AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
(Adhérents Fnac) Enceinte Bluetooth Marshall Stanmore II Noir
199.99 € 249.99 €
Voir le deal

 :: Rez-de-chaussée :: Les couloirs :: Salle des professeurs
je n'en voyais pas une seule qui valût cette diable de fille-là. # fever
Eden
Eden
Présentation : Croquer la pomme
Âge : 30 ans
Classe : Référent de la 6e année
Messages : 175
Eden
Mer 5 Mai - 21:28

Eden avait été choqué. Interrompu en plein milieu d'une sieste d'où il s'était réveillé, tête dans le cul et réflexion à côté de ses pompes.

La réponse de Fever vis à vis de leur conversation sur Heaven ne lui avait pas plus du tout. L'avait pris de court.

Il s'était soudainement relevé en sueur, les cheveux en bataille et l'air si blanc qu'on aurait presque eu l'impression de réveiller un mort.

Ce putain d'air de :

« Mais merde, qu'est-ce que j'ai fait », et pourtant, les mots étaient clairs, les mots étaient agressifs, tranchants et mortels. La langue de Fever agissait comme si elle avait acéré une lame virtuelle qui entamait sa chair avec justesse.

« Putain de merde. », jura-t-il une nouvelle fois, cette fois-ci en russe avant de courir aux toilettes de l'infirmerie y vomir.

En ressortit-il énervé ? Ou au contraire se disait-il qu'il aurait dû être plus politiquement correct ? En tout cas, Eden prit tout de même le temps de se relire dans ce qui semblait être le conflit diplomatique du siècle, puis comprendre entre les mots qu'il l'avait à moitié agressée.

Mais c'était la même pour elle, pourquoi lui parlait-elle comme ça ?

C'était comme si des jours, des semaines, des mois de négociations avec Fever s'étaient brusquement évaporés et qu'ils en revenaient à leurs débuts. Le brun se frappa soudainement la tête contre un mur, surprenant par là plusieurs élèves qui passaient par là.

Il devait voir Fever.

C'était une urgence vitale, un besoin.

Même si elle se contentait de l'achever et l'égorgeait avec un poignard, il devait lui parler. Il ne se mettrait pas à genou, n'implorerait pas son pardon car il s'agissait de la pire chose à faire devant cette fille. Non, il devait comprendre.

À l'idée de comprendre, Edgar leva les yeux au ciel, jura à nouveau. Comprendre pourquoi elle avait agi comme ça. Croyait-elle vraiment que Heaven était un fantôme qui nourissait ses obsessions les plus sombres ?

Pensait-elle vraiment qu'il faisait exprès ?

Était-elle jalouse d'un être qui torturait son esprit et l'obligeait à élaborer les pires stratagèmes pour surveiller sa propre mère dans son intimité ? Bordel, elle était sans doute jalouse, c'était évident.

Le premier lieu vers lequel il se dépêcha d'aller fut la bibliothèque, habituel siège de la jeune femme. Les rayons étaient inhabituellement vides, il secoua un peu la jeune fille brune qui était à l'accueil avant de comprendre que tu devrais être dans la salle des professeurs ou pire, chez toi. La première option semblait être la meilleure étant donné que tu avais un rendez-vous avec le petit roquet de cinquième année pour une colle ce soir.

Tournant brusquement le dos à Antigone, crachant d'autres jurons d'un ton bien trop fort en russe, Eden marcha d'un pas brusque vers la salle des professeurs. Lui ne s'y rendait que si rarement, ce n'était pas un endroit dont il avait l'habitude, il se souvenait d'un café au goût de chaussette qu'il avait pris au cours de sa 2e année ici.

Eden poussa la porte un peu trop vivement, elle s'éclata contre le mur. Tu étais là, et seule. Légèrement gêné, comme s'il cherchait à faire oublier cette entrée fracassant, il prit la poignée du bout des doigts et la ferma tout doucement.

Toussota, se frottant les cheveux.

