HRP Coucou ce rp est ouvert à tous ! Mais ayez à l'esprit qu'INRP ne sont invités que ceux qui veulent s'inscrire au club de danse. On a qu'à dire que cette séance est une séance d'essai, si jamais. (ou que vos persos sont des paumés qui ont rien de mieux à faire)(soyez créatif après c'est vos persos, et je suis pas ta maman) Post.Scritum
Electricity
Billy serra ses chaussons.
Voilà des mois qu'ils ne avaient enfilés, laissant ses précieux sésames pourrir dans un coin de son casier. À vrai dire, de mois, il devait compter des années. Des années libres où les bouteilles remplacés les pirouettes, des années où ses petons se perdaient dans des baskets loin des miroirs de la salle de danse. Des années où il s'était oublié en tant que danseur pour épouser son statut d'amuseur.
Pourtant à son arrivée ici, c'était bien cela qui le maintenant en vie. Pas l'alcool, pas les soirées, pas les copains. La danse. Ça avait toujours était la danse. Et ses chaussons, lui allait toujours parfaitement.
Alors comme se souvenant de son premier baiser (qui n'avait d'ailleurs étonnamment toujours pas eu lieu), Billy avait fait le nécessaire pour danser. Sa spécialité lui prenait bien trop de temps pour qu'il ne quitte la route pour la scéne, néanmoins, rien ne lui interdisait de se glisser entre les heures dédiés aux clubs. De danseur, le voilà président.
Son pied frôla les lattes brillantes du parquet y déposant un nuage de colophane ; et puis épiphanie d'un instant : une arabesque. Parfaite. Immobile. Tendue. Un instant, il crut s'envoler et son estomac se tordit sous l'émotion. Oui, voilà. Son corps s'abaissa à nouveau, puis expiration comme pour se soulager de l'émotion.
Mais c'est trop tard.
Ça va trop vite, ça va trop fort. Ça lui tabasse le coeur au petit Billy : et en un instant le voilà, se balançant en arrière, les mains le réceptionnent au sol et le précipitent de nouveau dans un salto maitrisé. Calé. Les bras se lèvent, attitude, on se stabilise. Et les pas s'enchaînent : pirouette. Attitude. Pirouette. Attitude. Pirouette. Attitude. Et l'oiseau s'envole : un balonné sur plusieurs mètres qui ne semble jamais s'arrêter. Puis il s'élance, défiant la gravité, se réceptionne en plié et se met à tournoyer, telle une toupie assoiffée de liberté. Enfin le corps dit adieu au classique, pour frapper l'air d'un saut retourné, réception sur les mains, descente en aval et glissé sur le parquet. Réception réussie.
Le souffle court, le ventre qui ballotte et les yeux brillants d'une lumière plus vive que celle que les alcools portent avec eux. Et ce frissonnement qui parcourt le bout des pieds. Comme de l'électricité.
Et les silhouettes qui rentrent timidement, mettent un moment à apparaitre : la transe évanescente finira par les autoriser à exister pour le petit Billy.
-Ptdr toi tu va danser ? qu'il balance moqueur à un des arrivants.
Qui aurait pu penser que Thorn se mettrait à la danse ?
Pas lui, en tout cas, il avait besoin de grands espaces dans lesquels il pourrait remuer et se dépenser. Besoin de grimper à des arbres, à s'accrocher à leur écorce et contempler ce qu'il y avait à voir de leur sommet.
Il voulait voler, avoir le ciel pour lui en entier.
« Redescends sur terre, gamin ! », c'était ce que lui avait dit le prof' de sport, un certain Eden, ronchon de son état. Il avait arrêté alors qu'il finissait un tour de stade pour lui parler de ses scores qui baissaient et de son état physique qui ne pourrait certainement pas le mener à une grande carrière. Il lui laissait jusqu'à fin décembre pour choisir une autre spécialité, que ça n'affecte pas ses résultats, en entendant, il l'encourageait à commencer un sport comme la danse pour améliorer la coordination entre ses membres. Il avait même ajouté que c'était primordial. Indispensable.
