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 :: Après le rp :: Archives :: RPs terminés
Tempête de neige { castor
Thorn
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Thorn
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Thorn
Lun 2 Nov - 18:18
Il se trouva sur un sol enneigé. Chacun de ses pas crissait lorsqu'il posait le pied sur cette surface lisse et soyeuse qu'amenait l'hiver. Il avait froid. Le bout de ses doigts était quasiment gelé et quand il les passait dans sa bouche, il ne pouvait s'empêcher de les mordiller de manière anxieuse.

La forêt remplissait tout le paysage, elle était omniprésente.

Il s'agissait de grands sapins si hauts qu'ils cachaient intégralement le ciel, rendant tout simplement impossible le fait de savoir si oui ou non nous nous trouvions le matin ou le soir. La neige s'entassait, rien que marcher devenait difficile. Par chance, il s'était arrêté de neigé une heure auparavant et le gamin avait pu sortir de son abri de fortune.

Par moment, on voyait quelques traces des animaux de la forêt. Légères et rapides, il devait probablement s'agir de lapins ou de plus petites créatures encore. Le fait de marcher dans la neige rendait tout effort compliqué, surtout en montée et la respiration de Thorn se faisait plus irrégulière. Il était arrivé au milieu de son chemin lorsqu'il remarqua des marques qui n'avaient pas lieu d'être.

Dû à son séjour ici, il savait reconnaître les lapins et autres bestioles, et donc dire qu'elles n'avaient rien à voir avec celles des loups. Il recula soudainement et se prit les pieds dans la neige. Tomba. C'est alors qu'il vit ces formes sombres en contrebas. Les premiers hurlements retentirent alors qu'il essayait de s'enfuir.

Thorn tomba soudainement de son lit, empêtré dans des draps mouillés. L'horreur indicible se lisait sur son visage et il eut du mal à reprendre une respiration normale. Il comprit rapidement qu'il avait fait un cauchemar, mais ses mains tremblaient toujours. Il comprit rapidement qu'il s'était fait dessus, eut un hoquet et changea rapidement de vêtements : par chance, il avait une chambre solo. Il fit une boule de ses draps, de son bas de pyjama, puis regarda à cause puis à droite à la sortie de la chambre.

Dans le couloir, le silence était total.

Chacune de ces petites têtes blondes étaient endormies et faisaient leurs meilleurs rêves. Il entendit par l'une de ces portes mal fermées l'un d'entre eux parler dans son sommeil, tandis qu'il se dirigeait sur la pointe des pieds vers la laverie. Il y parvint rapidement et, avisa les grosses machines, y fourra les draps incriminés, mit de la lessive et appuya sur le bouton « Start ». Ce n'était pas comme si on risquait d'entendre le bruit des dortoirs et puis il devait être 2 heures du matin, qui traînait dans le coin, à cette heure tardive ?

Thorn soupira, puis piqua une vieille couverture sur une des étagères. La machine avait commencé un cycle rassurant, lui tremblait toujours légèrement. Il tordit nerveusement une de ses pointes puis s'assit à même le sol.
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Castor
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Castor
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Castor
Lun 16 Nov - 11:52
Il caille, ses dents claquent, la tête enfoncée dans son hoodie rouge trop grand pour lui. Il caille et le gamin tourne, tourne et se retourne dans son lit. Il a froid, il déteste ce climat britannique, humide et glacial. Hostile, même. Et il n’arrive pas à dormir, comme souvent. C’est pas le stress qui le tient éveillé toute la nuit, il ne subit pas la pression d’être le premier, le meilleur, mais seulement celle de garder un toit sur sa tête. L’aventure l’empêche de dormir, cette envie violente d’explorer un peu plus l’orphelinat, sa maison, de nuit, à l’abri des regards. Il rêve d’en connaître chaque recoin, chaque hauteur, chaque mur qui permet d’y accéder. Alors sans un bruit, il sort de sa chambre. Il jette un regard rapide à son colocataire qui dort : est-ce qu’il sait pour les nuits dehors, les moments où il monte tout en haut pour se rappeler qu’il était tout en bas.