« J'ai lu ton message. », sa voix sonnait grave, il parlait russe. Pour les sujets délicats comme ça, il parlait toujours russe. « Si tu souhaites ma mort, ça va être compliqué. Si tu es juste jalouse, en tout cas, rassure-toi, je ne pense pas à lui autant qu'à toi....Non mais sérieux...tu penses vraiment que je suis faible et misérable ? Je voulais te l'annoncer ce soir, mais ça fait deux jours que j'ai pas bu ! Je suis un peu sur les nerfs, je sais, mais c'est pas une raison, putain ! »

Il voulait rester calme, tenter de s'exprimer simplement sans déconner ou quoique ce soit, mais ses nerfs avaient lâchés en cours de route.

Bordel, le pire, c'était que même quand elle se comportait comme ça, il avait envie de l'aimer. Quelle femme cruelle.
Revenir en haut Aller en bas
Fever
Capitaine Hook
Fever
Présentation : take the power back
Âge : ving-six ans
Messages : 117
Fever
Ven 14 Mai - 11:06
Pathétique.
La sentence tourne en boucle. Elle résonne avec sa contemplation tragique de ce monde minable. Et Fever se perd dans les affres de son humanité.
Sa seule certitude réside en son besoin de détruire, d’exterminer jusqu’à la moindre trace de joie. D’incendier l’univers entier pour annihiler tous ceux qui frôlent son chemin.

Elle veut hurler, frapper à en finir les mains ensanglantées. Seul importe le masque, la perfection comme échappatoire ultime à cette sensation d’imploser. Dans un élan d’amertume, elle se contente de rédiger un ultime message à Eden, elle détruit ce qu’ils ont, ce qu’ils construisent.
Elle détruit pour se sentir mieux ; ne subsiste que l’envie de pleurer.

Les souvenirs l’assaillent. Ils se font plus précis, plus violents.
Elle entend la rumeur gronder suite à la redécouverte de leurs entretiens psychologiques. Elle se revoit jeune aux côtés d’Autumn, se revoit impitoyable face à Agamemnon. Et plus dangereux encore, elle revoit Backup.
Son plus vieil ami.
Son plus vieil amant.
Comme un funèbre reflet.

Elle revoit Backup comme témoignage de ce qu’elle a été ; belles années où ils sont rois d’un monde abstrait, au-dessus du monde mais à deux. Ils règnent en maître par l’absence d’humanité. Et aujourd’hui, elle craint d’avoir faibli.
L’aimerait-il toujours autant alors qu’elle s’embarrasse de sentiments ?

Le visage d’Eden se superpose, elle le repousse avec violence. Elle se refuse de penser au russe, elle lui préfère les souvenirs d’une enfant brillante qui explose en plein vol. Pour son bien, elle préfère oublier qu’il existe.
Elle refuse de lui partager la vérité, les motifs de sa sévérité. L’explication reste simple, le nouvel amant souffre furieusement de la comparaison.
Face à Backup, Eden n’est rien.
Un être insignifiant.
Incapable de la comprendre.
Incapable de l’estimer.

Dans sa paranoïa, il lui rappelle Autumn ; et ça elle ne peut le tolérer.
Elle condamne la faiblesse et la peur injustifiée chez ce collègue comme elle l’a fait chez son ami. Heaven n’est qu’une chimère, le reflet de peurs enfouies qui cherche un biais d’expression.
Fever est agacée.

Le fracas la pousse à relever la tête, à se détacher de la rédaction de cette lettre enflammée qu’elle adresse à celui qui encombre ses pensées. De sa relation avec Backup ne subsiste qu’une liaison épistolaire.
Elle reste de marbre face au russe, se contente de refermer son carnet pour attraper sa tasse de café.

Eden est brusque.
En ce comportement réside peut-être ce qui l’attire avec puissance ; ou ce qu’elle déteste avec le plus de véhémence.
La vérité est difficilement acceptable. Dans certains moments, elle aimerait l’aimer ; oublier le reste, la prédominance des apparences pour se laisser aller dans une relation aussi simple qu’insuffisante, se laisser aller jusqu’à ce que la lassitude s’en mêle et qu’ils se quittent bruyamment.
Elle aimerait faire plaisir à cette belle-mère qui n’attend que ça, une officialisation qui ne vient pas malgré les années.
Ils sont ensemble depuis trop longtemps.
Et ils maintiennent le statu quo.