Très honnêtement, Thorn y était allé à reculons. Il savait qui était le président du club et n'avait en aucun cas envie de passer des heures avec lui, aucune envie d'exposer ses faiblesses aux yeux du monde. Un torrent d'émotion l'attendait alors qu'il arriva dans la salle où l'on s'entraînait. Il n'était visiblement pas seul, mais les autres étaient bien trop captivés par quelqu'un. Le regard du rouquin se dirigea immédiatement vers la forme qui bougeait, puis s'entre-ouvrit légèrement. Un peu d'admiration. C'était comme un feu-follet qui volait à travers la salle – il se demanda pendant un instant si lui-aussi pourrait arriver à faire ça, mais il sut que non. Sa main se posa par réflexe sur sa cuisse, où il sentit l'amère cicatrice à travers le tissus du jogging.
Quand Billy finit de danser, Thorn le reconnut enfin. Un grognement sortit de ses lèvres, surtout que le blond ne s'était pas gêné pour lui adresser quelques mots amers – oui, il savait que c'était pour lui, ou alors il était franchement parano.
« Mais ta gueule putain. Et toi...tu... », le garçon aurait eu envie de lui rétorquer quelque chose sur l'alcool qu'il avait constamment dans le sang, mais sur le moment, il ne trouvait rien d'intelligent à lui dire, surtout après ce qu'il venait de voir. « Tu es le président du club ? Eden m'a que je ferais mieux de m'y mettre, mais j'ai jamais dansé, j'sais même pas comment m'y prendre. »
Il fusilla les autres du regard, comme amères représailles des éventuelles pensées qu'ils pourraient avoir quant à cet aveux de faiblesse. Il prit à ce moment un chouchou et s'attacha les cheveux : voilà, en sport, c'était toujours mieux ainsi.
« J'te préviens, les saltos et tout, j'sais pas faire. »
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Jeu 17 Déc - 20:28
club de danse 1
Il aurait été difficile de le croire, à son expression toujours morne et renfrognée, mais Hedgehog était surpris.
Sans doute ne devrait-il pas l’être : cet établissement était fait pour regrouper des individus hors normes. Voir Billy, le résident fêtard, réputé pour être aussi sobre que Thorn était calme, faire preuve d’une technique chirurgicale en dansant restait néanmoins surprenant. Surtout lorsque cette technique était accompagnée d’une présence impressionnante, passion viscérale suintant de sa gestuelle. Une part de lui regrettait presque ce fait ; de par la signification qu’il y avait réellement un intérêt à ce qu’il participe à ce club, si le président avait ce niveau. S’entraîner en solitaire à des heures perdues lui avait toujours été profitable ; jusqu’à récemment où il avait atteint un blocage insurmontable par lui-même.
Finalement, la représentation toucha à sa fin ; et ce fut comme un sort se brisant lorsque Billy reprit son attitude usuelle. Voilà qui sonnait plus juste. Hedge haussa un sourcil lorsque la personne lui répondant s’avéra être Thorn ; tournant quelques secondes sa tirade dans son crâne. La question fugitive d’un lien avec la cicatrice sur sa cuisse apparut dans son crâne, pour disparaître la fraction de seconde suivante - ni l’endroit, ni le moment. Il se décida finalement à s’avancer de quelques pas aussi, simplement pour se démarquer, adressant un hochement de tête à Thorn en guise de salutations.
" - On sera deux, j'sais pas faire les saltos non plus. "
Son attention se reporte finalement sur Billy, qu'il salue aussi - un peu de bonne foi est probablement nécessaire.
" - Le peu d'entraînement que j'ai fait était en autodictate, donc ça sera probablement pas glorieux de mon côté non plus. "
Un soupir est retenu de justesse alors qu'il était sujet à l'espoir croissant que des personnes allaient filer sans demander leur reste. Il était sportif, pas artiste ; danser devant une dizaine de personnes n'était pas à son goût. Son regard neutre se perdit à la ronde ; cherchant silencieusement à deviner si d'autres personnes allaient se décider à s'avancer ou non.