Le silence du couloir a quelque chose de pesant, il diverge de la journée où les pas des gosses se mêlent aux chuchotements discrets et aux cris de bonheur suscités par le goûter. Castor l’a emprunté des milliers de fois, l’a dévalé en courant de jour, s’y est caché pour échapper aux surveillants de nuit. Peu importe le nombre de fois où il s’en sort, peu importe s’il se fait chopper, il s’amuse de cette liberté factice. C’est le ronronnement de la machine à laver qui le pousse à dévier son itinéraire. Le bruit familier et intriguant suffit au gamin curieux, frustré par un quotidien trop peu rempli d’imprévu.

— C’est toi ? Le sale gosse s’en fiche pas mal de la réponse de son camarade, trop occupé à assimiler sa présence en pleine nuit dans la laverie. La réponse n’a aucune importance, parce que Castor croit que ce qu’il voit, ce qu’il peut toucher. Il ne lui faut que quelques secondes pour être accroupi à côté de Thorn, à lui toucher la joue du bout des doigts. La peau blanche de la princesse est tiède contre sa main. Mais c’est vraiment toi ! Qu’est-ce que tu fous là ? Les premiers de classe, ça dort pas à une heure pareille ? Ses mains regagnent la poche de son hoodie, comme pour se donner une constance qu’il n’aura sans doute jamais.
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Thorn
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Thorn
Ven 20 Nov - 17:55
Mais s'il y avait quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas, c'était la présence de Castor en ces lieux. Lorsqu'il entendit qu'on était entré dans la laverie, il releva la tête précipitamment, prêt à partir. Ce fut en comprenant que ce n'était que Castor qu'il n'en fit rien.

Sa relation avec son camarade de classe avait toujours été bizarre, étrange. Ils se disputaient constamment, mais ce n'était pas pour autant qu'ils en étaient au même point que Sun et lui. C'était plus amical, plus calme, dans un esprit purement compétitif. D'ailleurs, Castor, Kid et lui avaient leur propre liste de petits défis plus ou moins turbulents à faire derrière le dos des adultes et de leurs camarades. Ça finissait parfois en colle, mais la plupart du temps, ils étaient assez malins pour passer entre les mailles du filet.

Tout cela pour dire que Thorn fut assez surpris lorsque Castor s'avança sur lui et lui toucha la joue. S'il était plus réveillé, il aurait pu se dire que c'était dans les habitudes de Castor que de toucher tout ce qu'il voyait, mais il était mal réveillé et fit un tel bond qu'il se cogna contre le mur derrière.

« ...Sérieux Castor !!! », râla-t-il, se frottant l'arrière du crâne. « Qu'est-ce que tu fous là ? »

Et qu'est-ce qu'il en savait, que les premiers de la classe dormaient à cette heure ? Il n'était jamais passé devant la chambre d'Enid, où était allumée une faible lumière la nuit ? En pensant, Thorn avait un peu de la peine pour cette fille, et si il vouait envers Five une haine sans merci, il reconnaissait qu'Enid méritait sa place.

Resserrant la couverture sur lui, Thorn répondit tout de même à son camarade :

« J'me suis réveillé, j'avais pas lavé mes draps depuis une éternité et ils puaient. », il détourna le regard, gêné. De toute façon, Castor était un tel pot de colle, il ne le lâcherait sûrement pas avant de savoir, autant lui servirait un petit mensonge sur un plateau. « C'est quoi c'préjugé, en plus ? Il fait trop froid là, mais l'été, à cette heure, j'suis souvent dehors, en plus. Et toi ? Tu fous quoi ici ? T'as caché du crack entre deux machines ? », dit-il en levant un sourcil, même si Castor n'avait pas vraiment l'air de quelqu'un qui voulait récupérer quelque chose d'illégal.

Thorn se demandait si beaucoup d'autres enfants étaient, tous comme eux, en train de galérer à trouver le sommeil. Oh, ils faisaient une belle brochette, eux, les petits génies aux déficiences émotionnelles.

Pas la lucarne, on pouvait voir la lune qui faisait son cycle. Les étoiles brillaient, elles n'étaient pas cachées par la pollution comme c'était le cas dans la grande ville. Thorn pensait les avoir toujours vues, ces étoiles, il y était très attaché. Au loin, on pouvait entendu le son discret du vent dans les arbres.