▬ Je vois. Le calme ne présage rien de bon, minutes d’accalmie entre deux bombardements. Les plaintes d’Eden l’ébranle, elles se heurtent son cœur qui se décide à battre plus vite. Puis-je savoir en quoi ça me concerne ?

Émotions contraires.
L’amant stupide ne réalise pas la portée de ses mots. Il la détruit par son implacable ignorance. La déclaration à peine masquée est douloureuse. Elle la pousserait presque à faire preuve d’humanité. Et peut-être que dans un monde alternative, elle laisserait tomber les armes pour se réfugier dans les bras de cet homme stupide.

S’excuser n’a jamais n’a jamais été une option.
Il n’y aura jamais de place dans son monde pour la faiblesse. Alors elle délaisse la douleur des sentiments pour se concentrer sur ce qui compte, sur ce qu’elle choisit de retenir. Relever les failles a toujours été son jeu préféré.

▬ Je suis ravie pour toi Eden. Réellement ravie que tu délaisses ton véritable amour qu’est l’alcool. Elle l’est ; elle l’a prié si fort d’arrêter suite aux nuits ratées, aux cernes toujours plus foncées. Elle ne réalise qu’aujourd’hui la portée de ces paroles. Elle ne réalise qu’aujourd’hui ce que ça signifie pour leur relation basée sur le sexe post-beuverie. Et plus important encore, je suis ravie pour moi. Maintenant que tu ne bois plus, nous n’avons plus la moindre raison de coucher ensemble.

Elle le regarde droit dans les yeux.
Dans sa détresse ne subsiste que la promesse qu’elle s’est faite le jour de leurs retrouvailles ; jour de leur rencontre pour ce gamin russe qui n’a jamais eu conscience de son existence.
Elle a juré de le détruire.
Et peut-être ce jour est-il arrivé.

▬ Nous allons enfin pouvoir mettre un terme à ce simulacre de relation. Elle regrette chaque mot ; ceux prononcés et ceux à venir. L’ultime phrase est là pour achever. Parce que oui, Eden, je te trouve faible et misérable.

Les souvenirs l’assaillent.
Souvenirs d’adolescence. Elle repense à ce qu’elle a été, elle repense à Backup.
Revenir en haut Aller en bas
Eden
Eden
Présentation : Croquer la pomme
Âge : 30 ans
Classe : Référent de la 6e année
Messages : 175
Eden
Mer 19 Mai - 20:02

C'était la fin du monde, littéralement la fin du monde. Cette sensation de se faire soudainement écraser par un énorme rocher, aussitôt après avoir senti sa fin, manquer d'air au point de vouloir arracher ses vêtements, sa peau même.

Le monde lui semblait floue et la voix de Fever irréelle. Il aurait voulu repasser à l'anglais à ce moment, cette langue l'ancrait dans une réalité qui n'était pas celle de la mafia et des échanges discrets sous la table, pas celle de Fever, juste la sienne, celle de sa mère et des échanges dans leur tour quand ils étaient seuls tous les deux.

Maintenant qu'il y pensait, la main d'Edgar tremblait, elle tremblait certes à cause du manque d'alcool, de la sensation de manque, mais aussi parce qu'il était actuellement en train de vivre le plus grand râteau de sa vie.

Faible et misérable.

Comme quelqu'un qui n'obéissait qu'à ses sentiments et qui se serait accroché à elle comme une pauvre sangsue. Dieu, il était ridicule, il ne put d'ailleurs pas s'empêcher de cacher une figure bien blanche avec sa main.

Non, il ne rirait pas, même si l'occasion si prêtait, un rire bien désespéré. Aucun son ne pouvait pour le moment sortir de sa gorge, aucune larme non plus.

Ridicule.

