Il y avait dans l'air une électricité particulière. Mouvante, entrainante. Et si il n'en était pas l'émetteur, certainement Billy s'y serait brulé les ailes. Autour de lui fumaient des lumières tournoyantes, héritières de l'alcool caché dans son matelas. Outre ses spectres lumineux se toisaient d'ors et déjà d'autres êtres : en avance des silhouettes frémissantes se dessinait sous l'inquiétante nuit de la forêt.
-Personne ne vous a vu, hein ? chuchota Billy avec cet air de routine qui lui allait si bien.
Les pas feutrés du groupe lui répondirent au choeur : nulle suspection. Chacun avait bien trop peur du classement pour oser se faire voir. Alors de ses belles canines affichés, Billy leur fit signe d'avancer. Bientôt, le premier groupe arriva à la clairière sélectionnée par votre serviteur. Des petites nappes semblaient déjà se reposer sur le sol, portant avec elle des bouteilles au contenu brillant. À la cime d'un arbre reposait la vielle cabane qui semblait lorgner sur ses mauvaises graines qui osait rallumer un feu couvert. Q'importe. Le blond n'avait cure de l'interdiction et en deux-temps le voilà déjà qui grimpait les planches maladroitement cloutés au tronc de l'arbre centenaire.
Il ne lui fallut que quelques minutes pour accéder à la cabane et à la vielle chaine qu'il y avait laissé. Bientôt, la cabane se mit à vomir les paroles de la célèbre chanson des Wham! : oui certainement, il était temps de se réveiller la fête allait go-go d'une minute à l'autre maintenant.
Le blond se dandina un instant, avant de s'asseoir, les jambes ballantes - on aurait dit un canari sous pilules observant les petits groupes qui s'échappaient des ombres de la forêt pour rejoindre la clairière illuminé par un ciel découvert et étoilé. Il se sentait bien. Maitre de lui même.
C'est ce moment que choisit sa main pour érafler une marque tracée au couteau. Un mystérieux A...
hrp -La fête commence à peine : vous pouvez arriver seuls ou en groupe - attention à ne pas vous être fait voir en plein couvre feu ! -Billy est assis seul dans la cabane, jouant au dj. Il a l'air absorbé mais n'hésitez pas à l'aborder.
La forêt, les arbres, c'était le domaine de Thorn. Il aimait bien ça, c'était reposant. Il y avait quelque chose d'agréable, ceci dit, à savoir qu'il était si proche de l'orphelinat et que jamais il ne serait livré à lui-même comme ça avait été le cas avant.
Textotant Kid, il sourit aux arbres autour de lui. La dernière fois, il n'avait été averti de la fête de Billy que parce qu'il se trouvait justement à côté de la cabane, mais...mais Thorn n'y avait pas mis un pied. À peine avait-il vu certaines têtes qu'il détestait cordialement, il s'en était éloigné en silence. N'avait pas prévenu les surveillants pour autant, il n'était pas une balance.
Si le rouquin avait décidé de se rendre à cette fête-ci, ce n'était nullement pour boire et traîner avec les gens les plus cools de Prisme, mais plutôt parce qu'il ne fallait pas mourir idiot. Il avait demandé à Kid de le rejoindre, étant donné que c'était sans doute la personne qui pouvait le plus se rapprocher d'un...ami, c'était ça, le mot ? Un peu gêné, Thorn se gratta la tête. Non, il s'entendait juste bien avec lui, c'était tout.
Il passa un arbre, puis deux avant de voir du mouvement vers la cabane. Il se demanda pendant un moment comment Billy ferait si une vingtaine d'enfants se retrouvaient à l'étroit dans la cabane, faudrait pas non plus qu'un d'entre eux couve une vilaine grippe ou ce serait fichu pour la masse. Thorn mit les mains dans ses poches et s'avança très tranquillement. Il n'avait pas la tête de quelqu'un qui brisait le couvre-feu car, pour lui, le couvre-feu n'existait pas.
Toujours aussi tranquillement, il monta. Il y avait déjà de la musique et le dénommé Billy était aux platines. N'ayant pas vraiment envie de danser, mais plutôt celle d'embêter, de taquiner en attendant Kid, Thorn se rapprocha de son aîné blond, s'adossant légèrement contre le mur de bois.
« Et tu fais comment si on est trop ? Ou si un des surveillants rapplique parce qu'il y a plus personne dans les dortoirs. Ma chambre a un arbre devant la f'nêtre, mais c'est pas l'cas pour tout l'monde, Billouille. »
Il eut un léger rire, il se sentait de bonne humeur. D'excellente humeur.
« Oh, tu sais si Five vient ? »
Invité
Invité
Invité
Ven 20 Nov - 12:17
party til morning
feat les fêtards
Il avait reçu, sans grande surprise, un message de Thorn il y avait de cela quelques minutes. En revanche, il n'avait pas vraiment imaginé qu'il serait partant pour la fête de Billy.
Comme Kid l'avait si bien expliqué au rouquin pour lui répondre, même s'il avait voulu rester au fond de son lit, le boucan que Billy avait fait en sortant de la chambre l'avait parfaitement réveillé. C'était au final le message de Thorn qui avait fini de le convaincre, et il avait renfilé sa chemise blanche et sa veste de costume gris. Il se fichait pas mal de savoir s'il fallait un style plus simple pour une soirée dans les bois ; il avait cette habitude de s'habiller ainsi, et il n'allait pas changer pour de simples regards dont il n'avait que faire.
Il n'eut aucun mal à se faufiler à l'extérieur sans se faire prendre ; retenant le raccourci emprunté par Thorn la dernière fois où ils avaient fui Five, il descendit à la laverie, préparant l'excuse d'une rapide lessive à faire, et s'échappa par la petite fenêtre, rejoignant la forêt d'une démarche souple.
De la cabane s'échappait déjà de la musique, et arrivé là-bas, Kid remarqua qu'il faisait partie des premiers arrivés ; avec Billy, bien évidemment, qui s'occupait de gérer la musique, et Thorn, adossé à une poutre en bois, visiblement en pleine discussion. Il l'entendit citer le nom de Five, et avec un sourire taquin, Kid se pencha vers son ami.
— Five ? Dis-donc, depuis quand tu t'intéresses à ce qu'elle fait ? M'aurais-tu cacher tes véritables sentiments ?
D'un sourire éclatant, il s'assit à même le sol, observant avec amusement la réaction du rouquin, qui n'allait pas manquer de s'en défendre vivement, il s'en doutait.
Ou bien était-ce là une trace d'une initiale ? Une parmi tant d'autres tracées dans le bois antique de la cabane. Ce refuge historique. En soi, cela n'avait rien d'étonnant, pourtant le blondinet s'obstinait à effleurer du bout des doigts l'étrange inscription. Tout doucement, comme si l'abîme du bois risquait de s'effilocher sous son contact. À défaut ses pensées elle-même se perdirent dans une pelotée de laine. Questionnement après questionnement. De savoir qui était A, si A était un qui même. De savoir ce que le first signifiait ? Premier au classement ? Non, c'était une E. Et bien sinon...
Une voix l'arracha soudainement de son effilochage contemplatif : un rouquin qui s'était soudainement imposé dans la cabane. Quand-était t'il monté au juste ? Qu'importe au fond, ce n'était pas un habitué et habituellement -justement- celui-ci se posait des questions légitimes. La suffisance fixée à la gorge où suintaient des grelots. Il se croyait sans doute important, espérait être une épine dans le pied du beau fêtard. Arrogance.
-C'est rare de te voir ici, Weasley entama t'il un sourire aux lèvres Les gens se font discrets généralement, le classement en jeu, ça aide en fait. Et quand bien même... Tu penses vraiment que personne ne surveille les surveillants ?
Sans donner plus de détail, Billy pointa du doigt son téléphone l'écran visiblement ouvert sur le Nowhere. L'épine n'avait nulle besoin de savoir qui était à l'oeuvre dans les coulisses pour assurer la sécurité des enfants paumés, le révéler aurait éclaire une zone d'ombre bien trop nécessaire à ses soirées d'ivresses.
Le rouquin enchaina avec une question qui agrandit le sourire de Billy. Il n'y avait rien d'innocent à cette curiosité et il n'eut le temps de souligner qu'un de ses acolytes interrompait déjà la discussion. Son coloc bien aimé. Billy pouffa.