Soup s’est arrêtée deux fois sur le chemin. La première fois, au détour d’un couloir, elle avait secoué la tête et entamé un demi-tour qu’elle avait abandonné dans le même mouvement — gardons les cabrioles pour la salle de danse, et restons digne, pas question de rebrousser chemin si près du but. La seconde fois, elle s’est immobilisée devant la porte de la salle de danse, avait regardé à sa droite, vérifié telle une voleuse que personne ne l’avait suivie, à sa gauche, personne non plus, si ce n’est une ombre qui disparaissait derrière une porte ; quoiqu’elle aurait pu être celle d’un oiseau ou l’une de ses mèches de cheveux. Soit. Il fallait entrer dorénavant.
Soup n’était jamais aussi peu confiante que lorsqu’il fallait user d’agilité et de grâce. Ses mains, extension de son ingéniosité, avaient beau être capables de prouesses acrobatiques (il fallait être minutieuse pour confectionner une montre miniature dont la taille du cadran n’excédait pas celle d’un petit pois), le reste était une autre affaire. Si elle n’avait aucun mal à courir sur la longueur et la durée, à enjamber les haies sans avoir à se préoccuper de prendre assez d’élan ; tout ce qui se rapprochait de près ou de loin de la fluidité, l’élégance et le lâcher prise faisait partie intégrante du vaste territoire de l’Inconnu. C’était pour ces raisons très précises qu’elle avait pénétré dans la salle tête baissée, et foncé s’accroupir dans un coin près de la porte en espérant que personne ne lui avait trop porté attention ; ce qui n’était pas gagné au vu de son accoutrement, et qu’elle avait l’impression délirante que ses simples pas faisaient trembler les murs et manquaient de briser les miroirs. Elle leva la tête une fois assise, tout le monde était captivé par le corps délicieusement vif de Billy qui tournicotait sur les planches — il se mouvait d’une façon que Soup n’aurait jamais soupçonnée être possible ; enchaînait les pirouettes avec une vitesse et une précision telles qu’il aurait pu transpercer le parquet et ressortir de l’autre côté du globe sans que ça ne lui paraisse saugrenu. Il posa un point final à son spectacle, non pas sans lâcher l’une de ses piques traditionnelles à Thorn qu’elle aurait sûrement défendu si elle n’avait pas été clouée au sol. Les paupières de Soup se mirent à battre la chamade alors qu’elle réalisait l’ampleur de ce dans quoi elle s’était empêtrée : si c’était ce qu’elle devrait être capable de faire à la fin de cette séance, il était hors de question qu’elle reste une seconde de plus.
Alors que les garçons discutaient, elle tenta une escapade, avec le peu de discrétion dont on l’avait dotée, mais une main froide agrippa fermement son poignet et la retint à l’intérieur. Elle s’immobilisa un instant, dans l’espoir naïf que si elle restait ainsi assez longtemps, on la laisserait partir sans qu’elle n’ait à rendre de compte. Raté. La main se resserra un tantinet, son ravisseur sentait très certainement son pouls impétueux qui papillonnait au même rythme que ses paupières.
Elle serra les dents et tourna finalement la tête, bon nombre de paires d’yeux étaient rivées sur elle.
La belle épine bégaya ; et les sourcils du blond frissonnèrent. Voilà qui était inhabituel. Où était passé l'aplomb et la fierté mal placée de son camarade ? Avait-il laissé tous son piquant à l'entrée de la salle ? Et pourquoi diable cela dérangeait tant Billy ? Sans que Billy n'eut le temps d'y réfléchir, voilà que la belle épine lança quelque-chose à propos de saltos et de son incapacité. Un sourire amer traversa le visage de Billy : un aveu de faiblesse. Faut croire qu'on ne connaissait jamais vraiment les autres.
La belle épine est rapidement rejoint pas un autre garçon au piquant reconnu : Hedgehog. Là aussi, une inquiétude brillante se dégage de l'impressionnante silhouette. Et Billy ricane : qui leur a parlé de salto au juste ? Comme inconscient de ce qu'il dégage, Billy, s'avance dans la foule, écoutant religieusement les inquiétudes de tous. Il sourit de plus belle et finit par dire à haute voix :
-Le fait que vous imaginiez que le salto est le mouvement le plus difficile que j'ai effectué est révélateur. J'ai des années de danse derrière moi, personne vous demande de les rattraper.