Et pourtant, depuis le début, il était clair que leur relation était celle que Fever avait décidé, qu'ils passeraient un peu de temps dans leurs lits respectifs après leurs soirées, qu'ils ne déclameraient pas de fétides poèmes amoureux. À partir de quel moment tout ceci avait déconné ? À partir de quand avait-il cessé de voir Fever comme un plan cul comme un autre et lui avait-il offert une place dans son cœur ?

Il était ridicule, ridicule, il ne pouvait s'empêcher de marteler ce mot en pensée, son poing s'était abattu contre le mur de la salle des professeurs.

« Ridicule. »

Il n'était pas un homme faible, encore moins vulnérable. Ils n'étaient non plus deux adolescents dont les sentiments les faisaient commettre des actes comme n'en étaient jamais revenus Roméo ou Juliette, ils étaient censés avoir passé la vingtaine, avaient mûri et grandi de manière étrange, certes, quoiqu'il ne connaissait pas le passé de Fever, mais ils étaient adultes, bizarre.

Ils étaient adultes et il fallait admettre qu'il s'était parfaitement trompé sur Fever.

Ce n'était pas pour autant qu'il lui pardonnait pour l'avoir traité de la sorte, pour avoir douté de sa parole, de l'existence même d'Heaven, ce n'était pas comme s'il avait l'habitude de mentir, habitude d'être insulté ou méprisé.

« Très bien. », lâcha-t-il. Il se sentait acide, malfaisant, malveillant. « Si nous n'avons plus de raisons pour coucher ensemble, tu comprendras que tu n'as plus de raisons d'être veinement jalouse, surtout pour un plan cul que tu viens de larguer. »

Son regard était noir, ses cheveux le gênait, sa blessure se remplissait d'eau poisseuse, des sentiments immoraux, une haleine fétide et d'envie de nuire.

« Très bien, en effet. Aucun problème. Tu souhaites jouer avec moi de la sorte, fais-le. Cependant, menace une seule nouvelle fois Nurse... », il se rapprocha d'elle suffisamment pour avoir l'air menaçant, ses yeux de tueurs, son regard équivoque, « Menace-la de nouveau et je ne te tuerai pas, mais je te garantis que tu auras assez mal pour être en arrêt maladie quelques semaines. »

En aurait-il été capable ? Sûrement pas, la rupture était trop récente.

Il faisait semblant.

« Ha. Et on m'a parlé des entretiens. Je ne voulais pas y croire, mais tu me vois dans l'obligation d'y accorder du crédit. Backup ? Très bien, retourne le coller, hein ! »


Revenir en haut Aller en bas
Fever
Capitaine Hook
Fever
Présentation : take the power back
Âge : ving-six ans
Messages : 117
Fever
Dim 30 Mai - 15:39
Est-il possible de tout effacer ?
Les mots sont prononcés, il est désormais impensable de les retirer, impensable de s’excuser. Elle savoure cette victoire, baignée par un doux sentiment de suffisance. Fever affiche cet air supérieur qui ne la quitte jamais, ce masque qu’elle a forgé entre ces murs. Celui des vainqueurs, digne des plus grands triomphes. Eden n’est rien d’autres qu’un homme blessé dans sa guerre personnelle contre l’humanité. Et à l’heure de la consécration, Eden n’est plus.

Mais est-il possible de tout effacer ?
Victoire au goût amer, elle lutte contre cette impression d’avoir perdu bien plus qu’un pion, qu’un simple amant qu’elle remplacera le soir venu. La peine la frappe alors qu’elle ne s’y attend pas, et Fever pose bruyamment sa tasse de café pour s’ancrer dans cette réalité morose.

Son cœur est en ruines.
Et chaque mot qu’il lui balance est une bombe dont les déflagrations manquent de la faire fléchir. Et elle reste droite ; ne pas craquer, ne pas lâcher, maintenir l’illusion pour mériter cette place au-dessus de tous les autres.
La colère d’Eden est légitime ; et bien qu’elle ne laisse passer aucune de ses remarques, elle le trouverait presque séduisant.