-Marre d'aiguiser ton épine tout seul ? railla t'il.
On aurait pu plaindre Thorn, d'ainsi se retrouver coincé avec Billy The Kid, le duo infernal. Mais à la réalité s'ajustait ce fait : Kiddo le faisait bien trop rire pour que le blondinet ne plaigne qui que ce soit. Entre deux éclats de rire, notre héros se saisit d'une bouteille au contenu fort odorant et avala une gorgée brûlante. Il la tendit silencieusement à Thorn.
-Il y a moyen qu'elle passe, elle rate rarement une occasion de se faire voir déclara t'il Mais sinon...
De la main qui ne portait nulle bouteille, Billy reprit sa douce caresse envers l'augural hiéroglyphe tracé à même son refuge.
[HJ : je poste, mais n'hésitez pas à nous rejoindre, hein :)]
L'arrivée de Kid aurait pu être appréciée s'il ne l'avait pas taclé sur la personne de Five. Thorn pencha la tête sur le côté, ayant pourtant peu envie de mettre un poing dans la figure d'une des seules personnes qu'il appréciait ici.
Il soupira, mais savait au fond qu'il était inutile de répéter qu'il ne ressentait rien pour la sorcière rousse. Au contraire même, sa chevelure lui donnait plutôt des envies de meurtres, mais ça, Kid le savait, puisqu'elle était souvent l'objet de leurs facétieux (ou ridicules selon le point de vue) défis.
Thorn fut rassuré par le fait que le roi de la fête eut bel et bien des émissaires, mandatés pour surveiller sa Cour. Il resterait pour autant alerte, prêt à filer par la voie des airs, mais tenterait de s'amuser. Perdre un peu le contrôle.
Si il tolérait les piques de Kid, pour celle de Billy, c'était autre chose. L'insulte « Weasley » semblait plus ou moins courante depuis l'horrible mail du corbeau. S'il avait sa petite idée quant à l'identité de volatile, il s'était pour une fois tu pour ne pas abîmer la réputation du volatile. Dès qu'il pourrait rencontrer le principal suspect, il réglerait ses comptes, mais pas avant.
« Mon seul point commun avec un Weasley est d'avoir les cheveux roux. Entre toi et moi, Billy, on sait bien que je suis bien plus beau. », se défendit-il avec un sens de l'humour qu'on ne lui connaissait pas. « Bon, et pour Five...hahaa. Pas mon style de fille. », dit-il en triturant une de ses mèches, chose que faisait également Rose, les yeux en l'air en se demandant si la blonde allait venir également. Elle lui plaisait beaucoup, mais curieusement, il était incapable d'aligner deux mots devant elle.
Évitant de reprendre Billy sur la blague concernant son pseudo – Thorn savait qu'il s'énerverait et ça se retrouverait sûrement dans le prochain message de Baby Crow – le garçon attrapa la bouteille tendue par le blond avant d'y boire au goulot.
C'était la première fois. Il avait déjà fait la même chose pour l'eau, les jus divers, mais là, c'était de l'alcool. Il sentit la chaleur du liquide glisser dans sa gorge, puis toussa violemment dans un réflexe pour dégager ses voies respiratoires. Il tendit la bouteille à Kid, histoire de s'en débarrasser.
« ...P'tain, taré. », c'était une sensation agréable ceci dit, comme de la chaleur dans ses membres et dans son corps. Il n'avait pas non plus bu assez pour faire le fou, chanter à tu-tête ou pleurer pour aucune raison. « Anamnesis ou Angst ? Abyss, peut-être ? », il s'assit à côté de Kid, s'entortillant de nouveau les cheveux entre son doigt. « Tu leur veux quoi ? »
Invité
Invité
Invité
Dim 22 Nov - 20:59
party til morning
feat les fêtards
Assis par terre, le sourire de Kid s'élargit facilement en entendant Billy pouffer. Thorn, lui, avait penché la tête sur le côté, le regard un peu mauvais, mais pas trop. Comme s'il indiquait à Kid que c'était vraiment n'importe quoi, mais qu'il n'allait pas plus loin, sachant très bien de le blond ne faisait que plaisanter. Ou presque.
Même si dans un premier temps, Kid n'avait pas franchement prévu de venir, à peine arrivé, il savait qu'il ne le regretterait pas. De toute façon, dès que Billy était dans les parages, il savait qu'il ne pouvait pas s'ennuyer. Certes, Kid manquait parfois un peu de sommeil, mais il s'en fichait plutôt pas mal, préférant s'amuser, comme il n'avait jamais eu l'occasion de le faire avant. Se retrouver dans la chambre de Billy, ça avait été une aubaine en soit pour l'ouvrir au monde mystérieux des fêtes qui l'attendait à bras ouverts. L'alcool, il n'en buvait pas toujours, mais ça ne rendait les choses que plus amusantes.
Et puis, avec un gars comme son colocataire, il ne pouvait que passer une bonne soirée. Il avait cette facilité à mettre l'ambiance, en même temps que celle de balancer les piques, et Kid s'amusa particulièrement de l'entendre appeler Thorn "Weasley" et "l'épine". Surtout que ce dernier ne semblait pas nécessairement apprécier, même s'il ne manqua pas de tourner la chose à la dérision, faisant rire le blond.
— Mazette, Thorn, t'as bien l'air décidé à t'amuser ce soir !
Il le vit attraper la bouteille tendue par Billy, en avaler une gorgée, avant de tousser à s'en décrocher les poumons, arrachant un rire taquin à son ami, qui s'empressa de saisir à son tour la bouteille tant appréciée. Il en absorba deux gorgées, un sourire satisfait aux lèvres, avant de la faire repasser vers Billy.
— J'en vois pas d'autres non plus..., décréta Kid en haussant les épaules. Toujours à vouloir résoudre le mystère des petits mots gravés dans le bois ? C'est quoi cette fois-ci ?
Une cabane en bois, il ne fallait pas beaucoup plus pour que chacun y laisse sa trace, et des écritures gravées, il y en avait des tas. Et Billy cherchait souvent à en découvrir l'origine, embarquant Kid avec lui, l'alcool l'aidant à ne pas penser à quel point cette activité pouvait être ennuyante à ses yeux.
Now, the party don't start 'til I walk in ; Don't stop, make it pop
DJ, blow my speakers up; Tonight, I'ma fight; 'Til we see the sunlight
Après avoir lu le message sur Nowhere, Muninn s’est dit qu’elle ne pouvait pas manquer cette soirée. Entre les examens qu’elle n’a pas la force de réviser et la “menace” qu’elle a reçue par sms dernièrement, elle a clairement besoin de se mettre une bonne raclée et d’oublier tout le reste pendant quelques heures. C’est pourquoi elle avait sorti les quelques bouteilles d’alcool qu’elle avait soigneusement cachées sous son lit (en ayant pris soin d’acheter le silence de sa colocataire au préalable) et les avait cachées dans son sac à main. Elle avait troqué ses habits d’habitude très colorés pour une simple robe et chaussures noires, histoire de ne pas trop se faire repérer dans la nuit sombre. Pas question de se faire choper par un surveillant et de chuter encore plus dans le classement par la suite. Une dernière petite retouche devant le miroir puis la voilà partie, sur la pointe des pieds et capuche sur la tête pour camoufler ses cheveux roses, rejoindre sa bff avant de filer s’amuser.
Elles marchent un moment en direction de la forêt, discutant à voix basses de tous les scandales qu’elles ont appris depuis la dernière fois qu’elles se sont vues, et complimentant chacune la tenue et le makeup de l’autre. C’est quand elles commencent à entendre de la musique qu’elles se disent qu’elles sont sur la bonne voie et accélèrent le pas, car Muninn est impatiente de pouvoir poser son sac plein de bouteilles lourdes.
