es-tu heureux ? la réponse m’importe peu car pour y porter de l’intérêt, je devrais accepter de te croire, considérer tes mots comme autre chose qu’un de tes jeux, et tu ne mérites aucunement que je t’accorde le bénéfice de la sincérité. sais-tu seulement ce que c’est ; en es-tu incapable ou te refuses-tu simplement de m’accorder ce dû ?
et moi, suis-je heureuse ? je n’ai, comme unique certitude, que l’ennui qui me tient éveillé chaque nuit, et depuis peu, c’est ton visage qui m’obsède, car même dans les draps d’un autre, ton souvenir s’impose à moi. deviendrais-je mélancolique ?
sommes-nous heureux ? en réalité, je ne crois plus au bonheur, à ce chemin que les faibles recherchent avec frénésie, pour combler le vide qui les habitent. je crois en la guerre, en ce conflit perpétuel, une lutte continue pour atteindre le sacré. la beauté se cache dans la menace, n’est-ce pas ?
la tempête gronde. mais tu le sais, n’est-ce pas ? tu le sais car tu es responsable. je ne crois ni aux coïncidences, ni au hasard. les messages signés de ta main, toutes ces preuves qui apparaissent, qu’as-tu fait ? si tu as un pion ici, je le trouverai. si tu as un pion ici, fais-lui tes adieux. car j’apprécie tes méthodes ; ton silence beaucoup moins, alors ne me mens pas, raj. où es-tu b ?
ils savent tout désormais. et dix ans après, j’ai pris le temps de réfléchir à nos actes ; il m’est terrible de constater que je ne regrette rien, si ce n’est la patience que j’ai pu avoir envers notre ami, et encore ce serait lui donner trop d'importance. finalement, mon seul regret est ton absence. des années que je ne t’ai pas vu, et je crains que tu me manques, car partout ne subsiste que la médiocrité que nous avons si longtemps critiquée.
tu excuseras mon sentimentalisme ; je viens de rompre à l’instant avec cet amant intellectuellement médiocre, il m’a d’ailleurs parlé de toi, j’ai trouvé cet acte déplacé car il ne sait rien, après tout.
je meurs d’ennui. alors reviens, j’ai besoin de toi ici. et je te déconseille de prendre cette demande pour ce qu’elle n’est pas, une défaite, un acte de faiblesse. contente-toi de rentrer, ou je crains de devoir venir te chercher.
Tes messages me ravissent toujours autant, tu le sais. Je crains pourtant de devoir décevoir tes attentes : il n'y a rien que tu dois savoir. Rien qui ne peut être expliqué par l'évidence : je nettoie toujours derrière moi.
Le reste, tes spéculations et remarques, m'aident à y voir plus clair. Je suis surpris de découvrir une nouvelle femme, moins Fever et un peu plus Anastasya. Ces choses-là que, même toi, ne voient pas. Et pourtant, tu te doutes que je ne serai pas celui qui t'apportera des réponses à tes problèmes.
Nana, ma chère Nana, tu sais que je ne te refuse rien. Je te demande d'être patiente et je t'offrirai ceci : Edgar ne ressemble pas aux hommes que tu as l'habitude de côtoyer.