Cette proximité non-consentie est douloureuse ; elle l’attire au lieu de l’énerver, elle attise son besoin de le maîtriser. Et Fever fait un pas supplémentaire. Avec une douceur calculée, elle lève sa main pour apposer sur cette joue une ultime caresse.

▬ Mon cœur, tu sais pourtant que tu es incapable de me faire du mal. Rien n’est plus jouissif qu’utiliser ce surnom qu’il déteste, ce surnom qui décrit toute l’ironie de leur relation. Parce que son cœur à elle n’est-il pas aussi dur et froid que de la glace ? Comme tu es incapable de coucher avec cette moins que rien pour la simple et bonne raison que je te l’interdis.

Sa jalousie est légendaire et il le sait.
Il le sait et il tente d’en jouer sans se douter qu’elle ne plaisante pas. Parce que Fever ne joue pas avec ces choses-là et il faudrait être fou pour ne pas la voir pour ce qu’elle est, une personne redoutable aux limites morales douteuses.

▬ Et si par malheur tu ne m’écoutes pas, je pourrais la tuer. Pas personnellement, car je ne me salirai pas les mains pour une personne aussi futile, mais elle mourra. Son regard est plus dur que jamais, elle ne plaisante pas. Fever met de côté la subtilité l’espace d’un instant ; elle a besoin qu’il comprenne. Ne m’oblige pas à prendre des décisions que tu regretterais Eden.

Elle esquisse un sourire.
De toutes les tentatives désespérées pour l’atteindre, la dernière est peut-être la plus pathétique. Entendre le nom de Backup la conforte dans cette folie destructrice qui la berce depuis quelques jours.
Entendre le nom de son ami dans la bouche de celui qu’elle s’est jurée de détruire ajoute une dimension presque sacrée à cette conversation.

▬ Tu oses réellement me faire une crise de jalousie ? Toi ? Et son ton n’est que dédain. Backup est tout ce que tu ne seras jamais. Ma perfection, le premier et le dernier. L’écho de qui je suis, celui qui me comprend et auprès de qui je peux exister.

Elle aime Backup comme on aime son reflet.
Elle l’aime sans l’aimer, elle l’aime pour ce qu’ils ont été ; et son désir n’existe que pour assouvir des élans narcissiques. Elle l’aime pour le danger qui prédomine dans leur relation, ce jeu constant qu’est devenue sa vie depuis qu’elle l’a rencontré. Elle l’aime sans l’aimer.

▬ Mais Backup n’est plus là et n’a rien à voir là-dedans. Seuls les souvenirs de celui-ci sont à tenir pour responsables, les souvenirs d’une époque différente où ils sont supérieurs à tous, allant jusqu’à commettre l’impardonnable. Ne cherche même pas à te comparer à lui, Eden. Tu n’es rien face à lui. Comme notre relation ne vaut rien comparé à ce que nous avons vécu, lui et moi.

Elle repense à Autumn et son suicide, elle repense à ce jeu qui mal tourné, ce jeu qu’ils ont gagné. Elle repense à ce corps qu’ils ont découvert les premiers, ce corps qu’ils ont découvert ensemble, le corps d’un Autumn décédé.

▬ Tu n’es juste pas à la hauteur Eden.

Eden, pourtant, elle aurait voulu pouvoir l’aimer.
Mais sait-elle comment faire ? Leur relation se stabilise et elle la détruit. Elle fait exploser tout ce qu’il y a de bons pour eux. Et dans cette scène dramatique, elle trouve du réconfort.
Pire encore ; elle retrouve de l’intérêt pour eux.
Revenir en haut Aller en bas
Eden
Eden
Présentation : Croquer la pomme
Âge : 30 ans
Classe : Référent de la 6e année
Messages : 175
Eden
Sam 12 Juin - 19:37

Évidemment qu'il était incapable de s'approcher d'une autre femme, de lui chuchoter des mots doux ou la faire venir dans son lit. Tel qu'il est, là, il sait que Fever a raison et dès lors, ses mots perfides entrent dans sa tête pour le marteler de.