Une fois arrivées à la clairière, Mun jète un coup d’oeil aux alentours, histoire de repérer qui est présent à la petite fête. La petite liste mentale des fêtards lui permettra par la suite de déterminer qui sont les plus susceptibles de faire des choses embarrassantes une fois bourrés, histoire de donner au Corbeau de quoi faire ses commérages. C’est en sortant ses bouteilles de son sac que ses yeux sont attirés par une tignasse ardente, en pleine discussion avec deux autres personnes, dont le DJ de la soirée. Lorsqu’elle reconnaît Thorn, elle se retient de lui balancer la bouteille de whiskey qu’elle a dans les mains et se force à prendre une grande inspiration pour se calmer. S’il y a scandale ce soir, t’es pas censée l’avoir créé, se rappelle-t-elle tant bien que mal.
Elle hésite à en parler à Five, parce qu’elle voudrait pas que sa meilleure pote soit impliquée dans un scandale non plus, et puis ça pourrait même gâcher sa soirée et c’est pas le but. Alors elle essaye d’oublier, de se concentrer sur la musique en vidant d’un coup sec son verre. Elle danse, se mord les lèvres pour empêcher les mots de sortir, mais ils sont bien trop forts, et Mun ne sait jamais tenir sa langue.
“Regarde qui est là.” chuchote-t-elle à Five, assez fort pour qu’elle puisse l’entendre par dessus la musique, en indiquant les trois mousquetaires du regard. Et puis si ça part en couilles, tant pis, au moins ça lui donnera de quoi commérer pendant des siècles.
Idiot et insolent face au rouquin qui peinait à dissimuler sa gêne. On aurait dit une gamine émo qui se serait retrouvé face aux abdos de Jacob, la belle épine, alors forcément Billy souriait. C'était marrant. Et de cet air nias qui ne fit que se renforcer quand l'autre toussa face à la puissance du breuvage, approuvant avec ardeur l'éclat de joie de son colocataire.
Satisfaction de fête, mais point à son mystère. Les noms cités ne lui parlait pas assez pour une gravure si hypnotique. Et il choisit d'hausser les épaules à la question du blond.
-C'est probablement que dalle. qu'il lâcha - et pourtant son doigt effleura encore le mystérieux A.
La bouteille avait fait un tour et le blondinet n'attendit point pour une double gorgée : le feu aux tripes, voilà qui l'aiderait certainement à échapper à la mélancolie dans laquelle le plongeait cette étrange gravure.
Le regard parla au lieu des mots et balaya le royaume, corbeau perché à la recherche d'un ver ou d'une moindre substance.À défaut de pilules, les couleurs coincèrent son iris : Du roux, du rose.... Et encore ce sourire nias. Clin d'oeil au colocataire, coup de coude au rouquin :
-J'te back-up, bro.
Voilà le démon de son épaule qui glisse le long de son cou, descend le torse et pique de sa fourche, les jambes engourdis. Billy se lève, emprunte l'échelle et s'échappe de sa cabane et de son enquête absurde. Il ne lui faut que quelques-minutes pour rejoindre le duo qui l'intéresse.
-Ça va, les meufs ? Five, Thorn et Kid ont un truc à te dire à la cabane. Je peux t'emprunter Muninn ?
Au mot s'accompagne le geste, un bras avancé, les pieds déjà dansants et cette lueur équivoque dans le regard...
Il y avait un superbe rouge à lèvres sur la commode de la chambre.
Sa colocataire n'était pas là, alors Antigone l'avait pris et appliqué sur ses lèvres. Elle se les pinça, sourit et se regarda dans le petit miroir de poche que Muninn avait laissé là.
Gone rougit soudainement.
C'était fou ce qu'un peu de maquillage pouvait changer. Elle jeta un coup d’œil également à ses ongles qu'elle avait vernis, puis remonta les cheveux. Elle ne faisait pas ça souvent, à vrai dire, elle préférait souvent s'effacer, mais là, c'était une fête, non ? La fête à Billy en plus, depuis longtemps qu'elle voulait se rendre à une de ses soirées, mais qu'elle les loupait toutes ou qu'elle n'avait pas le courage de faire le premier pas !? Elle avait mis de jolis vêtements, plus jolis que dans la vie de tous les jours
Cette fois-ci, Muninn avait pris les devants et Anya savait au moins qu'il y avait une personne de connue sur place. Elle finit par se mettre un brin de fond de teint pour camoufler cet heure de fantôme asocial qu'elle se traînait, puis récita de mémoire une bonne partie de la Génèse en polonais pour se calmer. Elle pouvait y arriver, elle était forte.
Elle fit attention à ne pas se faire prendre, Anya. Elle fila par la petite fenêtre de la laverie qui était restée ouverte comme si quelqu'un avait fait passer l'astuce. Si mince, elle pouvait passer partout sans problème. Aller à la cabane ensuite ne fut qu'une formalité : ses pieds l'y menèrent avec facilité. Il y avait de la musique là-bas et rapidement, elle vit Muninn accompagnée de Billy. Elle leur fit un signe...mais ce fut sans compter les chaussures qu'elle avait (honteusement) empruntée sans l'avis de Muninn. Elle se prit un caillou et fut entraînée dans une chute...se terminant sur la rouquine.
« ...Désoléeeee ! Je vais rentrer, excuse-moi, tu n'as pas mal ? »
Place dans le classement : 34ème (en chute libre sans parachute)
Messages : 87
Angst
Mer 9 Déc - 19:04
Aujourd'hui avait été une mauvaise journée.
Angst s'était réveillé très difficilement, pour commencer. « J'saute le dej » avait-il marmonné, la tête dans son oreiller – peut-être à l'intention de Castor, il lui semblait avoir entendu une question, mais peut-être pas ; peut-être avait-il juste voulu se justifier au reste du monde quand la lumière s'était déversée dans la chambre. Louper le petit-déjeuner pour grappiller des minutes supplémentaires de sommeil commençait à devenir une habitude. Il s'était sorti du lit quinze minutes avant le début des cours et avait couru jusqu'à sa classe... Tout ça pour réaliser avec horreur que pour son groupe, la matinée avait été banalisée pour des olympiades sportives. Il avait complètement cette histoire.
Angst avait couru de nouveau jusqu'à la chambre 13, avait lorgné son lit avec désespoir tout en se changeant en quatrième vitesse – difficilement, comme toujours lorsqu'on est pressé, il avait même passé une longue minute à tenter de passer sa tête dans sa manche... Finalement, après avoir shooté rageusement dans sa basket et poussé un gémissement plaintif, il s'était résigné, et rendu au stade.
Trois heures de sport à jeun, dès le réveil.
Si au moins il aimait le sport ! Mais non, c'eut été trop facile. Et des olympiades de lecture, hein ? (Après cette matinée, Angst était plus que convaincu de ne jamais choisir le cercle de Mars) Fatalement, son humeur était allée en se dégradant. Lorsque l'interminable calvaire prit fin, il se traîna jusqu'aux douches, resta une bonne demi-heure sous l'eau brûlante pour oublier ses tourments, puis s'enfila une double portion de déjeuner à la cantine en compagnie de Nova (qui avait eu la gentillesse de l'attendre), et retourna s'affaler sur son lit.
Le garçon émergea plusieurs heures plus tard, alors que l'obscurité se faufilait déjà dans la chambre. Complètement vaseux. D'humeur exécrable.
D'humeur dissidente.
Sur Nowhere, il trouva ce post, annonçant une fête dans le parc. Et pourquoi pas ? Il avait envie de se venger de cette journée, un peu. De se rebeller contre Prisme et de jouer aux grands. De toute façon, maintenant qu'il avait passé l'après-midi à dormir, c'était fichu pour se coucher tôt... Autant passer la soirée autrement qu'à guetter ses fantômes.
Quand l'heure fut venue, Angst se faufila le plus discrètement possible hors de l'orphelinat. Il rabattit la capuche de son manteau noir, un peu trop grand pour lui, par dessus sa casquette bleue. La dernière fois qu'il s'était promené illégalement la nuit, il avait fini par appeler Nova à l'aide... Il avait hésité à inviter son ami, mais il le connaissait trop bien pour savoir que ce n'était pas son genre de jouer les bourriques. Mieux valait ne pas lui attirer d'ennui, pour une fois.
