{ boy

Smell, Smell...

Boy.

Boy a la forme d'un long soupir, d'un soufflement lent fait d'une exaspération inhérente. Des vagues d'agacement, ci et là. Une remarquable exaspération de ces choses de la vie.
La fille a l'accent particulier, fait d'élision et de déformation, a l'odeur capiteuse faite de notes marines.

Il y a ce tintement d'argent. Le chant de la haute société camouflée derrière une attitude paresseuse. À l'étroit dans toute cette richesse, suffocant chaque seconde un peu plus.
 
Boy.

Boy et son égotisme, évidemment.
Sa valeur, elle se l'est crée. Il lui est difficile de s'aimer par un autre regard que le sien. Elle est ce qu'elle attend, rien de plus.

Il y a ce flegme troublant. Impassible, observatrice mais pas silencieuse. Et avec rien de moins que ses yeux noirs et leur clignement incessant. C'est ce sarcasme, parfois âcre, dans ses regards.

Y a qu'les riches qui trouvent que la misère
Est si belle, et qu'on devrait être heureux d'la chanter

On parle de la rebelle, celle qui veut être marginale, hors de la foule. On ne parle pas de ses possibilités, de ses chances.
Et pourtant, on devrait.

On le voit dans sa façon de parler et parfois même, de respirer.
Jusqu'à ces cheveux, tués et meurtris par des colorations ratées.

Joyeuse dans la médiocrité.
Épanouie dans un océan de désillusion.
Boy est une insulte pour ses pairs et ses camarades orphelins. Boy est beaucoup de choses mais surtout une déception pour tout le monde.  

opinion sur le classement et nowhere : Le  classement ne diffère pas de son mode de vie habituellement, ce n'en est qu'une extension. Elle en connaît les règles et c'est certainement pour cette raison qu'elle n'atteindra jamais le haut du classement. Selon elle, elle est suffisamment privilégiée.

Boy apprécie le chaos autant qu'elle apprécie nowhere.

Money and Power

ville et pays d'origine : née à Londres en Angleterre.

— Tu viens d'éteindre ton appareil auditif, pas vrai ? demande le garçon aux cheveux blonds.

Un sourire en guise de réponse : la jeune fille sait lire sur les lèvres.
Phoenix est malentendante. Sans son appareil auditif, les sons sont lourds, parfois lointains. Rare sont ceux qui remarquent lorsqu'elle l'éteint. Son frère, lui, a l'œil.

Phoenix se lève, manque de faire tomber une chaise, cherche la porte du regard.
Elle a cherché l'ambiance emo de ces fins d'après-midi accompagné d'un livre. L'atmosphère, ces choses-là. Son frère ne voyait pas les choses du même œil ; il est duc, voyez-vous.

La jeune fille rallume son appareil auditif. Elle déchiffre les paroles qu'elle ne pouvait que deviner. Elles sont faites d'effluves du plus pure des parfums : une colère passive et toujours distinguée.
Ses jambes parlent naturellement pour elle-même, essayant de s'enfuir de la chose.

— […] Grosvenor, commence-t-il d'un ton ferme et autoritaire. Il a certainement prononcé ses prénoms. 40ième au classement ? A ton âge, j'avais déjà une fiancée, j'étais accepté dans toutes-

La brune coupe de nouveau l'appareil.
Elle distingue toutefois encore très bien la suite logique du discours du blond, du duc, du PDG, de l'aristocrate.

Théâtral est la chose.
Il pense être le père de la jeune fille. Légitimement, il l'est. Il est celui qui l'a élevé lorsque son père est mort, elle n'avait que 10 ans. Elle prend seulement un malin plaisir à croire, imiter, penser l'opposé de ses souhaits. Jouer la malchanceuse dans son château.

Phoenix est capricieuse.
Aisée, riche et aristocrate de surcroît. Elle fait partie des Grosvenor, rien de moins que l'une des familles les plus riches de Grande Bretagne. C'est cette fortune familiale née de son héritage et de cette fameuse entreprise.

Phoenix est avant tout avide.
Fille, femme, elle n'a et n'aura jamais les mêmes droits que son frère. C'est la jalousie qui a dicté chacun de ses choix. Elle veut ce qui ne lui est pas autorisé d'avoir. Ou plutôt, ce que son frère possède. Elle apparaît tout à coup nuancée, bien qu'elle ne souligne jamais ses contours. Comme toute aristocrate, finalement.

— Problème d'audition, marmonne-t-elle avant de s'enfuir hors de la pièce finalement par la fenêtre.

Son frère n'en entend pas de cette oreille et il rejoint la fenêtre pour s'y adosser. Sa voix résonne déjà dans tout le château ; le duc crie, voyez-vous.
Leur relation ont toujours été passionné, il n'y a simplement plus d'amour aujourd'hui. C'est le temps, son lot de compréhension et de lassitude qui ont laissé les choses s'effriter.

En se relevant, la jeune fille voit sa belle-sœur, la femme de son frère s'approcher à grands pas. Celle-ci creuse d'autant plus ses rides en fronçant ainsi les sourcils. En colère, son visage n'est pas sous son plus beau jour. Elle signe, ne prenant même pas la peine d'user de sa salive. Phoenix choisit tout de même la fuite.
La connasse aux noms trop longs est différente de son frère. C'est une femme calculatrice bien trop attachée aux protocoles et aux traditions. Pourtant, elle la préfère au duc. 

— Pas aujourd'hui, grommelle-t-elle entre ses dents.

Le col se soulève.
Le son réapparaît brutalement.
Les yeux se lèvent.

Charles, l'intendant et son fils Jack à la poigne de ferme. Il est plus âgé, moins aristocrate. Enfant, elle en était amoureuse, jalouse parfois. Elle rêvait de sa relation avec son père et de sa vie plus simple. Lui n'avait pas droit à ses cours interminables et paraissait inaccessible. C'était suffisant pour elle, à cette époque.

— My lady, commence poliment le père.
— C'est bon, j'ai compris, coupe la jeune fille en soufflant, agacée.

Elle se débat dans une dernière tentative de fuite.
C'est pathétique.

comment êtes-vous arrivé ? Phoenix y est inscrite depuis sa naissance. Comme son frère avant elle.