Tu n'es pas à la hauteur.

Il est tout ce que tu ne seras jamais.

Et pourtant, il sentait encore la chaleur doucereuse de sa main sur son visage, et pourtant, il avait envie de l’implorer pour qu'elle reste une, trois secondes de plus dans sa vie.

Il ne le ferait non plus, elle ne le mépriserait que plus si il le faisait.

À la menace sourde de risquer de causer la mort d'une femme s'il la séduisait, Eden se figea. Il ne savait pourtant, mais pendant un instant, un bref moment, il avait imaginé Fever comme une créature innocente, quelqu'un avec qui il aurait pu démarrer une relation sans risque, peut-être même commencer une vie de famille. Penser qu'elle pourrait (pour lui en plus) attenter à la vie de quelqu'un lui faisait ressentir des sentiments contradictoires, absolument peu clairs étant donné la situation.

Celle-ci poussait Eden à se maîtriser d'ailleurs. Parce qu'il ne voulait pas lui donner raison, qu'il était clairement jaloux de son ami, cette horreur pour laquelle elle abandonnait de précieux centimètres de bonne conscience.

Voulait la supplier, lui ordonner de ne pas le faire, mais au lieu de cela, il se retrouvait figé.

« Sans aucun doute, surtout si tu l'as connu avant. Mais je ne crois pas tout ce que je lis, Fever, je t'offre le bénéfice du doute. », sa voix était étonnamment calme alors qu'il était à deux doigts de fracasser le mur et d'attirer tous les élèves à la ronde avec ses cris.

Il ne comptait pas lui poser de question sur Backup, ça avait même été une erreur de lui en parler, il ne faisait que se sentir plus mal, plus blanc, moins téméraire.

Comme manifestement physique du changement, ses doigts tapotaient nerveusement une table qui ne comptait plus le nombre d'années qu'elle avait devant elle.

« Je vois. Mais tuer. », il voulait revenir dessus, même s'ils n'étaient plus ensemble, même si elle le méprisait ou le haïssait. Tuer. Tuer était la raison même de ses rêves, il devait éclaircir cela pour ne pas imaginer Fever avec un poignard entre les mains. « Tu le penses vraiment hein ? », il la surplombait de quelques centimètres, mais c'était uniquement dû à ses talons.

« Tu l'as déjà fait, tuer ? », il n'a pas envie de parler d'autre chose, il fait un pas vers elle, se stabilise.

Sur ses joues, quelques couleurs renaissent, mais ce n'était pas pour autant que son regard ne s'en faisait pas moins dangereux. La mention des meurtres l'avait averti, s'était enchaîné un espèce de réflexe lié à sa condition, l'empêchant de fuir de là en courant, passant quelques jours chez sa mère à pleurer toutes les larmes de son corps.

Lentement, sa main s'était levé à son tour vers la joue de Fever, il l'avait touchée, presque doucement, les yeux brillant de toute sorte d'émotions.

« Quand tu extirpes sa vie, c'est quelque part un peu ton âme qui s'échappe. Quelque part, à chaque fois que tu le fais, tu te sens un peu moins humain, suivi par une horde de fantômes, par les pleurs de leurs familles et le sang qui te souille les mains. », Eden tiqua. Il ne souhaitait pas se confier pour lui inspirer une quelconque pitié, il ne voulait de ce quiproquo aberrant.

« Je vais partir, mais penses-y. Pas par pitié pour les victimes, mais par estime pour toi-même. »
Revenir en haut Aller en bas
Fever
Capitaine Hook
Fever
Présentation : take the power back
Âge : ving-six ans
Messages : 117
Fever
Mar 6 Juil - 2:07
Eden est roi ; de la stupidité à la déception, de l’échec au pathétisme. Eden est roi ; et elle prend un plaisir malsain, à la limite du sacré, à le couronner.
La vérité est bien moins glorieuse ; Fever ne comprend pas. Elle ne comprend plus ce qu’il fait encore devant elle, pourquoi il se dresse toujours face à elle, pourquoi il n’a pas disparu pour panser ses blessures. Et elle se demande ; souhaite-t-il qu’elle l’achève ? Qu’elle se jette sur son corps violenté pour lui porter l’ultime coup sous la forme d’une réplique acerbe.

