Des caractéristiques physiques ?
- Des yeux verts mouchetés de marron, comme des lentilles d'eau à la surface d'une mare.
- Des cheveux bruns souples, qui rebiquent d'un peu partout, à son grand dam.
- De petite taille, on a souvent tendance à considérer Angst comme plus jeune qu'il ne l'est réellement.
- Les courtes nuits et les révisions laissent des traces : il a les yeux cernés et le teint palot.
- Ne se sépare jamais de sa casquette, et quand il est bien obligé, comme en classe, il veille toujours à la poser à proximité, comme un précieux talisman.
Caractère :
A l'origine, Angst est un petit garçon un peu timide, voire timoré, toujours très sage, très poli. Il aime particulièrement lire, et adore employer les nouveaux mots découverts dans ses lectures, surtout si ceux-ci sont i-na-ccou-tu-més et tru-cu-lents (il en savoure tout particulièrement la prononciation).
Mais récemment, la préadolescence, combinée avec la peur, le stress et le manque de sommeil, modifient sensiblement son caractère. Souvent à fleur de peau, il a régulièrement des sautes d'humeur, s'énerve contre ses camarades de classe ou répond insolemment aux adultes. Si, autrefois, il appréciait qu'on dise de lui qu'il a "beaucoup d'imagination", aujourd'hui cela l'agace plus que tout : ses fantômes n'ont rien de fictif, il ne les invente pas, il les voit. Pourquoi personne ne veut le croire?
Opinion sur le classement et NOWHERE :Ces temps-ci le classement le stresse beaucoup. Angst n'a jamais eu de difficultés à l'école, avant, alors le fait d'être entourés de surdoués et qu'on lui rappelle sans cesse sa chute dans le classement l'angoisse (en plus de tout le reste) et commence à l'énerver également. Il râle parfois dans son coin, et les jours où il se sent particulièrement rebelle (ce dont il n'a pas encore tellement l'habitude, à vrai dire), il va traîner sur Nowhere. Un peu. Ensuite il a des remords et retourne travailler.

Ville et pays d'origine : Vienne, Autriche
Autre ?
05/10/19
Cher journal,

Je commence comme ça parce que c'est ce qu'ils font toujours dans les films et les livres. C'est la première fois que j'écris un journal intime. C'est Mme H., la psychologue, qui me l'a demandé. Elle a dit que c'était bon pour ma thérapie. Donc j'essaye.

Non, c'est pas vrai, au début je voulais pas le faire.
(Mme H. m'a expliqué que dans son journal intime il fallait être tout à fait honnête et que ça ne servait à rien « d'en-jo-li-ver la vérité », comme elle dit, parce qu'on écrit pour soi tout seul et qu'au fond on connaît déjà la vérité vraie. Donc je vais essayer d'être complètement honnête et de pas en-jo-li-ver)
Donc en vrai, au début, je pensais que c'était stupide, l'idée du journal intime. Je me disais que si c'était juste pour se raconter des choses qu'on savait déjà, c'était pas la peine, et que de toute façon ça ferait pas revenir mes parents. Je lui ai pas dit bien sûr, on m'a appris que parfois il vaut mieux se taire parce que certaines choses peuvent vexer, et Mme H. est toujours gentille avec moi. Donc j'ai dit que je le ferai mais je comptais pas le faire vraiment.

Mais Mme H. m'a dit qu'un journal intime ça servait aussi à dire des choses qu'on ne peut raconter à personne d'autre, même pas à son psychologue si on veut. C'est un peu comme raconter quelque chose à un deuxième soi, et ce soir, j'aurais vraiment bien besoin d'un deuxième moi à qui parler.

