de se trouver ici par ce temps ? Ne serait-ce pas facile de fuir en laissant Heaven en proie à l'orage battant ? Ça aurait sûrement été ce que Thorn aurait pensé si la douleur ne le sidérait pas autant et que, trois siècles après la bataille, finit par baisser les yeux vers l'endroit que l'homme aux cheveux longs avait montré de son doigt.

Là, au beau milieu de son pantalon, une tâche sombre se distinguait, bien qu'on aurait sans doute pu incriminer la pluie.

Thorn jura. Il était totalement improbable qu'il se soit rouvert de cette façon, il devait être tombé sur un truc à la con, un caillou ou il ne savait quoi. S'il n'en avait pas aussi peur, il se serait défié, l'aurait insulté, traité de connard ou il ne savait quoi. L'aurait détesté. Mais là, frêle couard qu'il était, incapable de faire un pas devant l'autre, Thorn regardait la cabane sans rien faire.

Ni fuir, ni bouger, rien.

Il avait froid, mal, il voyait flou. Soudainement, le rouquin eut une grande respiration et prit conscience qu'il pouvait au moins bouger. Faire quelques pas en direction de l'arbre, vers la cabane, pour au moins se servir de sa hauteur comme d'un abri de fortune.

L'ombre de son toit lui servit de parapluie providentiel et le rouquin souffla. Ce fut sans doute à ce moment que ses muscles le lâchèrent, qu'il s'effondra le long de ce tronc, ses vêtements mouillés, ses cheveux collants, le visage crispé. Heaven penserait-il qu'il avait fui ? Cette pensée l'effleura alors qu'il s'avérait bien incapable de se relever.

« Putain de merde. », jura-t-il. Il passa une main sur la cuisse incriminée et la couleur rougeâtre qu'il aperçut lorsqu'il la retourna ne lui confirma que le pire.

Putain de type.

Putain de loup.
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Jeu 10 Juin - 23:06
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us and them- Langage, très cher.

L'air d'un aristocrate.
Ou d'un connard.

La voix et le regard d'un tueur.
Douce et attirant.

Le jardinier avait rejoint la terre. Il offrit son livre et ses services de bon samaritain. Sa main était risiblement bienveillante. Elle traitait la jambe du garçon avec une trop grande efficacité ; l'homme avait après tout dû apprendre à coudre des vêtements comme des gens.

- Je suis plus indulgent que d'autres en ce qui concerne mes livres, susurra-t-il non sans relever les yeux vers le garçon. Cette fois-ci, il s'agit d'un cadeau.

C'était sa peur, celle de Thorn, qui avait adouci l'homme en noir. Elle le réconfortait et lui donnait ironiquement l'envie de protéger le garçon. Il en avait eu, de ces étranges pensées. La dernière fois, ce fut Georges qui lui apprit ce qu'elles signifiaient. Il en avait pourtant toujours eu horreur mais avait fini par comprendre qu'elles étaient parfois inévitables.
Cette fois-ci, il s'agissait simplement de la curiosité de sa part.

Et si Thorn était sous son aile, songea-t-il.

- Fais en bon usage, continua-t-il en tendant le livre de botanique à Thorn.

Heaven ébouriffa amicalement les cheveux du garçon.
Il agissait comme s'il ne venait pas de l'attaquer, comme s'il n'était pas devenu fou. Peut-être pensait-il, naïvement certes, que sa douceur effacerait ses écarts de conduite. Ces choses qui contrôlaient ses actions.

Le livre était vieux.
Vert, coloré.

En réalité ;
c'était son contenu qui lui donnait son raffinement, sa préciosité. Heaven y avait annoté bon nombre de ses observations et c'était certainement l'une de ses œuvres les plus complètes. S'en séparer n'en démontrait pas moins son arrogance et son côté imbu de lui-même. C'était en tout cas une petite merveille et une chance pour le roux.
Faniahh/Lala/Cyalana


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Thorn
Mar 22 Juin - 22:12

L'eau coulait, éparse, sur ses épaules, l'arbre semblait pourtant être un bon refuge mais la largeur de ses branches et de son feuillage n'empêchait pas d'avoir les cheveux complètement trempés, de même que le bout de son nez, ses vêtements tout entier et ses mains, gelées.

