Des caractéristiques physiques ?
Ses cheveux sont constamment emmêlés, il en prend pas grand soin, et pourtant se borne à les garder longs. Au moins, il ne déteste plus leur couleur, et a arrêté de les teindre en noir pour leur laisser leur teinte auburn d'origine. Des taches de rousseurs qui parsèment sa peau, qui se révèlent sur l'arrête de son nez, ses épaules et ses cuisses. Avant Prisme, on lui disait parfois qu'il ressemblait à son père. Ça le dégoûtait.

Amaranth, il est en forme, il le faut. Des muscles qui encaissent des kilomètres de course, le sang qui circule à fond dans ses veines. Des années qu'il perfectionne la machine. Il mange bien comme il faut, s'entraîne bien comme il faut, même trop parfois. La routine dans chacune de ses cellules, un but précis. Le corps qui fonctionne à la perfection.

Ou presque. Une infection qui lui a bouffé les oreilles quand il était gamin. Amaranth il est sourd, perte d'audition sévère, alors il n'y a plus grand chose qui se rend à ses tympans. Et avec le temps, il se dit que ses cordes vocales doivent s'être bien atrophiées. Ce n'est pas qu'il est muet, c'est qu'il y a des années qu'il n'a pas eu envie de parler.

Caractère :
Amaranth il est complexe et il est simple. Il a des goûts d’enfant, il aime les films d’action, mettre de la musique avec la basse à fond, et la nuit il se torture avec des questions existentielles alternant de langue à chaque pensée. Plutôt introverti, il apprécie tout de même la compagnie des autres, il apprécie se fondre dans la masse. Sauf sur la piste de course, où il devient assoiffé de victoire, l'euphorie dans l'oesophage qui lui brûle la gorge, dans les joints prêts à tout lâcher. Il est drogué au sport, il a besoin de ça, de courir jusqu’à ne plus sentir ses pieds, jusqu’à ce que ses pensées se désagrègent au vent, et qu’il ne reste rien de plus que le sol et les battements de son coeur. L’extase.

Et puis, il ne faudrait aussi pas croire qu'il est passif, Amaranth. Il est silencieux, oui, mais il ne se tait pas. Un peu cynique, un peu commère aussi, faut faire attention à ce vous dites en sa présence, et faut pas se surprendre de se prendre une remarque un peu venimeuse de sa part.
D'ailleurs, c'est facile de voir Amaranth uniquement comme un sportif avec le crâne vide. Ce serait faire erreur, évidemment, il s'est pas retrouvé ici par hasard. Mais ça ne l'intéresse pas, les jeux de supériorité et d'intellect, il a passé sa vie à se faire sous-estimer, alors si on le prend pour un idiot, ça lui est égal (ou du moins, c'est ce dont il s'est convaincu). Il n'y a que parmi les autres membres de son cercle qu'il arrive à trouver ses repères, ceux qui savent ce que c'est d'être animé par le sang plutôt que par les neurones.

Opinion sur le classement et NOWHERE :Le seul classement qui lui importe réellement c'est celui sur la piste de course. Le reste, il s'en fout. Après tout, il se sait désavantagé, et il a mieux à faire que de se ronger de l'intérieur pour ça. Quant à nowhere... Sans en être adepte, il lit fréquemment ce qui s'y dit. Il trouve ça intéressant, et s'il y a longtemps déjà qu'il a perdu tout attachement, toute amertume quant au classement, il se dit qu'un peu de changement ne ferait certainement pas de tort...


en vrac: il fait 1m82 · s'habille surtout en vêtements de sport, préfère le confort avant tout · s'attache les cheveux lorsqu'ils le dérangent trop · comprend l'anglais et le russe, à l'écrit et en lisant sur les lèvres (bien que ça l'épuise) · préfère parler en langue des signes (l'ASL est sa première langue, a rapidement maîtrisé la BSL depuis qu'il est arrivé en angleterre) · autrement, il s'exprime à l'écrit, avec son téléphone ou un bon vieux papier-stylo · adore les insectes, ses préférés sont les papillons de nuit et les abeilles · se spécialise dans le demi-fond · ne considère pas sa surdité comme un défaut ou un handicap en soi

Ville et pays d'origine : portland, oregon (états-unis). ce qui peut surprendre, vu son nom et son prénom (maintenant désuets) qui laissent présager l'autre côté de la planète. sa mère avait tout abandonné, mais surtout les mauvais souvenirs et sa carrière de rêve. américain d'origine russe de par sa mère, il en porte constamment la dualité.