Parce que ce soir, j'ai vu mes parents. L'ennui, c'est que si je le dis à mon oncle ou à Mme. V., (c'est l'assistance sociale) ou même à Mme H., ils vont me dire que c'est pas vrai ou que c'est pas possible. Alors que justement, je sais que c'est pas possible, c'est bien ça le problème : mes parents sont morts il y a un mois dans un accident de voiture très loin d'ici, quand papa allait chercher maman à l'aéroport, je sais bien, mon oncle me l'a dit et puis les cercueils étaient ouverts à l'enterrement donc j'ai bien vu que c'était eux qui étaient dedans même s'ils avaient l'air un peu plus petits et différents. Pourtant je les ai vus ce soir.
Ils étaient près de la porte d'entrée, dans le coin. J'ai vu que leurs silhouettes (parce qu'il fait toujours noir à cet endroit là parce que tonton n'a jamais changé l'ampoule dans l'entrée, même si sa copine n'arrête pas de le lui rappeler et lui dit d'arrêter de pro-cras-ti-ner) mais ils se tiennent exactement de la même façon que quand on rendait visite à tonton avant : ils se mettaient toujours là tous les deux, près du porte-manteau et du seau à parapluies, pour discuter un peu jusqu'à ce que tonton dise « Mais entrez, entrez, on discutera à table » et là on allait dans le salon. Mais cette fois tonton ne les voit pas, et sa petite copine non plus on dirait, donc mes parents restent dans le coin et c'est comme s'ils attendaient qu'on leur dise d'entrer. Est-ce que je dois les inviter ? Ils doivent être tristes. Pourtant j'ai un peu peur d'aller les voir. Si j'avais vraiment un deuxième moi pour m'accompagner je serais peut-être plus courageux.

07/10/19
Cher journal,

J'ai encore vu papa et maman ce soir, et hier soir aussi. Ils sont toujours dans le vestibule près de la porte. Ils attendent. Mon oncle ne les voit toujours pas on dirait. Moi je ne m'approche jamais d'eux. Hier je les ai surveillés depuis le haut de l'escalier. J'ai remarqué que quand je les regardais directement en face je les voyais moins bien : il faut que je tourne un peu la tête et que je regarde du coin de l’œil et là je les vois mieux.
La cage d'escalier c'est l'endroit le plus stratégique pour observer : je suis en hauteur, et loin, comme ça s'ils décident d'avancer vers moi j'ai le temps de me sauver, et je me sens un peu plus à l'abri derrière la rambarde de l'escalier. Mais ils n'ont pas bougé de tout le temps où j'ai observé. J'aurais voulu surveiller toute la nuit au cas où, mais mon oncle m'a vu quand il est allé verrouiller la porte d'entrée et il m'a envoyé me coucher en disant que c'était pas une heure pour rester assis dans le noir à espionner. Ça m'a un peu vexé. Mais j'ai rien dit parce que de toute façon il m'aurait pas cru.
Je vais attendre qu'il aille dormir et je vais retourner dans l'escalier pour surveiller.

09/10/19
Cher journal,

Les fantômes attendent toujours dans l'entrée mais ne vont jamais nulle part dans la maison, à aucun moment de la nuit, j'ai bien surveillé, même si des fois j'ai un peu dormi.
Peut-être qu'ils ne bougent que quand je ne les surveille pas ?
Je me demande si ce n'est pas moi qu'ils attendent, finalement.

13/10/19
Cher journal,

L'assistante sociale, Mme V., est revenue me voir aujourd'hui après l'école. Elle m'a demandé si j'étais fatigué parce que j'en avais l'air. Elle a aussi demandé comment ça se passait en classe et si je m'ennuyais pas des fois. Mme H. aussi m'avait posé la même question. Mais j'ai dit que la maîtresse me donnait souvent des exercices plus difficiles, et qu'elle me laissait lire quand j'avais fini mon travail, donc non ça va je m'ennuie pas. Pourtant Mme V. a dit qu'elle me ferait quand même passer des sortes de tests, « juste au cas où ». Ensuite, elle a longtemps parlé avec mon oncle et sa petite amie, dans le salon. Il faisait nuit quand elle est repartie, les fantômes étaient là, mais elle non plus ne les a pas vus.

17/10/19

Je viens de rentrer de l'école et il y a des gens à la maison, Mme V. et d'autres ; on m'a dit de préparer mes affaires, pas trop le temps d'écrire. Apparemment je vais pas rester chez mon oncle, je vais aller dans un endroit plus a-dé-quat pour mes capacités. Mon oncle a l'air un peu perdu, mais un peu soulagé aussi. Je crois qu'il aimait pas que je reste autant dans la cage d'escalier. Je me demande si les fantômes vont me suivre ou s'ils vont rester pour toujours à attendre près de la porte. J'entends tonton qui monte me voir, je dois faire ma valise.

19/10/19
Cher journal,

Maintenant je suis en Angleterre, dans une nouvelle école spéciale, destinée aux orphelins comme moi. On est pas très nombreux, apparemment parce que c'est un orphelinat réservé aux enfants avec « beaucoup de potentiel », comme a dit Mrs M. C'est la directrice. Ce qui est drôle c'est que c'est pas comme Mme H. ou Mme V. quand j'écris pas leurs noms entièrement dans mon journal, non : on l'appelle vraiment Mrs M. Ici tout le monde porte un pseudonyme, et doit garder son prénom pour soi. On ne m'a pas encore donné le mien, je me demande ce que ce sera. J'espère juste qu'il ne sera pas trop an-té-di-lu-vien parce que c'est pas nous qui choisissons et j'ai entendu des surnoms franchement vieillot quand même.