Pourtant, une fois arrivé à destination, le garçon eut la furieuse envie d'appeler Nova à la rescousse une fois de plus. Dans l'ombre d'un arbre, Angst observa, gêné, les élèves déjà présents. Il y avait essentiellement des ados plus âgés que lui – certains dansaient, d'autres fumaient, bavardaient, buvaient... Et lui, qui n'avait que onze ans, qui était venu sur un coup de tête ! Oh bon sang, lui et ses idées brillantes ! Il n'avait rien à faire là. Il fallait qu'il rentre, avant que quelqu'un ne le voit. Mais il était venu jusqu'ici. N'était-ce pas encore plus bête, de ne pas aller au bout de ses idées ?
Alors Angst resta là, hésitant, collé à son arbre, et basculant le poids de son corps d'un pied à l'autre – la danse de l'incertitude.
Les basses ébranlaient leurs cœurs, battaient à un rythme entraînant qui aurait presque donné envie de danser.
Le goût de l'alcool, un peu sec sinon brûlant, il le sentait encore dans son corps, présent dans la descente de son œsophage, encore là dans les vapeurs de son cerveau.
Thorn s'allongea soudainement sur le sol tout de bois de la cabane, soudainement bien mou pour quelqu'un comme lui. Il regarda au plafond, lui-aussi de bois, laissant ses sens se décontracter grâce à la musique. C'était bien le but, oui, se décontracter jusqu'à pouvoir recommencer des journées complètement absurdes dès le lendemain ?
Le rouquin eut une drôle de respiration, puis plaça sa main devant ses yeux. Il vit distinctement Billy partir de là, le laissant avec Kid et ce qu'il restait d'autres orphelins, souvent inconnus à ses yeux, dans la cabane. Il l'entendit descendre, puis parler de manière indistincte à des gens dehors, sans doute disait-il bonjour, sociabilisait-il, dansait-il avec quelques invités. Peut-être acceptait-il de les prendre par la taille et de les faire tournoyer dans quelques mouvements de rapprochement qui lui paraissait immédiatement impossibles.
Bien qu'il se foute parfois un peu de la gueule du chef de la soirée, Thorn acceptait pourtant d'admettre que Billy était cool. Il aurait bien voulu être un peu plus comme lui, moins tatillon, plus sociable. Les cernes marquant ses yeux, il se releva avec un demi sourire.
« C'était quoi son délire avec ce A ? C'est juste un mot à la con, je pense. Genre un admirateur secret, comme quand Castor a marqué son initiales avec celle de son amoureuse sur un arbre dans le parc, en première année. », pouffa-t-il, son regard pourtant attiré sur le a first gravé si mystérieusement au couteau. Il y passa la main comme si ça pouvait lui permettre de se sentir un peu plus comme le blond.
« Mouais. », bougonna-t-il, puis attrapa la bouteille pour en descendre quelques gorgées encore. Il toussa, pour la passa à Kid comme pour se dissuader d'en boire plus. « C'est dégueu ! Bon, tu viens avec moi, on descend ? On va faire les cons en bas et niquer les slows, pfffff. »
Il postillonna un peu, l'alcool n'aidant pas. Ses joues étaient légèrement rouges, mais il sentait son corps terriblement léger. La mélancolie qu'il avait pu ressentir il y avait quelques minutes n'existait plus : plus de jalousie ni de ressentiment par rapport à Billy, juste l'envie, l'envie de s'amuser. Il tripota le bouton du volume et l'augmenter d'un iota, commença à sauter sur place.
Now, the party don't start 'til I walk in ; Don't stop, make it pop
DJ, blow my speakers up; Tonight, I'ma fight; 'Til we see the sunlight
Muninn s’était laissée emporter par la musique et l’ambiance générale, et vidait maintenant son quatrième verre de la soirée, un peu trop euphorique pour s’arrêter. D’habitude, elle évitait de boire pour s’assurer de ne rien manquer de la soirée, aka être toujours prête à prendre des photos compromettantes pour de futurs dossiers. Mais ce soir, elle avait besoin de relâcher la pression, et s’était dit fuck it, au pire Five sera là pour m’empêcher de faire des trucs gênants.
Elle était en train de se demander si c’était le sol ou elle-même qui tanguait, lorsqu’une figure familière vint les approcher. Plissant des yeux, Muninn reconnu l’hôte de la soirée, reconnaissable à sa chevelure dorée et son sourire en coin. Il était descendu de son perchoir pour les approcher, et tendait maintenant le bras vers Muninn, attendant une réponse de sa part.
Elle se retourne, avant de se rendre compte que oui oui, c’est à moi qu’il parle. Elle fronce les sourcils, se demandant où est le piège, parce que personne ne l’inviterait à danser sans arrière-pensée, c’est impossible. Puis, l’ampoule dans son cerveau s’allume, et elle comprends qu’il cherche juste à l’éloigner de Five pour qu’elle puisse aller parler avec Thorn et Kid en privé. Aaaah. C’est donc ça. Sauf que Muninn, elle a envie d’entendre ce qu’il se passe. Mais en même temps, c’est pas tous les jours qu’on l’invite à danser, et elle a envie de profiter à fond de cette soirée. Elle hésite, se balance sur ses pieds, se demande si c’est une bonne idée de valser avec la nausée qui monte de plus en plus.
“Okay, mais pas trop loin, alors.” finit-elle par lâcher avec un soupir résigné. Elle est sur le point d’attraper le bras de Billy, lorsque quelqu’un lui rentre dedans, l’entraînant dans un tête-à-tête avec le sol. Après le choc de la chute, elle arrive à se redresser (à quatre pattes, certes, mais après quatre verres il lui faut un moment). Le regard rivé sur le sol, elle entend une voix lui parler, une voix qui ressemble à celle de sa colocataire, mais ses oreilles bourdonnent trop pour qu’elle arrive à comprendre ce qu’elle lui demande. Respire, respire, respire, respire, respire Mais il faut croire que respirer ne suffit pas toujours, alors qu’elle gerbe tout ce qu’elle a avalé auparavant. Juste devant Billy. En plein milieu d’une soirée pleine de monde. Oh non. Oh non non non.
Elle se relève d’un bond, refusant de croiser le regard de qui que ce soit. La honte lui prend la gorge, et elle déteste ça. Incapable de parler, elle décide de fuir sur ses jambes encore tremblantes. Elle sait pas où elle va, et franchement, elle s’en fout. Elle veut juste s’éloigner des regards et peut-être s’enterrer six pieds sous terre, au passage. Elle finit par s’arrêter contre un arbre un peu plus loin, et s’accroupit derrière lui, essayant de retenir ses larmes en se collant les paumes contre les yeux. Des fois, ça marche. Pas ce soir, apparemment. Lorsqu’elle se découvre le visage, reniflant, elle remarque qu’elle n’est pas seule au pied de cet arbre. Elle croise le regard d’un gamin, clairement trop jeune pour être là, et fronce les sourcils. “T’es pas, genre, beaucoup trop jeune pour être ici ?” elle demande, la voix cassée. C’est pas comme si elle pouvait faire semblant de ne pas l’avoir vu, de toute façon.
Ça lui aurait paru invraisemblable. Qu'on lui refuse une danse. On ne refusait pas de danser avec Billy, jamais, si on l'avait déjà vu se trémousser. Et à vrai dire, quand il dansait, Billy était bien certain de lui. Il en oubliait toutes ses failles, et chassait la culpabilité à grandes lancées.
Pourtant Muninn hésitait. C'était évident, ça se voyait, c'était là sous son nez. Il fronça les sourcils, jusqu'à ce qu'elle accepte : était-ce son amour pour les ragots qui lui interdisait de s'éloigner de la scène ? Ou bien il y avait-il autre chose... Il avait toujours vu cette fille comme invincible, fruit d'une union sacrilège entre Ares et Aphrodite, mais elle n'était qu'humaine... Sans doute avait-elle ses propres failles.
Billy n'eut le temps de lui promettre qu'il ne la ferait pas trop tourner qu'un boulet de canon percuta sa cavalière. Il tenta tant bien que mal de l'attraper au vol, sans succès... La chute fut lourde. Douloureuse sans doute, et le blond se mordit la lèvre, inquiet.
La suite se passa en un éclair : la belle épine attira son attention en augmentant le son (non mais quel débile) et son regard inquiet redescendit sur Muninn... Et une énorme marre de vomi.
Il voulut rire mais la face désespérée de sa camarade, l'en dissuada. Assurément : il n'y avait rien de drôle pour elle.