À vrai dire, rester ici était momentané, il aurait voulu partir, s'enfuir en courant mais il restait coincé dans son dilemme mental compliqué : s'enfuir et affronter les foudres de Heaven plus tard ou continuer à endurer ce duel qui le mettait dans tous ses états ? Thorn était d'ailleurs sur le point de forcer sa jambe à se lever, faire quelques mouvements pour pouvoir se mettre debout quand il distingua de nouveau la silhouette du plus grand.

Il fit un mouvement (quelque chose qu'il eut d'instinct et qui vint le coller contre le grand arbre, si il ne l'était pas déjà) et un air appréhensif collé au visage.

Et contre toute attente, Heaven fut gentil.

Anormalement gentil, comme si on avait changé la bête sauvage qu'il avait rencontrée quelques minutes plus tôt par un autre, plus compréhensif, qu'il l'avait tué et laissé inerte dans la cabane. Ce n'était pas pour autant que Thorn lui ferait confiance, non, ses poils étaient plus hérissés que jamais. De le voir là plus proche que jamais à s'occuper de sa jambe, de son pantalon, ça lui donnait juste plus envie de lui foutre une mandale.

Mais à la place, il restait immobile. Il le regardait se mouvoir de son long corps, comme s'il optimisait chacun de ses gestes pour mieux convenir à la situation. Thorn le regardait, pensif et concentré quand il eut une pensée qui le fit réagir.

On racontait que les charmeurs de serpents ne se servaient pas de la musique pour hypnotiser leurs charmantes bêtes. Ils bougeaient lentement leur flûte et le serpent devenait docile grâce à ces mouvements pernicieux.

Regardant lentement Heaven, puis le livre qu'il lui tendait sans que lui-même ne tende la main, Thorn se demanda si il était en train d'imaginer quelque chose de toute pièce ou s'il avait bel et bien raison de se méfier ? Il aurait pu penser que la situation qu'il avait vécue auparavant n'était pas justifiée, que ses sens s'étaient emballé devant un jardinier qui n'avait pas du tout mérité cette réaction. Pourtant, la marque à sa cuisse restait la preuve de la véritable nature de Heaven. Elle était à elle-seule la preuve qui l'empêchait de douter.

« J'en veux pas. », le son sortit de sa bouche étrange et curieusement fort malgré la douleur, comme s'il y avait mis toutes ses forces restantes. Il songeait pendant un moment qu'on retrouverait sans doute son cadavre quelque part dans le parc sans aucun indice autour, qu'il allait le tuer.

« Je l'ai déjà lu et il est vieux et périmé. Je veux rentrer, j'ai froid. », il voulait qu'il s'éloigne, par pitié, d'ailleurs, il se colla encore plus qu'il ne l'était déjà contre l'arbre, se leva avec ce qui semblait être pour lui une extrême lenteur et, grimace sur le visage, cheveux collés à sa face par la sueur et la pluie, réussit à se mettre en position debout.

Une douleur fulgurante le prit, il faillit tomber à nouveau mais se tint au tronc.

« Ecartez-vous, je veux rentrer. », répéta-t-il pour se donner une espèce de cadence, plutôt une autorité fantôme.
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Mar 31 Aoû - 23:22
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us and themLe dépit s'empara de ses yeux. Il laissa alors échapper la curiosité de ses mains. Et loin des pensées précédentes, il rangea son livre. Comme si on lui avait refusé son amour.

Vexé, sans doute.  

- Quelle déception, répliqua-t-il. Un soupir lui avait même échappé, semblable à ses mots. De ceux fades et ternes.

La pluie s'écrasait sur son visage, mouillait ses cheveux soignés. Une odeur désagréable vint titiller ses narines et finalement, il le fit plier. Face à cette autorité grandissante, celle de l'enfant. Peut-être un brin amusé, certes ; il s'étonnait toujours des visages dans ces moments.

Le dégoût glissa devant ses yeux, lui arrachant une grimace.
Il s'accorda à la réflexion, se demandait d'où provenait l'origine de ses songes. Prendre sous son aile un élève de Prisme était une idée qui n'avait jamais traversé son esprit. Peut-être y avait-il une ou deux choses à creuser mais il était en tout cas certain que ce ne sera pas un Thorn. Ou pas immédiatement.
Faniahh/Lala/Cyalana


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