22/10/19
Cher journal,

Je crois que les fantômes de mes parents ne m'ont pas suivi à l'orphelinat. J'espère qu'ils ont trouvé un meilleur endroit que le vestibule chez tonton.

31/10/19
Cher journal,

Ça fait longtemps que je ne t'ai pas écrit désolé. J'étais bien occupé en fait. La classe c'est moins facile qu'à mon ancienne école, même si c'est aussi plus intéressant. Et puis je me disais que j'étais quand même grand, et que j'avais plus vraiment besoin d'un journal intime, surtout que je n'ai plus de thérapie avec Mme H. Mais j'ai entendu une histoire et ça m'inquiète un peu et je ne peux pas en parler à part dans mon journal intime.
J'aime bien aller dans la bibliothèque pendant le temps libre après manger, mais ce soir c'est Halloween et il y avait un groupe de grands pas loin de moi et ils se racontaient des histoires, et c'est pas le problème en soi on s'en fiche, mais j'ai pas pu m'empêcher d'écouter parce que j'adore les histoires, et j'aurais vraiment pas dû peut-être, parce qu'il y a une grande qui a raconté qu'il y avait un fantôme dans l'orphelinat. Elle disait que c'était il y a au moins quinze ans, un garçon s'est noyé dans le Cam, ensuite le directeur a démissionné et apparemment c'est là que Mrs M. est arrivée. Toujours est-il qu'un garçon est mort dans l'orphelinat, et que maintenant j'ai un très, très mauvais pressentiment.

02/11/19
Cher journal,

J'ai vu le fantôme du garçon, celui qui s'est noyé. Il est encore là, je le vois depuis la fenêtre de ma chambre il est entre les arbres du parc près de la rivière et il regarde l'orphelinat. Pour l'instant c'est comme mes parents, il ne bouge pas et il attend, mais c'est peut-être parce que lui aussi m'a vu et qu'il attend que je dorme pour venir dans l'orphelinat ? Je vais le surveiller cette nuit.

05/11/19
Cher journal,

J'ai vu un autre fantôme ce soir, à la cantine, il était dans un coin dans les cuisines. Je l'ai vu quand la dame de cantine a ouvert la porte pour sortir. J'ai tellement sursauté que ça m'a fait lâcher l'assiette que le cuisinier me tendait et qu'il m'a passé un savon.
Suis fatigué. En plus je me suis foiré au contrôle de maths aujourd'hui et j'ai baissé dans le classement.
C'est logique, en fait, l'orphelinat a plus de cent ans. Je me dis qu'en un siècle il y a forcément eu d'autres gens qui sont morts ici. Peut-être même plus, si le bâtiment existait avant d'être transformé en établissement scolaire. Le noyé ne pouvait pas être le seul fantôme dans le coin, c'était évident. Et je suis certain que dans le lot, il y en a qui doivent être méchants ou en colère. Je peux comprendre. Je pense que je serais en colère moi aussi, si je m'étais noyé dans 70cm de flotte.
Vraiment une journée nulle.

09/11/19
Cher journal,

Ce matin je me suis endormi en classe et tout à l'heure je me suis payé la honte en criant dans le couloir (et c'était carrément loin d'être un cri viril, donc j'ai suscité tout sauf la compassion), parce qu'à côté de moi il y avait quelque chose. Ça avait disparu le temps que je tourne la tête mais je sais que c'était là.
J'ai encore perdu des places au classement. Mrs M. m'a convoqué pour me dire que ce serait sans doute « constructif » pour moi d'être suivi quelques temps par la psychologue scolaire.

13/11/19
Cher journal,

Des espèces de tarés du club de paranormal (sérieusement?) m'ont harcelé toute la journée pour que j'entre dans leur stupide groupe. Leur principal argument était « Mais si vraiment tu vois des fantômes, c'est SUPER COOL ! »
Foutues séances avec la psy. « Secret professionnel », tu parles.

29/11/19

On m'a appelé Angst.
Pour m'apprendre à « surmonter ma peur ».
Nan mais sérieux ?
Putain.