-Mun'... entama t'il en lui tendant le bras.
Mais celle-ci détourna le regard, avant de disparaître en courant sans que le blond ne puisse réagir. Il glapit. Quelque-chose n'allait pas chez sa camarade, quelque-chose de grave, il l'avait bien senti mais ne le comprenait pas vraiment... Ce n'était qu'un petit vomi, pas de quoi en faire un drame. Aussi, il éleva la voix, de sorte à couvrir la musique :
-Oh non ! Je suis dégeu, j'ai gerbé comme un porc ! et éclata faussement de rire.
Puis se retourna vers l'inconnue, il lui agrippa le bras et l'aida à se relever.
-T'inquiètes meuf, personne ne sait vraiment marcher en talons en plein forêt. Tiens... L'hôte de la soirée s'abaissa et déchaussa rapidement ses baskets délacés, les tendant à l'inconnue Prends mes shoes.
Puis il l'a détailla un instant. Pas à dire, elle était canon et le blond rougit soudainement.
Place dans le classement : 34ème (en chute libre sans parachute)
Messages : 87
Angst
Dim 20 Déc - 16:01
La musique avaient beau masquer les habituels bruits nocturnes des bois, Angst, seul dans l'obscurité à l'écart de la fête, n'était pas rassuré. Il envisageait de plus en plus la possibilité de retourner à sa chambre – après tout, se faufiler dehors la nuit pour observer une fête illégale était certainement un acte de rébellion suffisant envers l'orphelinat, et puis il n'avait rien à prouver à personne – quand une jeune fille apparut soudain dans son champ de vision. Elle marchait d'un pas vif, droit vers lui. Angst fit un bond en arrière, persuadé d'abord que l'adolescente l'avait repéré. Elle venait probablement le déloger de sa cachette ou le renvoyer au dortoir – après tout, pour qui se prenait-il ? Il n'était pas à sa place. Mais, à sa grande surprise, elle s'échoua au pied de l'arbre sans même un regard pour lui. Et là dessus, se mit à pleurer. Angst en resta comme deux ronds de flan.
Autour d'eux, la musique s'amplifia, Angst entendit les cris joyeux des autres élèves ; il songea qu'ils allaient tous finir par se faire coincer, à ce rythme là. Mais il ne bougea pas. Le temps semblait rester en suspension, entre cette jeune fille qui sanglotait derrière ses paumes et le garçon qui l'observait, complètement immobile, comme un lapin pris dans les phares d'une voiture. Que devait-il faire ? Lui, quand il pleurait, préférait la solitude – et sans doute qu'elle aussi, puisqu'elle s'était éloignée de la fête. Il avait l'impression d'être un intrus... Une part de lui s'offusqua : était-ce sa faute à lui, si elle était venue sangloter au pied de son arbre ? Elle aurait pas pu s'en choisir un autre ? Un bruit de reniflement interrompit le débat intérieur – Angst opta finalement pour la seule chose à faire : laisser l'autre tranquille et s'éloigner discrètement avant qu'elle ne le voit. Mais alors qu'il amorçait silencieusement son départ, la jeune fille ôta ses mains de son visage et croisa son regard. Trop tard. Froncement de sourcils, interrogation légitime.
« J'fais rien, j'regarde juste. » se défendit-il précipitamment, ce qui sonna encore plus à ses yeux comme s'il était coupable de quelque chose, alors il ajouta, mal à l'aise : « Et d'abord, le message ne mentionnait pas une limite d'âge. »
Ce n'était pas évident à voir, dans la pénombre, mais Angst reconnaissait à présent la jeune fille aux cheveux roses. Lui qui suivait attentivement le classement (ou plutôt, sa descente constante dans celui-ci), il savait qu'il était passé derrière elle quelques semaines plus tôt. Dans les couloirs, elle semblait toujours sûre d'elle, toujours exubérante. Il n'aurait jamais imaginé la voir ainsi.
« Ça va pas ? » demanda-t-il, de plus en plus gêné.
Nan, captain obvious, elle est au mieux de sa forme et elle rayonne de joie, t'as dû mal interpréter les signes. Angst se fustigea mentalement pour sa question stupide et enchaîna aussitôt :
« Attend, heu, j'vais te chercher de l'eau si tu veux. »
Et il s'éloigna à grand pas, soulagé d'avoir quelque chose à faire autant que d'avoir trouvé un prétexte pas trop idiot pour la laisser tranquille. Il n'était plus à cet âge où passer un bobo sous l'eau suffisait à en faire disparaître la douleur, mais il savait d'instinct qu'un grand verre d'eau aidait toujours, après une crise de larmes. Et plus vite qu'il ne l'aurait cru, Angst se retrouva soudainement entouré de musique à plein volume, de nombreux fêtards et de beaucoup, beaucoup de bouteilles traînant de ci de là. Maudissant son habituel manque de chance, espérant faire vite et passer inaperçu, Angst commença à chercher une bouteille d'eau. Il devait bien y en avoir au moins une quelque part, non ?
Antigone aurait bien voulu s'appuyer sur Muninn, mais celle-ci était déjà occupée à autre chose. Elle la plaignit bien évidemment de tout son cœur et l'aurait bien aidée si le garçon blond connu sous la pseudonyme de Billy n'était pas déjà occupé à le faire.
Lorsque sa colocataire la laissa toute seule (en compagnie de toutes les autres personnes invitées à la soirée) avec Billy, Antigone eut du mal à avaler sa salive. Elle devint blanche, puis rouge, enfin, lorsqu'elle eut cessé de fixer tous les êtres humains autour d'elle pour voir si, par chance, il n'était pas en train de parler à quelqu'un d'autre, elle releva la tête vers Billy dans un temps qui aurait pu paraître vraiment très long.
« Je. Euh. », bafouilla-t-elle. Elle regarda pendant un moment les talons prélevés quelques minutes plus tôt dans l'armoire de Muninn, puis se maudit. Billy ne lui reconnaissait pas et lui passa une paire de chaussure qu'elle ne tarda à enfiler.
Antigone se dit que si le prince blond ne l'avait pas reconnue, il y avait une petite chance pour qu'elle puisse être quelqu'un d'autre ici. Que la musique et l'alcool l'aide à se défaire des liens dans laquelle elle s'était enroulée. Pour vaincre sa timidité et oser, enfin.
Alors, Antigone allait lui mentir, elle allait le faire pour son bien, parce qu'elle ne sortait pas souvent, même si elle ne savait pas si elle le méritait.
« Oui. Je suis Anja. », il était rare qu'ils se présentent par leurs vrais noms. Ils n'avaient pas le droit, mais quand tout le monde pensait que les autres employaient des pseudos, qui pourrait penser que c'était le vrai ? Après tout, Billy pourrait bien être un vrai nom également qu'ils n'en saurait rien. « Merci pour les chaussures, Billy, mais tu vas avoir froid aux pieds. », rajouta-t-elle de sa petite voix, n'osant cependant pas proposer les chaussures de Muninn qui, ceci dit, pourraient être à la bonne taille si Billy les enfilait.
La musique était forte. Plus forte que tout à l'heure, ses basses résonnaient un peu dans sa poitrine, la poussant à oser, à tenter. Elle eut l'air pendant un instant de chercher quelque chose du regard, puis fixa Billy.
« Je voudrais aussi un peu danser...Tu voudrais être mon partenaire ? »
Now, the party don't start 'til I walk in ; Don't stop, make it pop
DJ, blow my speakers up; Tonight, I'ma fight; 'Til we see the sunlight
Muninn essuie ses larmes et observe le gamin mal à l’aise devant elle. D’habitude, elle aurait menacé quiconque l’aurait vue pleurer, mais là elle n’en avait ni l’envie ni la force. Elle a enfin reconnu qu’il s’agist d’Angst, et elle sait que le garçon est pas du genre à aller raconter à tout le monde ce qu’il s’était passé ce soir. Pas la force d’aller se chercher une autre cachette, de toute façon. Maintenant qu’elle a bien désaoulé, Muninn n’a qu’une envie, c’est de rentrer en courant et de noyer ses larmes dans son oreiller. Avec un peu de chance, si elle se tape la tête contre le mur assez de fois, elle arrivera à oublier ce qu’il s’est passé.