« T'as des amis, ici, dis ? », commença-t-il, en proie à un profond sentiment de nostalgie.
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Castor
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Castor
Lun 23 Nov - 16:27
Son sourire n’a plus de limites. La nuit devient enfin un peu mouvementée. La princesse a toujours été un bon compagnon de jeu, malgré les désaccords, les mauvaises blagues et l’écart au classement. Ils sont presque arrivés en même temps après tout. Certains jours, il se demande même ce que serait son quotidien sans Thorn.

— J’allais sur le toit, mais j’ai entendu du bruit. L’évidence même. Il est connu pour ça, le gamin, pour passer plus de temps en haut des bâtiments que le nez plongé dans ses livres de cours. J’suis sûr que tu mens.

Explications moins foireuses que celles de l’autre. Thorn est trop sur la défensive, trop gêné, et Castor le sait, il est pas complètement stupide après tout. Il rigole avant de se rapprocher pour lui attraper la tête. Ses doigts cherchent une bosse pour appuyer dessus, comme faisait sa mère à chacune de ses gamelles.

T’as des amis, ici, dis ?

La question l’angoisse. Parce qu’il préfère ne pas y penser, ne jamais confronter la pureté de ses sentiments à la maturité quasi-adulte imposée par cet endroit. Il craint le faux comme conséquence d’un classement insensé. Comment peuvent-ils savoir si chaque sourire est vrai ? Une partie de cache-cache est-elle suffisante pour que l’amitié existe ? Derrière les sourires et les cris se cache l’anxiété, la peur de n’être qu’un énième pion livré à rester seul. La solitude transforme les gens en fantômes. Et sa mère lui a toujours répété : le pouvoir est dans l’union. Alors Castor lui attrape la main.

Il y a un côté pathétique dans le fait de se retrouver ici, en pleine nuit dans une laverie, et de continuer à se mentir.

— J’espère. Elle est là, la vérité. Il espère.

Il espère que tous ces moments, toute cette camaraderie ne soit pas qu’un passe-temps pour orphelins perdus, détruits par un système contestable. Il espère que plus tard, il gardera plus que des noms dans un téléphone et des anecdotes destructrices sur les futurs grands de ce pays. Il espère garder des amis, des gens qui l’aiment malgré ses défauts. Il espère que sa mère, tout là-haut, est rassurée, qu’elle le voit bien entouré.

— Tu sais, j’ai toujours grandi entouré d’enfants. Il sourit doucement. Le sale gosse a de l’amour pour sa terre natale, il se lit dans ses yeux. De là où je viens, on vivait tous un peu les uns sur les autres, entre les cousins, les cousines,  les copains. Les plus grands se servaient peut-être de nous, mais ils nous surveillaient, ils nous protégeaient. Sa concentration se porte sur la machine, sur ses bruits mécaniques en rien rassurant. Ça me manque, cette honnêteté. Ici c’est différent. La compétition, le caractère de merde, tout ça. J’aimerais pouvoir avoir vraiment confiance en quelqu'un. Mais genre la confiance sans failles, tu vois ? Il soupire. C’est un doux rêve, tu crois pas ?
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Thorn
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Thorn
Sam 28 Nov - 16:27
Lorsque Castor le toucha de nouveau, Thorn se recula à nouveau mais ne pouvait pas aller bien loin. Et de toute façon, l'autre lui tenait la main comme un forcené. Il se força à sourire désespéramment, tentant de ne plus trembler comme il le faisait il y avait deux secondes pour ce cauchemar. Lorsqu'il y pensait, cette neige semblait si réelle, ce loup, ces hurlements étaient terrifiants. Il en eut à nouveau des frissons.

Malgré tout, Thorn écouta Castor sans l'interrompre. Si le jour, il se serait sûrement tiré en lui hurlant dessus qu'il « racontait n'importe quoi », il se tint en place (la lessive était en cours en plus), imaginant les situations que lui racontait son camarade.