Eden est un roi ; mais elle est habituée aux dieux.
Backup reste sa perfection, et elle se noie dans les souvenirs glorieux de leur enfance passée. Backup reste une partie de son monde, ce qui se rapproche le plus d’un véritable amour simplement parce qu’elle l’a décidé, parce qu’elle l’a nommé. Adulte, elle fait le choix de romantiser l’enfer ; d’utiliser un concept idéalisé pour définir la plus absolue de ses relations.
Backup est au-dessus de l’amour. Backup est au-dessus du monde. Mais peut-elle seulement ressentir de l’amour pour lui ?
Peut-elle ressentir de l’amour tout court ?

Douloureuse vérité ; seule la séduction importe à ses yeux. Comment sera-t-elle séduite, et comment sera-t-elle possédée ?
À ce jeu, Backup a gagné pleinement.
Elle lui a laissé son âme comme trophée. Et peu importe qu’elle ait usé de ce corps, qu’elle ait consenti à l’offrir à Eden pour mieux le reprendre aujourd’hui, rien de cela n’a d’importance à ses yeux. Elle rejette le charnel, elle rejette ce que le monde croit savoir sur elle, sur lui, sur eux. Et elle accepte sa sentence : si elle ne peut aimer, elle se satisfait de cette obsession dévorante, cette obsession pour ce vieil ami ; cette obsession qui la réveille même dans la nuit.

Son regard est meurtrier, son rire glacial. Elle rejette la question d’un signe de la main, Eden l’agace et, avec un détachement des plus extrêmes, elle l’imagine mort, obligé de se taire à jamais pour épargner à ses oreilles ses plaintes incessantes.

Mais qu’est-ce que tuer ? La substance de l’acte se trouve-t-elle dans le geste ou dans la préparation minutieuse qui mène irrévocablement à la mort du parasite ?
Des couloirs de prisme à sa place de droit dans la mafia, peut-elle se considérer comme une tueuse ? N’a-t-elle pas provoqué la mort d’un ami, avant de valider celles d’inconnus ?

Autumn s’est suicidé.
Elle n’a pas pris le couteau pour l’enfoncer dans le corps ; elle a fait pire, elle a détruit les dernières barrières, elle a souillé chaque espace où il aurait pu respirer. Jusqu’à l’agonie, jusqu’à son dernier souffle.

▬ Oui, Eden. Elle revoit le mot dans le journal d’Autumn. J’ai déjà tué. Elle revoit ce mot qui a causé sa perte.

Par jalousie ou par orgueil, elle acte la fin d’un jeu qui dure depuis trop longtemps. De sa main naissent les mots de trop ; et gribouillés dans le journal intime du faible, ils confirment le danger.
Par vanité, elle abandonne son humanité.

Cette main sur sa joue la brûle ; ce contact non désiré la retourne, elle s’imagine l’étrangler pour le punir, pour lui rappeler quelle est sa place. Intérieurement, elle hurle ; de quel droit se permet-il de la toucher, de lui rappeler la douceur irréelle de leurs étreintes.

Fever refuse la faiblesse ; et pourtant dans un moment de doute, l’espace d’un court instant, elle aimerait plonger dans ses bras, se laisser aller une énième fois contre celui qui, peut-être, peut la sauver, l’empêcher de sombrer.
Fever refuse la faiblesse ; et elle refuse avant tout d’être sauvée.
Pas aujourd’hui, pas par lui.

▬ C’est très aimable à toi de t’inquiéter pour mon âme. D’un geste décidé, elle retire cette main, elle reprend son indépendance perdue pendant ces six ans de relations. Ou de penser que j’en ai encore une. Elle le sait ; rien ne peut faire plus mal à cet amant que d’être confronté à ces erreurs, de voir à quel point il s’est trompé. Mais ça ne te regarde aucunement, alors au revoir Eden.

