Londres et ses musées, sa grisaille qui pose sur la tamise en ce doux mois de mars. Londres, mouvementée et bruyante, ville qui ne s’éteint que trop peu. Fever ressent pour la capitale une affection toute relative.
Longtemps, elle s’est vue vivre ici une fois sa scolarité à prisme terminée. Longtemps, elle a pensé que sa vie serait faite de soirée aux pubs et d’aller-retour entre université et musée. Fuir Cambridge, l’orphelinat et son système pernicieux pour retrouver la joie de vivre ailleurs.
Mais la douce bibliothécaire est toujours coincée dans la campagne anglaise, à veiller sur ces enfants qu’elle plaint au point de se laisser enchaînée.

Les Vénus sont de sortie.
Comme souvent, ils bénéficient d’une pause méritée loin de l’orphelinat, d'un week-end à Londres mais le relâchement n’a pas sa place dans le groupe de scientifique. Elle les accompagne dans cette sortie pédagogique avec un plaisir non dissimulé. L’ancienne présidente de vénus ne parvient pas à se détacher du cercle. Aujourd’hui adulte, elle profite de sa position pour devenir un soutien, adulte de référence, toujours présente. Et cette fois, elle a amené le meilleur de tous comme second accompagnateur. Dorémi se tient à ses côtés alors qu’elle monte les prestigieuses marches du musée.

Le natural history museum est loin d’être son favori.
La docteure en histoire politique contemporaine n’est pas à l’aise au milieu des fossiles et autres lubies de ceux qui s’intéressent au fonctionnement concret de la planète. Pourtant elle se souvient parfaitement être venue plus jeune et de son sentiment d’impuissance face à l’envergure des squelettes exposés dans le hall principal.

▬ Comme vous le savez, un chercheur affilié vous fait l’honneur de vous recevoir pour une conférence privée tout à l’heure. En attendant, je vous conseille d’en profiter pour visiter les lieux et noter vos questions pour vous préparer à la rencontre. Elle regarde un à un. Fever est dure dès qu’elle ouvre la bouche, trop dure. La façade cache toute l’affection qu’elle peut avoir pour eux, pour cette nouvelle génération de chercheurs, pour ces gamins qui changeront peut-être le monde. Et je crois que je n’ai pas besoin de rappeler que nous n’accepterons aucune bêtise de votre part. À moins que ce vous visiez est un aller simple pour le cercle de mars.

HRP : du coup, temps libre pour les vénus au milieu du musée.
@Away  @Daphnis  @Haemon  @Huginn  @Purple  @Wave  @Dorémi

Aaah... Le Musée d'Histoire Naturelle... Londres possède à des charmes dans la modernité comme dans l'histoire ancienne. Si le pays anglais possède une cuisine pour le moins douteuse, on ne peut pas nier sa beauté à certains égards. Cela ne vaut pas l'Italie ou la France, mais il arrive quand même à sortir du lot. En outre, je ne peux pas nier que le "Natural History Museum" a une très belle architecture, et regorge de choses impressionnantes. La partie préhistorique, surtout, avec ses squelettes gigantesques. Mais pour aujourd'hui, le fossile du groupe, c'est moi. Je suis chargée avec Fever de surveiller nos chères têtes blondes de Vénus. Ce n'est pas le cercle dont je suis le plus proche, mais ils ont le mérite d'être parfois un peu plus calmes que les autres. Mais qu'ils n'essayent pas de m'enseigner leurs sciences exactes : c'est d'un ennui assez vertigineux. En revanche, je suis toujours intéressé par leurs recherches entre la musique et ce que ça peut produire chez les êtres vivants. Ecouter du Mozart quand on est bébé, ça fait vraiment devenir intelligent ?..
Mais je crois comprendre pourquoi on m'a choisi comme deuxième surveillant, alors que je n'y connais pas grand chose en sciences. Il fallait sûrement quelqu'un pour contraster avec le sérieux de ma collègue qui ferait fidèle au stéréotype de son métier. De mon côté, je ne peux m'empêcher de venir rajouter mon grain de sel face à son avertissement, et m'approche des élèves avec un ricanement mesquin.

« Ou que vous préfériez finir en bocaux comme les expériences ratées du deuxième étage. »

Héhé, il y en a bien un.e dans le lot que ça effrayera, non ? J'ai hâte de voir leur tête quand ils passeront devant les vitrines, d'ailleurs, parce que les écorchés et autres curiosités sont toujours fascinants à observer du point de vue d'un ado. Mais sérieux, qu'est-ce qui serait pire, entre tremper dans du formol et rejoindre le cercle de mars ?

Elle retient le rire qui manque de lui échapper. Elle le retient car l’action elle-même lui est interdite. Comme si un simple instant de faiblesse lui serait fatal. Comme si une unique seconde de relâchement réduirait à néant la crainte qu’elle peut inspirer. Elle ne veut devenir humaine aux yeux de personnes, et surtout pas de ces enfants.
Elle se contente alors d’esquisser un petit sourire moqueur, un petit sourire en coin qui atteste de toute l’affection qu’elle porte à ce professeur et ses blagues de mauvais goûts.

Et les Vénus s’en vont.
Menés par la lumineuse Wave et sa passion pour ces horribles créatures marines. Et la bibliothécaire calcule les risques potentiels presque inexistants. Presque, et elle se résout néanmoins à les suivre de loin.
Les Vénus s’éloignent et elle les regarde partir avec un mélange de fierté et de soulagement. Soulagement car Londres est magnifique et ses soirées légèrement trop arrosées.

▬ Je déteste les fossiles. Et le doute s’installe, parle-t-elle de ces horribles animaux ou de vieux ayant eu l’impertinence de lui adresser un sourire.

D’un pas lent, elle prend la même direction que le groupe d’élèves. Elle leur laisse tout de même une avance suffisante. Ces sorties sont supposées favoriser l’autonomie et la cohésion de groupe.
Et elle n’a aucune, réellement aucune, envie d’entendre de supporter qui que ce soit s’extasier devant des sciences naturelles.

▬ Je suis épuisée. Tu sais que je n’ai jamais presque aucun souvenir de la fin de soirée ? L’information est lâchée avec indifférence, elle la ponctue d’un geste de la main accentuant son désintéressement. Elle se sert de l’alcool comme remède à son ennui, et ses collègues ont l’habitude de la voir dans des états lamentables. De la voir se raccrocher à Eden pour éviter les bêtises qu’elle serait amenée à regretter dans un futur proche. Je suppose qu’il faudra que je remercie Eden une fois rentrée. Elle lâche un soupir. Elle ne le fera pas, incapable d’assumer ces propos dans un autre contexte qu’une conversation informelle avec le professeur de musique. Bon, nous les suivons, à moins que tu ne veuilles réellement visiter ce musée ?


HRP : j’inaugure le deuxième tour. Dans l’idée, les élèves font leurs vies et sont partis devant voir les créatures marines avec Wave. Fever et Dorémi vont plus lentement dans la même direction.
si vous n’avez pas participé au premier tour, n’hésitez pas à poster, il n’est jamais trop tard, vous êtes les bienvenues.