C'était difficile à imaginer car Thorn n'avait jamais rien vécu de la sorte. Qu'il le sache, et il ne savait rien, il n'avait jamais été entouré et choyé. Il n'y avait que le froid et la neige, et le roux ne pouvait que se contenter de regarder ses pieds un peu honteux, comme si son oubli était en réalité de sa faute. Il se sentait mal à l'aise envers Castor : il aurait bien aimé partager avec lui une histoire de la sorte, mais il en était bien incapable. Allait-il le décevoir ?

Non, sans doute. Ou peut-être. Ou alors s'en fichait-il ? Il releva les yeux vers lui, comme pour l'affronter du regard.

« De toute façon, je m'en fous. », c'était sa seule manière de se défendre, la seule manière de passer outre, de se fermer pour ne pas trop regretter. « T'es donc en train de dire que j'ai un caractère de merde et que je serais jamais comme tes copains, là-bas. Je vois. »

Il tira sa main qui tremblait encore légèrement de l'emprise de Castor, préférant pour lui la liberté des grands espaces.

« J'ai pas d'amis et j'm'en porte pas plus mal. »

Arrête. Kid, Castor, tu les considérais comment ? S'ils n'étaient pas tes amis, qui étaient-ils ? Non, pendant ce bref instant, Thorn avait eu besoin d'arracher ce pieu dans le cœur que venait de lui figer Castor. Rien que de penser à sa vie avant l'orphelinat, le roux en souffrait. Terriblement.

Mais il devait rester ici.

Il devait attendre, la machine n'était pas finie.

Il se leva, dans le but de s'éloigner un peu plus du garçon. Pour ne pas qu'il le touche.

« Et j'aime bien la compétition, tu dis ça parce que tu es dernier. Certains profs sont débiles, mais dans l'ensemble, ça va, on est choyés. »

Il se frotta le bras droit. Sa blessure, celle à la jambe, elle le lançait terriblement depuis qu'il avait fait ce rêve. Thorn s'assit de nouveau pour ne pas la faire trop travailler, parce qu'il savait par avance qu'il se ferait engueuler par Owl s'il arrivait quoique ce soit.

« C'est mieux que là-bas. »
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Castor
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Castor
Mar 5 Jan - 7:41
Peut-être que Castor s’exprime mal, qu’il est incapable d’exprimer ses ressentis sans blesser les autres.
Peut-être même qu’il aurait dû se taire, enfouir au fond de son cœur les souvenirs de son pays natal pour ne pas heurter la sensibilité de la princesse.
Mais le sale gosse a promis à sa mère de ne pas oublier, de chérir le point de départ pour toujours plus apprécier le lieu d’arrivé. La vérité, c’est que si tout n’avait pas été que misère, ils ne seraient pas partis. Ils n’auraient pas traversé le désert et sa mère serait toujours prêt de lui. Du Mali, l’enfant perdu préfère garder les rires, le soleil de Kidal et le doux sourire ornant le visage de sa mère.

— J’me suis mal exprimé, t’as pas compris. Ou peut-être qu’il ne veut pas comprendre, qu’il doute trop pour voir l’affection que Castor lui porte.

Peut-être qu’il n’en veut pas.

Castor détourne son regard quand l’autre lui annonce ne pas avoir d’ami. Animal blessé, il cherche à respirer, à taire son besoin de bouger, de mettre à l’épreuve chaque muscle de son corps pour oublier la douleur qui grandit dans son cœur.

— Tu mens. Le gamin se rapproche. Il se rapproche quand son ami tente de le fuir. Il se rapproche parce qu’il a besoin de le toucher, comme pour se prouver que tout ça est réel. Tu m’as moi, non ? Et Kid. Oublions pas Kid, quand même. On est bien amis tous les trois ? J’ai envie d’y croire. Non, j’ai besoin d’y croire, Thorn. Parce que vous deux, nos conneries, notre classement perso, c’est la plus belle chose de cet orphelinat pour moi.

Il subsiste une certaine candeur dans ses propos. Sa raison lui rappelle que l’important se trouve dans le toit au-dessus de sa tête, dans les repas chauds préparés chaque jour par ceux dont le travail est de s’occuper d’eux. Dans l’enseignement reçu, tristement perverti par la compétition et la mise en place d’un classement.

Et pourtant, ce sont ces moments avec ses deux amis qui resteront marqués.

— J’ai promis à ma mère d’être heureux. Castor se pose à côté de lui. Son sourire est revenu, comme si sa souffrance n’est qu’un lointain souvenir, qu’il était déjà passé à autre chose. Sa main attrape celle de Thorn. Il est curieux, il voudrait savoir pour ce fameux là-bas, mais ce n’est pas la marche à suivre. C’est pas facile, mais je pourrais t’apprendre. Peut-être que ça calmerait ta colère.

Et le gamin s’attend à l’explosion, à la colère de la princesse face à cette intrusion.

La machine se termine, comme si elle ressentait elle aussi le malaise de Thorn. Comme si elle cherchait à écourter cette conversation qui n’a pas lieu d’être.
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Thorn
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Thorn
Sam 16 Jan - 11:51
Thorn se renfrogna. La jalousie qui sortait de chacun de ses pores se calma lorsque Castor mentionna Kid, lui-même également. Donc il le considérait comme un ami, au même titre que ses potes du Mali ? Il se calma un peu, soupira. La machine semblait se terminer, mais il n'avait pas envie de partie. Pas envie de retourner dans cette chambre trop froide où il n'était que trop seul avec ses cauchemars, trop seul avec d'interminables manuels scolaires. Il avait beau faire le fier, Thorn, mais il était le premier à avoir envie de social, que les gens se comportent un peu mieux avec lui, d'avoir moins envie de crier sur tout ce qui bougeait.

De bien se comporter avec Hume.

Castor était la première victime de sa colère, et il en était désolé. À aucun moment, il ne s'excuserait. Derrière cette tignasse rousse, il y avait quelque chose qui l'empêchait de se confesser, c'était comme faire aveu de faiblesse, impossible. Thorn se mordit les lèvres, ses yeux cherchaient quelque chose d'intéressant à fixer mais la laverie ne l'était pas vraiment, elle, intéressante, surtout de nuit. Peut-être cette lumière qui clignotait parfois et autour de laquelle tournait un insecte avide de se crâmer les ailes.

Ils faisaient tous de même avec le classement.

Thorn ne s'excusa pas, mais malgré que la lessive fut finie, il ne partit pas non plus. Il descendit, sortit son linge et le mit dans le séchoir. Remonta, jetant un regard équivoque au dernier.

« Promets ce que tu veux à ta mère. Elles sont mortes, c'est tout, c'est ça la vérité. Y'a rien après, elle te regarde pas- », il s'arrêta en pleine diatribe, se rendant compte à quel point il était présentement cruel avec son camarade, son ami, enfoui sa tête dans ses genoux. Ne pas s'excuser. Se reprendre. Il était si facile de tenter d'imposer ses propres convictions, son désespoir, si facile de crier son malaise aux yeux du monde.

« Bref. Ouais. Tous les trois. », marmonna-t-il. « Et Hume aussi, je l'oublie pas ou elle va me défoncer. Je vous aime bien. Un peu. Vous rendez ça un peu plus supportable. Mh. Je t'aime bien, enfin presque. Même si parfois, je m'égare. »

C'était l'équivalent d'excuse à proprement dire. Il ne regardait plus la lumière, ni Castor, sa tête, il l'avait plongée dans ses bras enroulés eux-même autour de ses genoux, pour cacher ses joues qui avaient viré de couleur.

« Ta mère doit être fière de toi. », laissa-t-il échapper.
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Castor
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Castor
Jeu 21 Jan - 7:04
Silence pesant. La machine s’arrête et le gamin réprime son envie de combler chaque blanc, de parler pour ne pas étouffer – comme si seul le ronronnement de la machine les protéger du froid, de l’accablante réalité. Il ouvre la bouche au moins cinq fois, la referme à chaque fois presque aussitôt.

Ses yeux ne quittent pas son ami. Il détaille chacun de ses gestes, voit son corps bouger. Il observe le malaise, et encore une fois, cherche les mots.
Il aimerait être un pansement sur toute cette souffrance. Pour Thorn, et pour tous les autres. Les rassurer, leur dire que le chemin vers le bonheur est juste plus long qu’il n’y paraît.