Il se mord la lèvre, retenant un "bande de loser" bouillant. Il sait danser, il n'y pas à dire... Mais la pédagogie ? C'est pas pour lui.
-Ce que personne vous dira jamais c'est qu'on danse au quotidien. Tout le monde sait danser, suffit de trouver son jam.
Et comme pou illustrer que son propre Jam est aussi vif que l'éclair, aussi surprenant que l'électricité : le voilà qui saisit la main d'une échappée. Le pouls battant un rythme de salsa, les paupières tombant en écho et cette taille.... Difficile à rater, cette gow.
-Soup, c'est ça ? demande Billy en ignorant sa panique équivoque Tu fabriques des trucs, c'est ça ? qu'il balance.
Sourde oreille à toute protestation, il la tire vers le centre de la pièce, resserrant encore son emprise sur son poignet. Puis de sa main libre, il soulève le bras, "casse" son poignet, forme un poing qu'il ne tarde pas à agiter de spasmes. Les doigts se délient dans une folle chorégraphie.
-Danses avec ta main, si tu la sens plus agile que ton corps d'asperge, le reste suivra. balances t'il nonchalamment comme si il ne venait pas de l'insulter. Il finit par libérer la soupe à l'asperge et se tourne vers la foule, fixant les deux épines dans le pied dansant.
Il ne mettrait pas de pointes ou ne ferait de mouvements graciles vers le ciel, c'était lui-même qui l'avait décidé. Et pourquoi ça ? Pourquoi, pour le regard des autres, car il ne pouvait pas ? C'était si ridicule, comme c'était ridicule de se faire battre par un Orque à la coupe si enfantine et immonde. Comme c'était parfaitement ridicule de juger quelqu'un à son apparence physique.
Il sentait le stress lui glisser sur la peau et l'appréhension venir. La venue d'Hedgehog, même s'il l'appréciait (et justement) puis de Soup n'arrangeait rien. Le roux était à fleur de peau, c'était comme s'il se préparait à un examen pour lequel il n'était doué en rien et il aurait été beaucoup plus simple de fuir. Juste fuir, prendre ses jambes à son cou pour éviter d'être jugé.
C'était évidemment sans compter sur l'éternel Billy, ce bourreau des cœurs qui ne tarda à les provoquer, tous les trois.
« Notre jam ? », dit-il comme s'il voulait le faire définir ce mot qui lui était définitivement étranger. Il n'en connaissait qu'une seule, et on l'étalait plutôt sur les tartines. Il se douta que Billy parlait de rythme, peut-être de la gestuelle, mais de danse il n'avait fait que de l'accrogym, en troisième ou quatrième année (la première et deuxième l'avaient vu dispensé de sport). Il était au moins soulagé de ne pas avoir à faire de salto dans l'immédiat, même s'il savait qu'il s'entraînerait sans doute pendant des heures pour impressionner ses camarades – il était comme ça, Thorn, l'esprit de compétition était grandement inscrit en lui.
Il n'avait aucune idée de comment s'y prendre, c'était comme si on l'avait lâché quelque part sans qu'il sut comment s'y prendre. Thorn s'avança vers l'endroit où s'exerçait auparavant le blond, il espérait que les autres fassent de même, même si au fond, il se foutait d'être seul. Il n'y avait pas de musique, ou peu, alors il appuya sur le bouton play pour la déclencher. La mélodie lente prenait aux tripes, mais ce n'était pas ce qui allait transformer Thorn en danseur. Il tenta un ou deux mouvements, tous plus ou moins ridicule, les finit avec un doigt d'honneur adressé à Billy.
« Ben vous venez ou ? Il va nous apprendre à danser la macaréna ! C'est con que ça le fasse pas monter dans le classement, toutes ses cabrioles ! »
Ca, c'était gratuit, une pique qui n'était pas méritée, juste parce qu'il se sentait con avec tous ses mouvements dont il en savait pas un seul correct. Thorn chercha le regard d'Hedgehog, puis en fait non, car il n'était pas vraiment fier de ce qu'il venait de rire.
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