Des caractéristiques physiques ?
Ce qu'on voit d'abord c'est qu'elle est décolorée en blond, les pointes teintes en rose qui déteignent sur chaque surface en contact. On ne voit pas les soirées entières passées avec une serviette dans un état de plus en plus lamentable sur la tête le temps que son noir de naissance se péroxyde, mais on peut les deviner à ses sourcils sombres et à ses longs cils dignes d'une girafe qui cachent vaguement le bleu percutant de ses yeux.
Ce qu'on remarque ensuite, c'est qu'elle est grande pour son âge. Autant que les garçons, bien plus que la moyenne des filles. C'est comme ça depuis sa poussée de croissance à 12 ans et ça l'arrange bien, Lu.
Et voilà, c'est à peu près tout, c'est déjà pas mal. Le reste de Love est assez standard, s'efface derrière le rose et le bleu et la taille.
Il faut apprendre à bien la connaître, être proche d'elle, pour voir plus. Elle a les ongles rongés. Une bosse au genou droit. Les sourcils les plus expressifs de cet univers qu'elle tente vainement de cacher sous sa frange. Elle grimace souvent sans s'en rendre compte, et selon la raison derrière les mimiques son visage change du tout au tout : regard déterminé et langue mordue pour la concentration; dents découvertes et petits bruits de cochon pour le rire; sourcils froncés au moins jusqu'au menton de colère.

Caractère :
Love n'aime pas les garçons. Ou son surnom. Ou le pollen qui la fait éternuer. Ou les épinards, les animaux trop mignons, les gens qui parlent fort, les échalotes, les…
Love n'aime pas grand chose et ne se prive pas de le dire. Grande bouche qui ne sait pas se fermer, elle dit tout haut ce qu'elle pense et peu importent les conséquences de son absence de filtre cerveau-parole. De toute façon elle est capable de se défendre que ce soit en hurlant ou en mettant des coups de pieds s'il le faut, alors pourquoi mijoter dans ses pensées alors qu'elle peut les exprimer ?
Heureusement, il y a quand même des choses qu'elle aime. Le café, le chocolat le plus noir possible, les filles et les consoles de jeu. C'est presque tout.
Les filles, c'est parce qu'il faut bien se serrer les coudes, non ? Légèrement maman poule, Lu adopte à vue la moindre gamine qu'elle croise et est prête à défendre tout son troupeau de copines contre tout ce qui pourrait les embêter. Si cette menace peut être un garçon, c'est encore mieux.
Les consoles, c'est parce que c'est ce qui lui fait oublier plus de dix minutes son cerveau, qui n’est que très modérément sous son contrôle le reste du temps.
Le café et le chocolat c’est pour augmenter plus encore ses niveaux d’énergie déjà trop hauts.
Nerveuse et hyperactive, elle se lance souvent dans des monologues qui partent dans tous les sens, essayant vainement de faire comprendre le cheminement de ses pensées à qui l'écoute. Jusqu'à présent, rares ont été ceux capables de suivre son esprit brillant mais bordélique.

Opinion sur le classement et NOWHERE :C'est ambivalent : d'un côté, le système c'est le système et c'est tout. D'un autre côté, zut à l'autorité ! Les adultes, on ne peut pas leur faire confiance de toute façon et rien ne dit que le classement n'est pas pipeauté; NOWHERE ils sont mignons mais ça sent l'embrouille. Elle n'a pas d'intérêt pour sa place sur le tableau des scores et elle n'en a pas beaucoup plus pour les révolutionnaires en culotte courte qui se cachent derrière des histoires pour enfants.

Ville et pays d'origine : Ravenne, Italie
Comment êtes-vous arrivé ?L’accident idiot, vraiment, la banalité de la tragédie. Son père qui a un accident de voiture, l’impossibilité de trouver sa mère, l’absence de famille proche et les familles d’accueil, plein, plein, trop jusqu’à ce qu’un des adultes prenne le temps de la comprendre. Et ne l’envoie loin.
Autre ?
Il avait dit qu’il reviendrait toujours.
Tu sais, il disait tout le temps ça. “Je serais toujours là pour toi, Luce”. Menteur. Il est pas revenu et moi maintenant j’arrive même plus à me souvenir de sa voix, de son visage. Je sais pas s’il était grand. S’il avait de la barbe. Les mêmes yeux que moi. Je sais plus rien de papa.
Maman ? Maman je l’ai pas connue. Je sais même pas quand elle est partie. Je devais pas être comme elle voulait.
Et le reste de la famille… Je sais pas. Ils les ont pas trouvés quand papa est pas revenu, alors ils m’ont placés chez des gens le temps qu’on sache quoi faire avec moi. Ils devaient croire qu’on allait m’adopter, j’étais assez jeune pour.
Personne a jamais voulu de moi. Et les familles d’accueil je les fatiguait trop, je restais pas longtemps à chaque fois et après ils me passaient aux suivants comme une patate chaude. Ils croyaient que je les entendais pas dire “elle est trop épuisante”, “elle court partout”, “on peut rien faire d’elle” mais j’entendais tout, moi. Il faut pas prendre les gamins pour des idiots.
Y’a qu’une seule des dames qui a pris deux secondes pour parler avec moi.
Et elle m’a dégagée elle aussi.
Envoyée à Prisme.
Je lui en veux pas, parce que je suis arrivée le même jour que Magnolia et qu’elle est devenue ma BFF en deux secondes, puis que je sais plus qui m’a mise devant un jeu vidéo. J’en veux pas à la dame parce que maintenant j’ai quelque chose qui me plait et que je cours plus partout, et que j’ai des amies. Vous allez voir qu’on peut faire quelque chose de moi.