Puis arrive l’explosion.

Arrive ce moment où la princesse se venge des paroles du sage, où il rejette en bloc cette intrusion dans ses sentiments de la pire manière qui soit.
Il prend le cœur de Castor et le broie.

L’espace d’un instant, le gosse a l’impression qu’il va s’effondrer. Les larmes lui montent aux yeux, un tremblement lui parcoure le corps. Mais il doit se reprendre, ne pas se laisser aller. Il ferme le poing. Fort. Ses ongles s’enfonce dans sa peau et la douleur l’empêche de perdre pied. Parce que peu importe si ses yeux brillent, l’important c’est qu’aucune goutte ne tombe.

Parce que sa mère n'est pas vraiment morte.
Parce qu'elle est au Paradis.
Parce que chaque matin et chaque soir, Dieu a la clémence de lui transmettre les messages qu'il lui adresse une fois la prière achevée.

Elle lui a souvent demandé de ne pas avoir honte de sa foi, de ne pas se laisser impressionner une fois en Europe, une fois seul. Aujourd’hui, Castor est en paix avec sa religion. Croire n’est pas une faiblesse. Il en faut du courage pour continuer après tout ce qu’il a vu, tout ce qu’il a vécu ; et ça personne ne pourra lui enlever, même pas Thorn.

— T’es pas possible. Il ne supporte plus de voir son ami si mal, l’entendre prononcer des choses qu’il regrette, être incapable de s’excuser. Il faut que tu arrêtes de faire mal aux autres Thorn. Tu te rends compte que tu te blesses toi-même ?

Je t'aime bien, enfin presque.
Cette simple phrase suffit à le désarmer. Il sent les battements de son cœur qui s’accélère, si vite. Si fort qu’il a presque l’impression que tout l’orphelinat les entend. Ses joues sont brûlantes et il espère que dans la pénombre, la princesse ne verra pas son trouble. Il faut se reprendre.

— Bien sûr que mama est fière de moi. Ses doigts viennent trouver un contact avec les cheveux de Thorn, pour le faire réagir, lui faire relever la tête. Qu’il le regarde. Castor lui tend la main. Il a un sourire doux, un sourire plein de sérénité. Et moi, je suis fier de toi, tu sais ? Pas pour le classement. Juste parce qu’au fond, sous ta mauvaise humeur, et ta foutue manie de te servir de moi comme d’un punching-ball émotionnel, je sais que t’es quelqu’un de bien. Alors je suis fier, ouais. Fier de mon meilleur ami.
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Thorn
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Thorn
Lun 25 Jan - 15:28

Son meilleur ami.

Meilleur ami.

À ce moment, Thorn lança un regard à Castor où il était plus Terrance que Thorn.

Il lui sembla même pendant un instant, quelques petites secondes fugaces, que son prénom lui revint comme porteur d'une identité propre.

Meilleur ami.

Lui qui n'arrêtait pas de frapper intellectuellement Castor, de l'accuser de tout et surtout de bafouer leur amitié aux oreilles du monde.

Il rentra de nouveau sa tête dans le nid de ses bras, ceux-ci se crispèrent, ses lèvres se pincèrent.

« Meilleur ami. », répéta-t-il. Il ne le méritait pas, il ne méritait aucune des qualités qu'on pouvait lui attribuer, il n'en était pas digne, surtout après ce qu'il venait de lui dire.

« Tu. »

Castor était trop bon, trop cool.

C'était bizarre, mais il sentait quelque chose d'humide couler le long de ses joues, le forçant à se mordre les lèvres plus que d'habitude, si fort pour ne pas qu'on l'entende.

C'était mouillé et amer, il avait l'impression que son cœur était brouillé par une machine.

C'était mal, peut-être ? Peut-être qu'il ne fallait pas qu'il se fasse d'ami ? Ceci dit, Thorn n'était pas idiot, même s'il avait quelques problèmes de sociabilisation, il savait que Castor était là pour son bien. Ses mains tremblaient encore et les larmes ne voulaient pas s'arrêter. Il cachait encore son visage dans ses genoux, il ne voulait pas qu'il l'entende pleurer.