Elle en a fini avec lui ; elle ignore son existence, se rassoit sans tenir compte de sa présence. Elle en a fini et elle reprend l’écriture de cette lettre pour Backup, sans un mot supplémentaire, sans rien laisser transparaître.
Elle en a fini, et elle assume le chemin qu’elle vient de choisir.
Revenir en haut Aller en bas
Eden
Eden
Présentation : Croquer la pomme
Âge : 30 ans
Classe : Référent de la 6e année
Messages : 175
Eden
Sam 24 Juil - 18:11

Eden ne savait que faire de cette fatalité. Il lui avait parlé des morts, il lui avait confié l'inexorable terreur que d'enfoncer un couteau trop jeune dans la poitrine d'un homme, mais apprendre que Fever l'avait déjà fait le figea.

Il songea à tous ces petits non-dits, à ces absences répétées, le ton sec et sans ambivalence de la brune, la manière dont elle dirigeait ce qu'il appelait apparemment un couple.

Le rire aurait presque été de mise pour cette situation. S'il avait été plus cynique, Edgar se serait arrêté de vivre pour ouvrir la bouche, la tirer vers les deux côtés opposés de son visage et en laisser sortir un son triste, répétitif, un simulacre de rire qui n'en aurait pas vraiment été un.

Le moment n'était pas au rire, il ne le fit donc guère.

Combien de temps resta-t-il là, figé, attendant qu'elle lui dise autre chose ? Pendant ces quelques minutes, ce fut comme s'il était spectateur impuissant, extérieur à son corps, regardant la femme qu'il avait cru aimer écrire une lettre à un homme (un homme ? Quelqu'un qui n'était pas lui, c'était suffisant). Il ne regardait même pas sa personne, ni n'était ébloui par cette beauté qu'il ne pouvait plus toucher, il était juste dans le vide, flottait dans le néant infini.

Et lorsque le corps d'Edgar réussit de nouveau à bouger, lorsque son petit doigt se décida à remuer et qu'il sentit ses lèvres sèches, ses pieds ancrés dans le sol, il comprit qu'il ne servait à rien de parler.

Fever n'était pas à lui.

Que savait-elle d'elle, au juste ? Son nom ? Même pas, il ne connaissait d'être que ce pseudonyme qui venait enfiévrer ses nuits quand d'aventure il dormait.

L'homme fit un pas, mit un pied devant lui et le sol lui parut presque mou, tout comme ses mains étaient moites et sa peau terriblement collante. Pourtant, il voulut garder fière allure et, profitant de ce moment où il pouvait la regarder une dernière fois dans les yeux (dans le dos, plutôt, Fever ne le regardait pas, elle était uniquement concentrée sur ce papier).

« Au revoir. »

Il esquissa un demi-tour et s'en fut en ne claquant pas la porte. Il la referma dans un silence qui aurait presque parut inquiétant, n'importe qui connaissant le professeur de sport ne l'avait sans doute jamais vu aussi calme.

Le retour ne lui avait jamais paru aussi long, ce fut comme si une éternité se passa avant qu'il ne réussisse à quitter vraiment l'orphelinat. Comme si les sons pourtant bien présents (quelques enfants jouaient à il ne savait quoi, il y avait de la musique diffusée sur une enceinte) s'éteignaient au fur et à mesure qu'il avançait.

Dans sa voiture, le contact du siège lui parut bienveillant et alors, ses mains se serrèrent sur le volant. Il faillit hurler, frapper à ce moment précis mais se retint à temps, n'oubliant pas la menace d'Heaven, potentiellement dans le coin, pas loin lorsqu'on parlait du terrain de Prisme.

Il avait cours plus tard, il enverrait un message à Mercury pour annuler. En attendant, il tourna les clés dans le contact et quitta la parcelle dont il souhaitait s'éloigner.

Chez lui seulement, il exploserait.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Prisme :: Rez-de-chaussée :: Les couloirs :: Salle des professeurs
Sauter vers: