caractéristiques physiques
Il cache les cicatrices des rixes d’antan sous les chemises d’une époque révolue. Tout chez Increpito hurle ce besoin de se reconstruire, d’effacer les méfaits d’une enfance hostile derrière une montagne d'apparat. Par les vêtements, il rompt violemment avec ses codes originels. Il proclame sans un mot sa rupture avec ce qu’il fût, gamin perdu au milieu d’une cité bétonnée. Il nie pourtant toute hypothèse de superficialité par ses cheveux roux décoiffés ou ses yeux bleus trop cernés qui se font témoins de ces nuits trop courtes. Et il souligne à maintes reprises cette vérité. Il ne recherche aucunement un idéal de perfection physique. Peu importe ce que l’humanité pense de sa taille ou sa carrure moyenne, seul compte réellement le fossé qu’il crée entre aujourd’hui et hier.

caractère
Il vit en proie à une lutte intérieure constante. Tiraillé entre son besoin d’ingérer les codes de cette nouvelle société et la prédominance des mauvaises habitudes persistantes, il évolue dans un brouillard constant.
Son unique certitude réside dans l’emploi systématique de la violence. Ses poings viennent frapper avec détermination les plus petites complications. Il règle avec une agressivité relative les problèmes, il répète inlassablement le schéma sordide d’une virilité nuisible. La fureur régit ses émotions, fait de lui cet être parfois trop bagarreur. Il se défend de toute monstruosité par l’invention de nobles causes. Increpito veut alors à défendre la veuve et l’orphelin, il cherche à aider ceux qui en ont le plus besoin. Sur le papier, les attentions sont charitables, mais trop égoïste, est-il capable de défendre une figure autre que sa sainte personne ?
Le beau parleur ne se prête plus au jeu de la bienveillance sociale depuis longtemps. Le mépris qu’il laisse échapper par moment n’est qu’un infime fragment des ressentiments qu’il peut avoir envers une humanité candide. Increpito fait preuve d’une arrogance quasi royale pour marquer son droit d’exister en ces murs, pour conserver ce trône illusoire qu’est sa place dans cet orphelinat auprès des rares dignes d’intérêt.
Puis vient souvent la critique de sa loyauté des plus relatives, cette remise en cause de sa capacité à faire preuve de la moindre constante auprès des autres. Il dispose de la fâcheuse tendance à peser les faits, son attention se porte alors du côté de la balance qui tire le plus à son avantage. Rien n’explique que malgré ces conditions folles, le garçon reste un de ces êtres sociables, trop souvent contre leur gré. Il semble attirer par moment une certaine forme de sympathie qu’il exècre au plus haut point tant elle lui rappelle ses désirs d’enfance.
Il n’est rien d’autre qu’un sale gosse perdu, habité par un lourd sentiment d’insécurité qu’il tente de réprouver. L’échec se profile, il peine à accepter ce qu’il est, ce qu’il rêve d’être, tout en oubliant ce qu’il a été. L’imposture est trop grande, il réalise chaque matin sa chance d’avoir déjoué les règles de la reproduction sociale.
Alors pourquoi ressent-il le besoin de se faire violence ? Incapable de profiter de cette aubaine ou d’accepter sa réalité, il s’efforce à gommer les cicatrices de son passé, il se noie dans des réflexions obscures qu’il cache derrière un sourire factice.
Increpito lui-même se perd ; dans ce qui est faux ou ce qui est vrai, dans ce qui compte et ce qui n’est que fumée.

opinion sur le classement et nowhere
Le système pernicieux se doit d’être exploité à son avantage.
Peu importe cette raison qui le défend d’adhérer pleinement à cette idéologie, qui lui rappelle avec insistance que de telles doctrines ne peuvent profiter à ceux de sa classe. Il s’accroche avec une force irraisonnée à conserver une certaine stabilité, à ne pas descendre trop bas sans jamais chercher à monter trop haut. Il refuse la chute, réfute la possibilité de se tuer à la tâche pour faire mieux. Il se contente de cet équilibre précaire dans ce classement qui évolue trop vite. Alors dans un sens, il comprend nowhere et ses motivations justes. Mais peut-il seulement se résoudre à inscrire son nom dans cette entreprise quand tout son être cherche à échapper aux souvenirs d’une condition sociale répudiée ?

faits inutiles
passion obsessionnelle pour les combats clandestins + trop souvent les phalanges rougies par les coups qu’il donne et le visage bleuie par ceux qu’il reçoit + lit durant des occasions socialement inacceptables pour éviter le contact de ceux qui ne l’intéressent pas + possède un goût prononcé le maquillage + adepte des monologues + capable d’en tenir sur à peu près tout, de l’inefficacité de certaines pratiques d’arts martiaux à la consistance de la purée de la cantine + n’a aucune idée de ce qu’il souhaite faire après prisme + joue du violon pour reprendre les plus grands titres d’abba + ne fume que des roulées sans raison apparente + est incapable d’être satisfait d’une de ses productions artistiques.

ville et pays d'origine : banlieue de liverpool, angleterre.

comment êtes-vous arrivé ?
Les assistantes sociales le destinent à une vie de délinquant. L’enfant turbulent n’intéresse personne dans cet orphelinat miteux. Le retour du beau-père dans le paysage agit comme élément déclencheur. Son opposition est virulente, les traumatismes évidents. Le test qu’il passe par la suite lui permet d’intégrer prisme, et de ne jamais revoir l’homme malveillant.


violence intime
La mère souffre en silence,
Les coups s’abattent.
De son corps comme ultime rempart,
Elle protège le fils.
Le monstre lève les bras au ciel,
Ce n’est jamais pour prier.

La mère dévouée ouvre son cœur chagriné et laisse entrer le tyran au foyer. Face au célibat, elle se laisse avoir par les paroles rassurantes et l’aspiration à ne plus élever seule son enfant. L’uniforme s’impose comme marque du beau-père.
L’uniforme s’impose comme le début de la fin.
De cette période ne subsistent que des brides. Increpito conserve avec désolation des souvenirs de ces soirées aux violences certaines. Il conserve ce conditionnement à l’agressivité, et le conseil sulfureux de toujours régler ses problèmes à la force de ses poings.
Ils chutent, toujours plus bas. Ils chutent jusqu’à ce que la mère ne se relève pas.
La police protège les siens, l’uniforme est sacré. À quoi bon lutter pour la vérité quand on n’a su protéger l’être aimé ?

âge tendre incendiaire
Il évolue les poings fermés.
Dans cette grisaille de béton,
Il cogne souvent avant de parler.
Délinquant juvénile comme un autre,
Il suit la voie toute tracée,
Que le tyran lui a dessiné.

Son rejet de l’autorité gronde. Peut-on seulement sortir de la tempête quand elle apparaît comme unique certitude ? Peut-on choisir une vie classique lorsque seule la haine persistante est une évidence ?

transfuge
De l’absolu,
Comme sujet historique,
Mention est faite d’un régime parfait,
Sans liens, mais non sans limites.
L’absolutisme diffère.
La théorie vient supprimer l’ultime restriction.
Son désir, il le souhaite ainsi.
absoluta

Il ne connaît de privilèges plus forts que celui de pouvoir se reconstruire. Le trait symbolique qu’il tire sur le passé n’est en rien une évidence. Les marques qu’il en garde sont tenaces. Il éprouve le bonheur sans limites de celui qui a vaincu, dans cette vie où les mécanismes de reproductions sociales ne sont plus. Il fait mentir les chiffres par sa chance inespérée.
Increpito a des rêves de grandeur ; il se brûlera sûrement avant.