Jamais.

Il attendit quelques minutes, bien humides, où il tenta de reprendre une respiration qui n'était pas normale.

« Mon meilleur ami. J'avais fait un rêve. Un cauchemar. C'est pour ça que je suis ici. Un loup. J'ai rêvé qu'il revenait, qu'il m'attaquait de nouveau. Si quelqu'un le sait, ils se moqueront de moi. »

On pouvait facilement deviner pourquoi il lavait ses draps, et franchement, il n'en était pas très fier.

« T'as sûrement vécu pire, je veux ennuyer personne avec mon passé. Pardon pour ta mère. Je voulais pas dire ça. Je suis idiot. »
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Castor
Ven 29 Jan - 6:49
Il subsiste un cliché tenace. Les petits génies – de prismes et d’ailleurs – se heurtent lamentablement aux murs de l’échec, incapables de socialiser. Incapables de vivre une relation saine, facile, légère. Parce qu’un surdoué vit dans ses livres. Parce qu’un surdoué n’a aucunement besoin d’amis. La pop culture continue à rabâcher inlassablement ces images négatives qui n’aident personne, qu s’éloignent d’une réalité beaucoup plus générale.

Il est difficile d’évoluer face à l’altérité.
Il est difficile de s’entendre dire différent quand la même humanité nous anime.
Et plus que jamais, il est difficile d’être adolescent sans modèle.

Castor rejette en bloc ces problématiques qui n’en sont pas, il fait mentir les clichés. Leurs capacités élevées ne sont pas à l’origine de ces renfermements. Seuls sont à blâmer les adultes qui cultivent cette image dépassée.

Le corps tremblant de Thorn le pousse pourtant à s’interroger. N’existe-t-il pas un semblant de vérité derrière cette rhétorique ? La princesse a besoin de temps, informations à ingérer. Il y a quelque chose de pathétique dans cette scène, de pathétique dans sa définition la moins péjorative, la plus poétique.

Il y a bien longtemps que Castor n’a pas ressenti autant d’émotions. La scène fait tomber ses rares barrières. Parce que même si c’est discret, même s’il ne les voit pas, il sait que les larmes coulent sur le visage de son ami.

Et son cœur se brise.

Pourtant, il attend. Il mobilise toutes ses forces, mentales ou physiques, pour parvenir à accomplir un miracle. Dans cette laverie mal éclairée, le sale gosse fait usage de la seule qualité qu’il n’aura jamais. Il découvre les bienfaits de la patience dans les relations humaines. Le silence n’en est pas pour autant appréciable. Il blesse.

À chaque seconde, Castor se demande s’il ne va pas oublier comment respirer.

Et l’impossible se produit – l’ami se confie, il raconte son cauchemar comme on conte une partie sa vie. Il raconte et le cœur de Castor continue à se serrer. Il entend la détresse et la peur, il s’en veut de n’avoir rien su avant, de ne pas avoir fait plus attention.
Et il ne tient plus. Il s’assoit à ses côtés pour passer son bras autour de lui, pour l’attirer dans cette étreinte réconfortante qui fait bondir son cœur à toute vitesse.

Peut-être qu’il a vécu pire, qu’il a connu l’exode, longue traversée du désert, pour se heurter à l’inhumanité des camps de réfugiés. Peut-être qu’il a vu sa mère se sacrifier un peu plus chaque jour, sans jamais arrêter de penser à lui, à son bonheur, sans tenir compte des supplices et des pleurs de l’enfant qui refuse de la voir mourir. Peut-être que la nuit, ce ne sont pas des loups qui viennent le hanter, mais armes à feu de ceux qui détruisent son pays.

— Eh, ça va aller, ok ? C’est qu’un cauchemar, d’accord ? Il hésite – une ou deux secondes, peut-être trois – avant de poser ses lèvres sur la tempe de sa princesse. La douceur du geste le trouble plus qu’il ne pensait. Mais Thorn en a besoin. À moins que ce soit lui ? Tes peurs sont valides. Il y a pas de compétition dans la souffrance. Sa mère lui répétait souvent, et elle a toujours raison. Cette vérité l’aide à avancer tous les jours. Tu sais, si des fois ça va pas, tu peux juste me le dire ? Je suis là. Je serai là. Je peux même venir dormir avec toi, si tu veux.