Comment êtes-vous arrivé ?Quand la star locale d'athlétisme perd sa mère monoparentale dans un accident tragique, ça se sait. Drame dans la communauté sportive de Portland, etc etc. Apparemment, on ne pouvait pas le laisser pourrir en centre d'accueil jusqu'à ses dix-huit ans, il avait beaucoup trop à accomplir, et malgré ses talents, pas grand monde voulait d'un ado sourd à sa charge, alors ça n'a pas duré longtemps. Bientôt, il voit l'horizon changer, et mets les pieds de l'autre côté de l'océan.

Le reste Il n'a pas le nom de famille de son père. Marlen, il est né d’une mère fraîchement débarquée de Moscou, les joues encore rouges du froid, et d’un père américain. Son identité tiraillée, biaisée, le père ayant rapidement déserté la vie de son fils, tandis qu’il apprenait à connaître la Russie à travers les albums photos de sa mère, qui lui décrit les scènes, et toujours avec ce fond de nostalgie qui s’étiole dans l’air. Marlen, il ne savait pas grand chose de son père. Seulement deux-trois trucs, son prénom (Eugene), que sa mère substituait toujours pour la version russe (Evguéni). Le fait que c’était un journaliste. Et qu'il est son portrait craché. C’est à peu près tout. Apparemment Eugene, ça ne l’avait pas dérangé qu’une femme quitte son pays natal pour lui, un pays pas du tout prêt à l’accueillir, mais un enfant, ça oui, ça posait problème. Ça foutait en l’air ses plans de vie, il parait. Et certains nostalgiques de la guerre froide semblaient se plaire à ridiculiser cette union improbable.

Sa mère se noyait avec joie dans le travail. Carriériste, le rêve de la femme indépendante, animée de l'énergie de la revanche après l'abandon, de prouver qu'elle n'a jamais eu besoin de personne. Le travail, qui lui a pris tout son temps, elle n'aura remarqué que trop tard (c'est arrivé tellement vite, disait-elle) que son fils, à peine âgé de quelques années, était mal en point. Visite à l'urgence, le diagnostic tombe: méningite. Et too little too late, s'il est arrivé à se rétablir, ce fut au prix de son ouïe.

Il n'en a jamais voulu à sa mère pour ça, de ne pas avoir remarqué. Par contre, il lui en a voulu de ne jamais avoir faire l'effort d'apprendre plus que quelques signes, de n'avoir jamais bien masqué son inconfort, et de lui faire subir cette mascarade de culpabilité. Comme si c'était son arrêt de mort, comme s'il était condamné. Marlen, lui avait d'autres plans. Il avait rapidement pris goût au sport, et avait une affection toute particulière pour la course. C'était le sport parfait: calme, individuel. Et il y excellait. Alors il ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait pas voir plus loin que sa surdité, regarder son fils dans les yeux.

Il gravit les échelons assez rapidement, il faisait parler de lui. Et ça lui plaisait. Avec la mort de sa mère, le drame, il a simplement continué à faire ce qu'il faisait le mieux. Que ce soit Marlen ou Amaranth, son but n'a pas changé. Tout le reste, par contre... Toujours avec son identité à deux doigts d'éclater, verre fragile, à sa place nulle part. Les pensées qui l'assaillent, l'isolement qui se referme comme un étau autour de sa poitrine. Il a l'impression d'étouffer ici, et s'il ne l'avouera pas, Portland lui manque, et y'a des jours où il se dit qu'il aurait peut-être préféré être traîné de famille d'accueil en famille d'accueil, rien que pour toujours rester en mouvement. Mais rapidement, il chasse les pensées, il s'enfuit d'elles. Puis pense à ce qui lui importe le plus, et il endure. Il le sait, c'est la meilleure façon d'y arriver. Alors il court Amaranth, jusqu'à en dégueuler ses entrailles.