Mais elle regarde Angst partir au milieu de l’action pour aller lui chercher de l’eau, et Muninn se dit qu’elle ne peut pas partir maintenant et le laisser en plan comme ça. Il était assez gentil pour l’aider, après tout, ça ne se faisait pas. Surtout qu’entre la musique à fond, l’alcool traînant de partout et les fêtards se bousculant sans se soucier des autres, le garçon n’avait vraiment rien à faire là.
Elle serait bien partie le chercher elle-même, mais en ce moment, Muninn préférerait mourir plutôt que de retourner parmi les autres. Même s’ils avaient tous l’air trop ennivrés par la musique pour avoir remarquer l’incident, les preuves étaient toujours là, et rien que de voir ça Muninn se retrouve à nouveau avec la gorge serrée. Et puis son mascara avait très sûrement coulé sur ses joues, et pas question de montrer à quiconque son maquillage ruiné. Il y a des limites, tout de même.
Elle décide de rabattre sa capuche et de se relever doucement. Refusant de s’éloigner de l’arbre, Muninn se met à faire de grands signes à Angst dans l’espoir d’attirer son attention. Elle n’avait pas besoin qu’il sorte de sa zone de confort comme ça pour lui apporter de l’eau, vraiment. Elle préférerait qu’il revienne, au moins elle pourrait s’assurer qu’il ne se mette pas dans des situations dangereuses.
“Angst !” elle tente de l’appeler, mais pas trop fort non plus, pour ne pas attirer l’attention. Même si avec le volume de la musique, il y a peu de chance que le garçon l’ait entendue.
La jolie fille mit un moment à répondre, sans doute encore chamboulée par le choc. Finalement, elle répond à la positive et se présenta. Anja, un joli surnom si il y en est et sans doute qu'en d'autres circonstances, Billy se serait questionné sur son sens. Sans d'autres qu'en d'autres circonstances, il aurait pu tendre bras à cette demoiselle, lui offrir le prince qu'elle attendait... Mais Billy était Billy, un rôle à jouer était déjà assez épuisant et son attention se départit soudainement pour se poser sur les confins de la clairière. Son regard se promenant sur les troncs. Nulle trace de Muninn, il aurait voulu l'aider. Lui offrir épaule. Et puis il y avait Thorn, fidèle à son surnom, il semblait prendre plaisir à l'ennuyer... Si cet imbécile continuait son raffut.. Et bien, Billy ne voulait pas y penser.
Le voilà soudainement déchiré par le couteau de ses responsabilités. Aider Muninn, calmer l'ardeur de la belle épine... C'est le regard pianotant, et l'attention troublée qu'il répondit à Anja, presque par automatique.
-T'inquiètes pas pour mes pieds. Je... Où est Munnin ?
Il n'obtint réponse, alors que les basses de la musique s'affolaient, attirant des âmes sur la piste de danse. Et Anja l'invita.
-Comment ? Hein ? Oui, oui... Pourquoi pas ? déclara t'il distant. Laisse moi deux minutes
Sans se soucier de la réaction de la jolie fille, Billy se saisit de son ipok et envoya un message à l'échappée :
Billy a écrit:
Est-ce que tout va bien, Muninn ?
Puis finalement son attention reprit convenance. Ses deux yeux bleus électrique se posèrent dans ceux d'Anja, lui renvoyant une image étrangement familière.
-Je ne dis jamais non à une danse.
Et il se saisit de sa main, l'attirant vers lui et la plongeant dans la danse.
Place dans le classement : 34ème (en chute libre sans parachute)
Messages : 87
Angst
Ven 29 Jan - 23:48
Avec le sentiment d'un petit rongeur s'exposant au danger en traversant une prairie, Angst souhaitait simplement accomplir sa mission aussi vite que possible, dans l'optique de retourner rapidement sous le couvert protecteur des arbres. Bien évidemment, il se heurta à des complications imprévues.
Il attrapa précipitamment une bouteille en plastique, remplie de ce qu'il pensait être de l'eau, mais n'eut pas le temps de faire deux pas qu'elle se mit à fuir entre ses doigts, mal goupillée. En essuyant sa main sur son jean, il garda une sensation poisseuse sur les doigts. Suspicieux, il porta la main à son nez. Ce n'était, évidemment, pas de l'eau. Il alla reposer la bouteille, d'abord légèrement paniqué à l'idée de devoir s'attarder dans la clairière. Mais au bout de quelques minutes, Angst constata que personne autour de lui n'avait pas l'air de le remarquer. Ou bien, que ceux qui l'apercevaient s'en cognaient royalement. Il se détendit quelque peu, conforté par un sentiment d'anonymat, et poursuivit ses recherches.
L'obscurité ne l'aidait en rien, il se retrouva bien vite à ouvrir telle ou telle bouteille pour renifler son contenu. Parmi toutes les bouteilles échouées de-ci de-là dans la clairière, beaucoup ne contenaient visiblement pas ce que prétendait leur étiquette. Quand étiquette il y avait. Il poussa finalement l'audace jusqu'à allumer la lampe-torche de son portable pour s'aider. Les adolescents semblaient avoir laissé parler leur imagination en terme de mélanges – l'obtention de couleurs intrigantes ayant parfois eu autant d'attrait pour eux, sinon plus, que la recherche de goûts. Cela l'amusa beaucoup de trouver une boisson violette, et il se demanda quel goût elle pouvait bien avoir – il n'alla pas au bout de son questionnement, l'odeur d'alcool à 90° le dissuadant presque aussitôt.
A cet instant, un mouvement dans les fourrées devant lui attira son regard. Il entraperçut une silhouette, au cœur de la nuit, à demi-cachée parmi les arbres. Dans un sursaut monstrueux, Angst laissa échapper la bouteille qu'il tenait. Une bonne partie du liquide éclaboussa ses vêtements, le reste se déversa piteusement dans l'herbe. Il reconnut alors la silhouette, occupée à lui faire de grands signes de la main – oh bon sang, il avait failli oublier Muninn !
« Oui, oui, j'arrive ! » articula-t-il dans un cri murmuré, se rappelant soudain qu'il était censé se montrer discret, mais il n'y avait aucune chance qu'elle le comprenne dans le noir et le bruit ambiant.
Son cœur battait encore la chamade. Fébrilement, faute de trouver de l'eau, Angst se rabattit sur une bouteille de coca, une de peut-être-limonade, et sur quelque chose qui ressemblait à du jus de fruits mais qui était peut-être une sorte de punch léger, pour ce qu'il en savait. Il était temps de filer.
Les bras chargés de son butin, il se faufila parmi les fêtards – manquant de percuter au passage deux danseurs, une jolie fille aux cheveux noirs et un grand blond, mais il esquiva de justesse et regagna l'arbre de Muninn.
« Désolé j'ai pas trouvé d'eau, alors j'ai ramené ça. » déclara-t-il en déposant les bouteilles au pied de l'arbre. « Personne m'a vu je pense. » ajouta-t-il à la jeune fille, qui s'en moquait sans doute – mais il était un peu fier malgré tout d'être allé au cœur de la fête, et de s'en être tiré haut la main, selon lui.
Five était manifestement partie à la poursuite de Kid, alors que Thorn s'était (très lâchement) caché sous la sono. Il avait eu un petit rire au moment où ses mains couvraient ses oreilles. L'ouragan roux semblait être parti aussi vite qu'il était arrivé, attiré par la diversion qu'il avait déchaînée à son égard.
Il avait sacrifié Kid pour pouvoir s'enfuir et honnêtement, n'en était pas trop fier. Malgré tout, l'alcool mouillait tellement son cerveau qu'il n'arrivait pas à avoir des pensées cohérentes. Le classement lui semblait être le cadet de ses soucis, en ce moment, il n'y avait que la musique – dont il monta encore d'un cran le volume.
Son monde semblait si petit, dans cette cabane, et tandis qu'il en regardait le plafond, Thorn, la bouche entre-ouverte, se sentit un brin nauséeux : il détestait tout ce qui était fermé, il avait besoin de plein air, d'un air pur qu'il aurait pu respirer à pleins poumons.
Le rouquin prit une grande respiration avant de se lever de nouveau puis, un peu chancelant, mit la jambe gauche après la jambe droite, la droite après la gauche. Après un nombre de secondes qui lui paraissait exponentiel, Thorn avait descendu l'échelle.