Il réalise après coup. Encore une fois, les mots sont sortis vite, trop vite. Encore une fois, il a dit quelque chose qu’il aurait peut-être dû garder pour lui.
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Thorn
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Thorn
Dim 7 Fév - 12:38

Réaliser.

Juste réaliser et voir après,

Il était si petit, là, dans cette laverie qui sentait le linge tout propre. Cette laverie dans le sous-sol, situé lui-même dans l'orphelinat, situé lui-même dans un lieu défini.

Si loin de la forêt et du loup, sans doute mort de vieillesse, si, du moins il pouvait s'agir d'un loup, Thorn n'était pas idiot au point de croire qu'un loup circulait de nos jours dans la forêt de Sherwood, il avait déjà fait plusieurs recherches et il avait vu à quel point elle était touristique. Sans doute un chien sauvage.

Il avait chaud, mais pris dans ce cocon si agréable, il ne se rendit pas tout de suite compte de ce qu'il se passait.

C'était comme une étreinte maternelle, comme s'il tenait quelque chose de tout chaud, un sourire qu'il avait oublié depuis longtemps. Pas un souvenir, mais une sensation, d'ailleurs, une petite mélopée lui revint et pendant le court instant que dura leur étreinte, Terrance ouvrit la bouche pour qu'un son en sorte.

« Twinkle, twinkle, little star,
How I wonder what you are!
Up above the world so high,
Like a diamond in the sky.
Twinkle, twinkle, little star,
How I wonder what you are! »


Il ne chantait pas forcément juste, un peu faux, tout de même, sa voix n'était pas habituée à aller dans de tels aigus. Il ne pensa pas à Dorémi qu'il envoyait chier à chaque fois qu'il s'agissait de chanter, non, il ouvrit juste la bouche et prononça ces paroles qui remontait à loin, quand on pouvait le tenir dans les bras avec la tendresse d'une mère ou d'un père.

Thorn n'était pas vraiment réceptif aux paroles de Castor à ce moment, mais elles avaient l'avantage de l'apaiser, il aurait pu dire n'importe quoi à ce moment que – dormir avec lui ?

Ces quelques mots cassèrent le moment, Thorn se recula précipitamment. Castor était beaucoup trop proche, il venait seulement de s'en rendre compte, comme il reprenait pas dans la réalité.

Un peu essoufflé, comme lorsqu'on courait un marathon au pas de course, le rouquin sauta de la machine à laver. « Clac », en même temps, ce clac qui annonçait la fin du séchage des draps, qui le réveilla tout d'un coup.

« Non, ça va aller, mais c'est sympa. »

Il ouvrit la machine et prit à pleine main ces draps tout doux, qui sentait bon, si agréable, fourrant la tête dedans pour mieux profiter de la sensation si agréable.

« Castor ? », il fit une pause, se laissant le temps de bien choisir ses mots. Il s'agissait de ne pas l'envoyer chier, car Castor l'avait aidé, qu'il aurait bien passé le restant de la nuit avec lui ici, mais que ce n'est pas possible.

Un jour, il ferait ça, un jour. Ils auraient leur cabane et ils se glisseraient dans d'épaisses couettes, il y aurait pleins de coussins, ils s'y sentiraient bien.

« Merci, je me sens mieux, je serai bien resté un peu plus mais. », il essuya les traces de larmes autour de ses yeux un peu rouges. « Mais je dois me lever tôt pour travailler demain. Merci ? Va vite dormir, toi, tu mérites aussi d'être tranquille, même s'il y a des cauchemars qui rôdent. Je te confectionnerai un attrape-rêve, ok ? »

Thorn s'avança lentement vers Castor et dans un mouvement qui sembla presque irréel, surtout pour lui, posa un baiser sur sa joue droite.

Ensuite, il s'évanouit dans le couloir tel un fantôme, regagna sa chambre où il dormit probablement paisiblement.
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