Sur la terre ferme, la musique chantait toujours. D'autres gamins, comme lui, exprimaient leur vie de se lâcher. Thorn regarda un instant le ciel, les étoiles, sans rien penser. Elles brillaient, il en aurait presque eu les larmes aux yeux.
Le garçon eut un hoquet, puis écarta les bras. Les autres étaient en train de danser, alors il fit de même. Il semblait momentanément avoir oublié qu'il la haïssait tellement, la musique, qu'il aurait préféré tabasser ou détruire la sono plutôt que s'enjailler en la présence de ses camarades.
Ce moment semblait sans fin, où il se donna à la nuit et où le son résonna en lui. Quelques minutes plus tard, sa main attrapa le verre à côté de lui, la substance en son sein brillait comme s'il s'agissait d'un nectar divin.
Alors que Billy et la jolie fille esquissaient leurs premiers pas sur la piste, Thorn trempa ses lèvres dans l'alcool et ne tarda pas à avaler le liquide qui lui brûla la gorge.
Il n'avait jamais pensé que c'était de l'eau ou quelque chose du genre, mais en tout cas, ses pas commencèrent, hagards, à l'emmener hors de la piste de danse vers des voix devenant de plus en plus proches.
La rousse lui semblait être en détresse, il y avait un autre gamin, plus petit ; sa tête lui tournait, il se sentait encore un peu en dehors de lui-même.
« Salut...tu fiches quoi le gosse ? Hey...Hahahaa, c'est Mun...hahaha, t'es malade, Mun ? ...Hahahahaha ! »
Thorn fut pris d'un fou-rire et ça lui fit un bien fou.
Il y avait quelque chose de très attrayant à être Anja, cette fille qu'elle avait inventé de toutes pièces.
Il la laissa deux minutes, le temps d'envoyer un message à quelqu'un qu'il supposa être Muninn, temps pendant lequel Antigone le regarda sans rien faire, immobile. Puis elle tendit les mains lorsque Billy revint. Ce n'était pas comme si elle était jalouse, ou impatiente. Le contraire, même, elle voulait juste tester, elle voulait que ce soit son tour, pour une fois.
Anja n'était pas timide, au contraire, elle osait danser avec les garçons. Anja avait les bras autour du coup de Billy, sans doute pour esquisser quelques pas avec lui, Anja avait des cheveux lisses et un peu de maquillage, elle n'était pas coincée par ses souvenirs et surtout...
Anja était libre, et c'était avec émotion qu'elle y pensait. Lorsqu'elle était Anja, elle ne se sentait plus forcée de faire quoique ce soit, elle en avait presque les larmes aux yeux. Le volume de la musique avait été augmenté et si Antigone aurait été inquiète de ce qu'auraient pu penser les professeurs, Anja était en réalité heureuse de pouvoir danser avec Billy.
Leurs premiers pas furent libérateurs, elle n'avait jamais dansé avec un garçon. Les suivants le furent tout autant, elle s'y perdait comme si elle y mêlait son âme, elle se surprit même à rire pendant un moment tellement c'était appréciable.
Lorsque la musique devint plus douce, Antigone ralentit le rythme. Elle était légèrement essoufflée, mais si heureuse d'être là. Ses lèvres se posèrent sur la joue de Billy et elle murmura un :
« Merci. », elle allait sûrement bientôt partir, se mêler à la foule des convives, pour rapidement aller se coucher. Dans son lit, elle repenserait sûrement à cette soirée et au petit matin seulement, se rendrait compte de la chaussure qu'elle avait oubliée.
Son corps se détacha de celui de Billy, elle se mêla aux silhouettes des convives, non à regret.
Plongé dans une somnolence ivre, la victime n’avait émis aucune protestation lorsque des phalanges couvrirent les pourtours de sa mâchoire et firent pivoter son visage sur la droite. La bouche maquillée d'un rouge cramoisi, Georges avait alors déposé la trace d'un baiser sur cette joue nue.
Désormais contemplatif de son dernier chef-d'œuvre, il maintint la tête de sa proie dirigée vers un mince filet de clarté et immortalisa à jamais l'instant d'un mouvement vif du pouce gauche — actionnant ainsi faisant l'appareil photo de son cellulaire. Et, goût prononcé pour la méticulosité, ce n’est qu’une fois un solide nombre de clichés stationné dans sa galerie qu’il jaugea son travail finalement accompli.
L'attention retournée vers son écran, il scrutait dorénavant les pièces à conviction qui lui serviraient à déclencher de quelconques remous postérieurs à cette nuit, ou peut-être même à nourrir l'esprit persifleur de sa comparse lorsqu’elle se déciderait à conclure ses mesquineries numériques du mois. Mais ça, seulement s'il parviendrait à la retrouver dans ces marées humaines. Quoi qu'il en soit, elle ne lui avait pas menti : la pigmentation du rouge à lèvres s'avérait excellente. Les contours de son espièglerie étaient immaculés.
Se séparant doucement de la scène de crime, Georges en vint à gambader çà et là le pas dansant et l’air ravi. Tandis que ses dents meurtrissaient la silhouette d’un sourire tranquille pour en atténuer sa rougeur, l’oeil longea la jeunesse effrénée qui se voyait comme sortie de sa torpeur estudiantine et prête à retourner dans le monde des vivants. S’il lui arriva de reconnaître quelque profil familier dans cette déambulation, il n’en fit rien et poursuivit ses enjambées solitaires dans le profit silencieux de cette effervescence sensorielle et charnue.
Il figura finalement bon de se posticher auprès d’un amas de bouteilles, ses doigts se refermant déjà sur l’une d’entre elles et ses yeux se jetant au loin sur la piste de danse. Le feu aux joues et le diable au corps, l’agitation bienheureuse des intoxiqués lui parut soudain terriblement contagieuse. Ce n’est qu’une fois le souverain des vingt-cinquième heures établi dans son radar — et en compagnie qu’il supposait charmante — qu’il donna raison à ce sentiment, se permettant de pousser un bruit enthousiaste et d’attribuer une rasade à ce mérite. Et l'incandescence longeant sa gorge, il ne rata absolument rien du spectacle.
hrp je me permets de m'incruster car ça me démangeait vraiment !! les doigts !! j'ai cependant fait une réponse n'engageant aucun des participant.es pour ne pas rallonger dans le vent au cas-où j'arrive vrmt trop tard mdrr
Invité
Invité
Invité
Jeu 4 Fév - 17:42
I don't want to spoil the party.
Billy était un bon gars.
À n'en point douter, sa bonté s'incarnait dans ses gestes précipités suintait de ses attentions détournées et s'échappait même parfois, de ses piques acérés. C'était un bro, un ami, une épaule... Mais aussi un ado. Difficile de ne pas avoir le vertige quand est on jeune, difficile de garder ligne droite de morale, n'est pas paladin qui veut et de son alignement chaotique, il gardait parfois l'inconstance qu'ont les malvoyants. Ceux qui restent au moment, vive l'instant et ne se doute pas des émois au bout de leur bras.
Anja tournoyait entre ses doigts.
Et jamais, il n'aurait pu deviner le drôle de drame qui se jouait à ses côtés. Si seulement, sans doute aurait-il pu prendre Antigone dans les bras et lui affirmer haut et fort qu'elle n'avait besoin de se cacher. Sans doute aurait-il pu lui offrir une danse digne de ce nom. Mais son esprit vagabondait, noyant ses pas.
Et Billy refusa de dansa.
À vrai dire, il se mouvait et le rythme recouvrait ses orteils nus. À vrai dire, il comptait les rhytmiques - automatiques - et faisait chavirer la mystérieuse Anja. Mais était-ce seulement de la danse ? Lorsque que ses yeux se perdent dans l'obscurité des bois, lorsque l'esprit ignore la jeune fille à son bras et se projette vers une qui n'est pas là. Comment être un bon cavalier alors qu'on chasse l'étalon sauvage de l'amitié ?
Alors quand la musique se stoppa et qu'Anja, le remercia, il ne trouva rien de mieux à dire qu'un "t'inquiètes" aux allures pressées et ne tarda pas se retourner dans la direction opposée. Il n'avait rien du prince fantasmé. Ado paumé à l'inquiétude palpable et son attention se porta rapidement sur un spectateur désavoué :
-Bro, t'as pas vu mun' ? lança t'il à Georges. Elle est... Attends. Tu t'es mis du rouge aux lèvres ?
Il éclata de rire. Et essuya de sa manche recouverte de liqueurs la bouche de son comparse.
-Clairement opte pour un rosé nacré, la prochaine fois.
Now, the party don't start 'til I walk in ; Don't stop, make it pop
DJ, blow my speakers up; Tonight, I'ma fight; 'Til we see the sunlight
Presque collée à son arbre, Muninn observe le garçon en pleine galère au milieu de la marée d’adolescents éméchés. On aurait dit un chaton perdu dans la cage des lions. L’idée la fait sourire un peu. Elle serait bien allée l’aider, mais elle n’a pas envie de faire face à son incident de tout à l’heure. Elle le regarde revenir à son rythme, déposant son butin au pied de l’arbre. Mun’ ne peut pas s’empêcher de pouffer de rire. Rien de méchant, elle se dit juste qu’il est mignon, le gamin.
“Bien joué, merci Angst.” elle le remercie en attrapant ce qui ressemble à du coca. L’étiquette a été arrachée, alors elle ne peut pas en être sûre, mais au point où elle en est n’importe quoi fera l’affaire. Elle boit une gorgée, puis deux, constatant que c’est même du coca cherry. Jackpot. Après avoir vidé la moitié de la bouteille, elle essuie les traces de larmes sur ses joues, maintenant que la tête lui tourne un peu moins et que les trois Angst qu’elle voyait tout à l’heure ne sont devenus plus qu’un.
Soudain, Muninn sent son téléphone vibrer dans sa poche, et ouvre le message que Billy lui a envoyé, pour savoir si elle va bien. J’ai bien choisi mes potes, qu’elle se dit en souriant. Ses doigts survolent le clavier, hésitant dans sa réponse, pour finalement se décider à envoyer un simple:
mun a écrit:
ça va mieux, haha, j’ai un peu trop bu. déso, c’était pas très chic.
Elle range ensuite son téléphone dans sa poche, ne voulant pas faire croire à Angst qu’elle est en train de l’ignorer. Elle observe les gens profiter de la soirée, et elle se dit qu’elle pourrait au moins raccompagner Angst au dortoir, de peur qu’il se perde ou un truc comme ça. Elle ouvre la bouche pour lui proposer de repartir, quand elle se fait interrompre par une tornade rousse qu’elle connaît que trop bien. Une tornade qui a l’air plus que torché. T’es malade, Mun ? il demande avant de se taper un fou rire. Muninn ne sait pas vraiment comment réagir. D’un côté, elle a l’impression que Thorn est en train de se moquer d’elle, une chose qu’elle n’apprécie pas du tout. Mais d’un autre côté, il est clair que c’est l’alcool qui parle, et le roux a l’air bien plus “malade” qu’elle, en ce moment. En temps normal, elle aurait sûrement tapé une crise, mais là elle n’en a juste pas la force. À la place, elle sort son portable et prend discrètement une photo de la scène. Futur dossier.
“T’es complètement mort mon pauvre. Tiens, bois-ça, ça te fera pas de mal.” qu’elle lui dit en lui tendant sa bouteille de coca à moitié vide.
Une photo. Une seule photo fut suffisante pour le faire bouger. Knight sortait enfin de la salle commune pour se rendre à une fête qu'il s'était juré de ne pas y mettre les pieds. Pour le bien du célébré. Pour le bien de son ancien crew et tous ceux qui souhaitaient y passer un bon temps. Toutefois, une photo et Knight prenait le chemin du parc. Ghost et Maelstrom critiquèrent son départ de leur séance cinoche. Après tout, ils n’étaient qu’à la moitié du second Lord of the ring. Ainsi, l'adolescent brisait leur soirée, leur moment entre BFF, pour quoi... une histoire ancienne ? WTF, mate. Pourtant, ils ne comprenaient pas. C'était la même chose l’année dernière. Pourquoi Muninn ? Pourquoi elle plutôt qu’une autre ? Pourquoi, encore six mois plus tard, il la choisissait elle avant eux ? Ses meilleurs amis.
Un soupire et une insulte plus tard, Knight les abandonnait malgré leurs protestations.
Mun était malade. Évidemment qu’elle l’était. Pourquoi aurait-elle fait autrement ? S'il était de mauvaise foi - ce que l'Écossais était à cette heure de la nuit - il aurait juré que son état était volontaire, car Mun vivait dans l'excès. L'excès des émotions surtout. Elle maîtrisait l'art de l'exagération. Une rumeur devenait une épopée. Une rivalité se transformait en jalousie. Alors, l’adolescente ne se contentait sûrement pas d’un peu d’alcool.
Quelques minutes après les textos, Knight débarqua dans toute sa splendeur au party de Billy. Il traversa la foule tel un Moïse contemporain et se dirigea directement vers Muninn. Il observa les deux rouquins, igorant le gamin, puis tendit une bouteille d’eau à la jeune fille. Il la traînait depuis l’orphelinat. Rien que pour elle.
« Vous ferriez mieux de rentrer. Vous puez la gerbe un mile à la ronde. »
PS: Ce rp est pour faire suite à l'échange entre GG et Knight. PS2: Veuillez me pardonner pour sa courte longueur.
Place dans le classement : 34ème (en chute libre sans parachute)
Messages : 87
Angst
Mer 10 Fév - 17:35
Angst était plutôt fier d'avoir pu se rendre utile, même juste un peu. Ses oreilles rougirent lorsque Muninn le remercia. Les plus jeunes étaient la plupart du temps considérés comme des boulets par leurs aînés (qui, privilégiés par leurs poignées d'années en plus, en savaient déjà tellement plus qu'eux sur la vie) aussi c'était toujours satisfaisant de leur prouver le contraire de temps à autre.
La jeune fille descendit d'une traite une bonne partie de la bouteille – ce qui était plutôt impressionnant aux yeux d'Angst, qui n'arrivait pas à boire quoique ce soit de gazeux sans devoir faire une pause entre chaque gorgée, à moins de vouloir subir un terrible incident très désagréable pour ses narines, mais passons. Elle essuya ses joues, tapota en vitesse un sms. Elle avait l'air d'aller mieux, son regard était moins trouble. Un instant, elle sembla sur le point de lui dire quelque chose – elle ouvrit la bouche alors que lui-même ouvrait la sienne pour annoncer un truc du genre « Bon, bah, je vais y aller du coup, hein, salut », mais surtout, au moment exact où un grand dadais déboula devant eux en titubant.
L'adolescent l'interpella, et Angst vécut quelques secondes d'affolement à l'idée que 1) une personne de plus l'avait remarqué ce soir, 2) le gars était à présent en train de se moquer de Muninn alors qu'elle commençait tout juste à aller mieux, et merde si c'était pas comme tirer sur une ambulance. Mais il partit très vite dans un fou-rire tout seul, et il n'en fallut pas plus à Angst pour comprendre que l'autre était juste complètement déchiré. Muninn prit tranquillement une photographie du fait accompli, lui proposa du coca – grand seigneur qu'elle était – et c'est alors qu'un deuxième hurluberlu débarqua.
C'était quoi le délire ? Tout l'orphelinat s'était donné rendez-vous au pied de son arbre ?
Sauf que, contrairement aux autres fêtards, le nouvel arrivant était sobre et visiblement peu enclin à participer à la fête. Il les ignora, lui et le grand roux éméché, et tendit une bouteille d'eau à Muninn (une vraie, Angst n'en revenait pas, après tout le mal qu'il s'était donné pour en trouver une !). Mais même s'il n'en avait visiblement rien à cogner de lui, il semblait tellement en décalage avec l'ambiance alentour – à peu près autant qu'un croque-mort au goûter d'anniversaire d'une gamine de sept ans – qu'il mit aussitôt Angst mal à l'aise. Comme si le gars amenait le blizzard avec lui.
L'enfant décida qu'il était temps de s'en aller discrètement. Sans demander son reste à personne, il s'éloigna ni vu ni connu du petit groupe et disparut dans l'obscurité.
Accueil
Dernières images
